Préambule Les sources suivantes dont nous
allons parler se situaient dans un contexte ou la consommation d'eau par
habitant était dans les années 1850 de 10 à 20 litres
par jour. Une fontaine à un bec débitait environ 10m3/jour
soit un litre toutes les 10 secondes (votre compteur peut
débiter jusqu'à 1 litre/seconde). Certaines
de ces sources avaient des débits importants (pour l'époque)
comme San Salvadour et celle de La Vierge. Le débit enregistré
sur cette dernière a été jusqu'à 400 m3/jour.
D'autres avaient des débits trés modestes mais permettaient
à la population de se ravitailler en eau potable ou de se rafraichir.
Les résurgences (appelées "oeil") situées
notamment en partie côtières avaient été optimisées
en creusant des puits (alimentation des Aiguades de la Marine et du Commerce).
Localisation approximative des différentes
sources utilisées autrefois sur fond de plan 1914
Les
sources d'autrefois
1ère
partie
(extrait de l'article "La République"
du 13/10/1962 par Gustave Roux)
A
- la
"Font des Trembles"
Dès le moyen âge,
il est question dans certains actes, de "l'aqua fontium tremalarium",
de l'eau de la Font des Trembles", située "en palade"
et donc, en 1460, les deux frères Galbert jouissaient du tiers.
B
- la "Font de La Colombette"
Elle naissait vers la ferme actuelle du Ceinturon et
en 1484, elle se trouvait déjà à côté
d'une "bastide"; une des premières bastides assurément.
C
- la "Font de La Verne" En 1626, on parle de la "Font
de La Verne", qui était peut-être bien l'ancienne
"Font des Trembles", le peuplier blanc (plutôt que le
peuplier tremble) et l'aulne, ou verne, trouvant là sans doute,
un lieu de prédilection.
D
- "l'Uci" Dans le jeune âge de Gustave
Roux, "l'Uci" cette source sans doute, située vers
le chemin qui conduisait de Macany à La Bascule du Ceinturon
était pour les passants un lieu de délices.
E
- la "Fontête"
Plus près de nous, en 1830, il est question du
quartier de la "Fontête" et des "Fontêtes",
au chemin de "l'Estalle" (puis de l'Ayguade, puis Av. Alfred
Décugis) et près du Traversier du Plan.
Vers 1850, les charretiers qui allaient chercher du sable marin pour
la construction des maisons vers le "Pont Neuf" (Ayguade actuelle)
et qui faisaient boire leurs bêtes à une source qui se
trouvait en bordure du Chemin de "l'Estalle".
F
- "l'Aiguade de la Marine"
L'Aiguade de la Marine (qui a donné son nom à
la portion de littoral sur laquelle elle fut construite en 1863) recevait
son eau douce par gravitation
grace à une canalisation qui partait
du "Puits du Gouvernement" situé
à 400 mètres de là environ. INFORMATIONS
ET REFLEXIONS COMPLEMENTAIRES A L'ARTICLE CI-DESSUS Données
techniques relatives à cette "aiguade"
-- Départ de l'eau du puits du Gouvernement ; altitude de terrain
= 0,60m NGF
-- Arrivée de l'eau dans le réservoir qui était
situé en
bordure de plage au niveau de la "Stèle de Saint Louis"
; altitude
du terrain = 1,00m NGF
-- Distance du puits à l'aiguade en ligne droite = 1000m
(et non 400m comme l'indique Gustave Roux) Comment cette "aiguade" pouvait t-elle se remplir
en 1863 ?
-- En 1863, l'aiguade devait probablement se remplir par le principe
des vases communicants car le pompage par moteur n'existait pas. Le
puits toujours visible ne comporte aucune trace de noria ancienne qui
aurait laisser supposer à une surélévation de l'eau
pour un écoulement gravitaire vers l'aiguade. Sur 1000m, il aurait
fallu une "certaine" pente alors que le terrain est "en
contrepente" !
Ultérieurement, grace à une pompe actionnée par
un moteur thermique, l'eau était puisée dans l'aiguade
pour être refoulé dans une canalisation posée sur
l'estacade se dirigeant vers la mer. Cela permettait de remplir les
pinasses (embarcations qui permettent de transporter
des charges entre la côte et le navire qui est ancré au
large).
G
- "la ???" Non loin de là
(vers le lit artificiel du Roubaud et la "levée") une
autre source canalisée envoyait son eau à la ferme du
Ceinturon pour remplacer sans doute "la Font de la Colombette"
du moyen âge déficiente.
B - La "Font de La Colombette"
se situait à proximité de
la Bastide
du Ceinturon. Les" Murs du Port comblé" figurent l'amorce
du 1er port
et du canal inachevé en direction de la ville
fond de plan Cassini 1778 - (zoom)
F - L'Aiguade de la Marine est alimentée
par le Puits du Gouvernement - fond de plan 1914 - (zoom)
F - Article de "La République" du 13/10/1962 par Gustave
Roux avec photo du puits du Gouvernement dans la propriété
Martin - (photo Pol)
F - Lithographie de l'Aiguade
de La Marine - (zoom)
origine Médiathèque d'Hyères
2ème
partie
En complément aux informations de Gustave Roux, nous allons continuer
à lister les autres sources, plus ou moins importantes connues
à partir d'un extrait de presse de "La Vie Hyèroise"
n° 110 du 15 mars 1936 archivé à la Médiathèque
d'Hyères (texte en
italique monotype corsica)
Les sources qui ont alimenté les fontaines de la Ville seront listées
mais détaillées au chapitre suivant.
......"Les
sources qui coulaient dans les environs de la ville étaient : H - "La source de
la Crous de Ferre" ou "Trau d'Arnaud"
(Font de la Croix de Fer ou trou d'Aunaud)
vers notre actuelle
avenue Ernest Reyer,
I
- "la Fouant de l'Ange" vers
le Jardin Olbius Riquier
J
- "la Fouant Dou Can" dans
les Maurettes allant vers la Roquette
K
- "la Fouant de la Trueio" (Font de la Truie) --
"Source située en face de la ferme sur la rive gauche de
l'Estelle ; le lierre entoure le bassin, chênes et pins lui font
ombrage...." (extrait du livre de Henseling : Zigzags
dans le Var 1933)
Voir détails
complémentaires pour cette dernière source dans le chapitre
ci-après "Les curiosités hydrauliques du vallon de
l'Estelle aux Borrels".
et
les "eui" (oeil) nombreux du Plan du
Gapeau
et les
nombreuses sources du Mont des Oiseaux :
"San Salvadour", "la Faount des Horts", "la
Source de La Vierge" (ou "Maire dei Fouant"), "la
source de Coupiane", "la source de "la Maunière"
et "la Faount de Saint Martin".
Le plateau qui s'étend à l'Est du Mont des Oiseaux er
jusqu'au coteau de Costebelle s'appelait d'ailleurs au nom suggestif
de "quartier des Fontanious".
La Faount Dou Can aux Maurettes
- (zoom)
La galerie de la Faount Dou Can
aux Maurettes - (zoom)
Puits de la "Font de
la Truie" tel que
nous l'avons redécouvert le 4 février 2006 - (zoom)
Le puits circulaire de 1,80m
de diamètre. Le niveau de l'eau est à 2,50m sous
la margelle et le fond
du puits à 3,00m avec tout les alluvions qui sont tombés
à l'intérieur.
Le tuyau d'aspiration qui est toujours en place fait 40mm de diamètre
- (zoom)
Détails
complémentaires sur les sources citées ci-dessus
ainsi que d'autres sources
L
- "San Salvadour"
Petit rappel
*** Du 2ème au 5 ème siècle avant notre ère,
ce sont les romains qui établirent une station de galères
à Pomponiana (à proximité d'Olbia).
Un aqueduc a été construit à partir de la source
de San Salvadour afin d'alimenter cette ville et notamment les thermes
(ou balnea) qui se situaient entre le rivage et la route départementale
actuelle. Cet aqueduc, aujourd'hui disparu, suivait approximativement
le tracé de la route départementale actuelle.
*** Du 4ème au 19ème siècle,
nous n'avons, pour l'instant, aucune trace de son utilisation.
*** Il est fort probable qu'elle a été exploité
de façon rationnelle à partir du début de la construction
du château sur le site vers 1870 par Edmond Magnier.
*** A partir de 1901, Soeur CANDIDE pris possession des lieux et de
ses 22 hectares et signa l'acte d'achat le 18/02/1902.
Cette
source, qui existe toujours, est située dans l'enceinte de l'Hôpital
San Salvadour.
Visite
de la Source
Nous avons pu rendre visite à cette "source millénaire"
le 20/01/2006 grace à l'aimable autorisation de monsieur Etienne
PONSONNET, directeur de l'Hôpital San Salvadour et à la
collaboration de messieurs François THIEFFRY (responsable
communication) et Rémi SAINT ETIENNE (responsable
service travaux et guide pour cette visite).
Ce dernier nous amène dans la partie ouest du domaine, juste
au dessus de la route départementale.
Cet aménagement a été réalisé vers
la fin du 19ème siècle.
(Faites la visite avec nous. Cliquez !) Galerie d'accés
Nous descendons quelques marches entre deux murs en maçonnerie
avant d'arriver à la grande porte blanche qui condamne l'accés
à la source. Nous pénétrons ensuite dans une vaste
galerie qui descend en tournant vers la gauche en 2 volets de 9 marches
sur une largeur de 2 mètres environ et une longueur d'une dizaine
de mètres. Nous arrivons alors à un palier protégé
par un garde corps aménagé avec des briques et des balustres.
Nous surplombons alors une salle circulaire de 6m de diamètre
et de 9m de hauteur. Après avoir encore descendu une dizaine
de marches par la droite nous arrivons au niveau de cette "source
millénaire" avec laquelle les Romains ont rempli leurs thermes
à Pomponiana. Description de la source
et de son utilisation --- Collecte de l'eau
Vers le centre de la salle nous trouvons un puits de 83cm de diamètre
intérieur et de 1,40m de profondeur par rapport à la margelle
(celle-ci est à 60cm du sol). Nous
avons ensuite deux mini-puits de 40cm de diamètre et de 1,40m
de profondeur au fond desquels se trouvent des griffons (faille
dans la roche d'où sort l'eau) . L'eau converge
des 2 mini-puits vers le puits central à partir duquel elle s'évacue
par gravité à partir de la côte 30,00m NGF.
Une pompe a été mise en place dans les griffons pour pouvoir
"aspirer" l'eau de la source afin de la dériver et
de pouvoir réaliser des travaux d'entretien sur le tuyau d'évacuation.
Une source ne se ferme pas avec un robinet ! --- Evacuation de l'eau par gravité
Cette eau s'écoule par gravité dans un tuyau de 125mm
de diamètre en direction d'un réservoir de stockage de
240 m3 situé environ 250m en contrebas à la côte
12,00m NGF. Un compteur permet de comptabiliser les volumes fournis
par la source. Suivant la période de l'année .... et suivant
les années, le débit varie de 100 à 500m3 par jour.
Ceci correspond globalement au débit de la Source de la Vierge
vers 1932 lorsqu'elle était entretenue (voir détail
ci-après). --- Pompage et stockage
A partir du réservoir "bas", des pompes relèvent
l'eau jusqu'à un réservoir de 735m3 situé dans
la partie supérieure du domaine à la côte 74,00m
NGF. --- Distribution
A partir de ce réservoir l'eau de la source
alimente :
------ l'ensemble du réseau d'arrosage des espaces verts de l'hôpital
ainsi que
------ la blanchisserie qui représente un débit non négligeable. --- Réseau incendie
L'ensemble du réseau incendie est également alimenté
par l'eau de la source à partir du réservoir "bas"
au moyen d'un surpresseur spécifique qui permet d'assurer les
pressions et débits normalisées pour ces besoins particuliers. --- Surverse de la source
En période hivernale, lorsque la source a un fort débit,
alors que les besoins sont au minimum, le réservoir "bas"
passe en surverse et l'eau tombe en cascade sur une petite fontaine,
puis se mélange au réseau pluvial avant de se jeter à
la mer. Caractéristiques
de l'Hôpital San Salvadour
--- Superficie du terrain = 21 hectares
--- Surface de planchers des bâtiments = 28878 m2
--- Nombre de lits et patients = 351
--- Nombre de personnes travaillant à l'Hôpital = 600
--- Volume d'eau journalier fourni par la source : mini =
100 maxi =
500m3
--- Volume d'eau annuel fourni par la source en 2005 = 48 700m3 (130m3/jour
de moyenne)
--- Débit optimal de la source en 1997 avec une volume annuel
de 176 500m3 (480m3/jour de moyenne)
--- Consommation annuelle totale d'eau de
l'établissement :
------- Réseau public : 39 000m3 en 2005
------- Source : 27 000m3 en 2005
Comme nous pouvons
le contater la source a toujours actuellement un rôle économique
important dans la gestion de l'Hôpital San Salvadour.
Extrait de carte de 1887-révisé
1932 avec représentation des ouvrages hydrauliques. La flèche
verte vous situe un symbole bleu en forme de "punaise" à
gauche de "Sce Thermale". Celui-ci semble plutôt représenter
le kiosque de dégustation que la source elle même. Voir
détail implantation ci-dessous - (zoom)
Plan des ruines des thermes alimentés
par la source - (zoom)
Implantation de la source et tracé
schématique de l'écoulement
de celle-ci vers le réservoir bas de stockage,
puis vers la fontaine et ... la mer - (zoom)
Au centre, le regard de collecte
des eaux des deux griffons de la source qui sont de part et d'autre
de celui-ci (photo retouché) - (zoom)
Détail de l'arrivée
de l'eau du griffon sud dans le regard pricipal.
La cristallisation des minéraux fait un dépot doré.
Photo détaillée
du griffon sud (lieu d'où jaillit la source)
M
- "Yvonne"
J'ai retrouvé sa trace en
faisant des recherches sur le thermalisme ou elle était répertoriée
sur certains documents.
Cette source se situe sur le site des fouilles d'Olbia, à l'Almanarre,
au centre du cloître (qui n'a pas encore été dégagé).
Bien que l'ouvrage qui l'abrite soit daté de 1906, il y a de
forte probabilité que son utilisation soit bien antérieure
et remonte au moins au moyen âge.
La source est abritée à l'intérieur d'un bâtiment
construit en moellons de pierre. Celle-ci n'est pas visible car elle
est recouverte, au sol, d'une dalle sur laquelle est fixé un
mécanisme de pompage composé de deux volants. Un semble
servir pour le montage d'une courroie d'entrainement et l'autre, de
par sa forme, ressemble plutôt à un volant d'inertie. Un
système d'embiellage doit actionner les pistons de la pompe.
Celle-ci pouvait être entrainée par un moteur à
vapeur (ou thermique) qui mettait en mouvement une courroi de transmission.
La taille de la pompe laisse supposer un débit important de la
source.
Un courrier de M. LANTRUA Paulin
daté du 25 mars 1933, communique à monsieur le Maire d'Hyères
le résultat de l'analyse de l'eau de la source, réalisé
le 3 mars 1932 par l'Institut Départemental de Bactériologie
en vue d'une adduction comme eau minérale jusqu'à la ville
d'Hyères. Les résultats sont les suivants :
" Conclusions générales
- eau non potable à l'état brut, ne pourrait être
consommée qu'après épuration bactériologique".
Analyse
chimique de l'eau Source
Yvonne
prélevée le 3 mars 1932 par
le Dt Meisonnière près d'Hyères (Var)
Recherches
générales
Oxygène
emprunté au permanganate
0,75
mg/l
Matières organiques
5,9 mg/l
Nitrates
24 mg/l
Nitrites
0 mg/l
Sels ammoniacaux
0 mg/l
Phosphates
0 mg/l
Degré hydrotimétrique
total
121°
Degré hydrotimétrique
permanent
90°
Analyse
minérale
Résidu sec (à
150°)
2,792
g/l
Silice, alumine et oxyde
de fer
14 mg/l
Chaux (en Ca O)
380 mg/l
Magnésie (en
Mg O)
213 mg/l
Soude (en Na2 O)
737 mg/l
Potasse
(en K2 O)
88 mg/l
Lithine
légères
traces
Chlore des chlorures
1,227
mg/l
SO3 des sulfates
196 mg/l
Composition
probable du résidu
Carbonate de calcium
396 mg/l
Sulfate de calcium
334 mg/l
Nitrate de calcium
30 mg/l
Carbonate de magnésium
57 mg/l
Chlorure de magnésium
429 mg/l
Chlorurede sodium
1385 mg/l
Chlorure de potassium
139 mg/l
Chlorure de lithium
légères
traces
Silice,
alumine et oxyde de fer
14
mg/l
La flèche rouge indique
la position de la source Yvonne
Position de la source Yvonne sur
extrait d'image de Google Eath - (zoom)
Au dessus de la porte, ce texte
rappelle l'existance
de la "Source Yvonne"
N
- "la Faout des Horts" Elle se situe au 1258 Chemin de
la Font des Horts et prend naissance au nord au
pied d'un batiment de service situé au nord
de la demeure principale.
Elle servait à faire fonctionner le moulin à huile. Le
plan de 1932 ci-dessous figure le tracé du canal de contournement
qui passe en limite sud/ouest de la propriété.
Pour de plus amples renseignements
sur le fonctionnement des moulins à huile - Cliquez
!
En haut à gauche,
à partir d'un bâtiment la source alimentait un
canal qui tournait à 90° pour passer au pied du moulin
à huile qui se trouvait à gauche du texte "la"
²Rescence Arène - (zoom)
Entrée du domaine
au 1258 Chemin de la Font des Horts
Concrétions calcaire
déposées sur le mur, probablement dû à
l'éclaboussement de la roue du moulin - (zoom)
Juste à droite et
en dessous des concrétions calcaire nous décrouvons
un canal d'évacuation de l'eau du moulin d'une section
moyenne de 0,60m
de large et 0,25m de hauteur - (zoom)
Cuve et meule en pierre
qui servait à broyer les olives pour en faire de la
pâte des grignons - (zoom)
Trois chapelles de presse
à bras dans un mur de force. Celles-ci servaient à
écraser les "scourtins" qui étaient
remplis de pâte à grignons - (zoom)
O
- "la Faout de Saint Martin"
Ci-après,
je vais vous faire revivre ma découverte de la Source Saint Martin.
*** Recherches
aux archives municipales
Dans un extrait
de presse de "La Vie Hyèroise" n° 110 du 15 mars
1936 archivé à la Médiathèque d'Hyères
nous retrouvons le texte suivant :
......." La source de Saint
Martin, qui de nos jours arrose quelques propriétés privées
, fut dérivée dés 1434 par l'aqueduc du Roubaud
pour actionner un moulin à farine de la ville. En 1536, nous
disent les archives, elle était propriété communale.
Il serait curieux de savoir comment la ville s'en est laissé
déposséder. Mais nous verrons par la suite que ce n'est
pas là un fait isolé : notre communauté a plusieurs
fois en effet au cours des âges, abandonné ses droits imprescriptibles
sur des parties de son patrimoine." .......
***
Recherches
sur plans
En octobre 2005, je
pense avoir retrouvé trace de la source sur un plan IGN de 1932.
Un symbole identique à celui de la source San Salvadour est situé
au niveau du stand de tir de la Maunière au quartier Saint Martin.
Sur place, je découvre le local de la "société
de tir d'Hyères" qui a été aménagé
dans une salle voutée ; partiellement encastré dans la
falaise. La source coulait-elle au fond de cette cavité ????
En l'absence de toute trace d'eau, de vestige de canal ou autre, c'est
le mystère !!
***
Recherches
sur le terrain
Lors d'un reportage photos "en descendant le Béal Jean Natte",
avec mon ami Franck, nous avons eu l'opportunité de discuter
avec M. MARCELLIN Eugène au quartier de la Cambaronne. Il nous
a ainsi appris la localisation de la source Saint Martin chez son cousin,
M. CANAVERO Elie.
***
Découverte
de la source
Le 19/07/2006, j'ai pu rencontrer M. CANAVERO Elie, qui m'a fait découvrir
..... les vestiges de la source. Malheureusement, depuis bien des années,
elle a cessé de couler. Pour faire la visite complète
: Cliquez !
***
Description
de l'ouvrage
La source prend naissance à 5 mètres sous terre au fond
d'un regard aménagé qui permet d'accéder directement
à la résurgence. Elle se situe à
100m. au sud du 355
Chemin de La Source .... et oui !
A la base du regard d'où la source jaillit, une galerie a été
construite en direction du nord. Les parois et la voute ceintrée
ont été réalisées en pierres sèches.
Sa hauteur est de 2,50m. et sa largeur de 0,60m sur 100m. environ.
Ensuite, elle traverse la route goudronnée, dite "le Chemin
de la source" (la voute est alors au niveau de la chaussée).
La galerie se poursuit encore sur 40m , mais avec une section de 0,40m
de large et 1,50m de hauteur, réalisé en pierres maçonnées
et dalle de converture en pierre monobloc.
La
galerie fait donc au total 140m. environ.
Là, nous allons trouver successivement :
-- un premier bassin de stockage
pour l'arrosage des jardins (aujourd'hui disparu) . Une martelière
permettait de dériver les eaux vers celui-ci qui avait une contenance
de 60000 litres (6,00m x 5,00m x 2,20m),
-- un canal maçonné de 17m de long (section
0,50m x0,60m
haut)
-- un lavoir de 2,50m x0,80m,
-- un canal maçonné de 15m de long
(section 0,30m x0,30m
haut)
-- un deuxième bassin de stockage de 50000 litres (8,00m
x 3.60m x 1,70m) dont la surverse
rejoint un caniveau qui se poursuit pour aller ensuite traverser la
voie ferrée au droit de la zone industrielle Saint Martin et
ensuite rejoindre le Roubaud.
A
14m. au sud de la source, un puits de 1,50m de diamètre a été
creusé en 1950 à l'initiative de la famille MARCELLIN
Fortuné jusqu'à 13m de profondeur. Cela permettait alors
de disposer d'un volume de stockage et d'installer un système
de moto pompe qui permette d'arroser la partie sud de la propriété.
Bien qu'il n'y ait aucune communication directe entre le puits et la
source, M. CANAVERO a observé que la source ne coule que lorsque
le niveau de l'eau dans le puits est au dessus de celui du fond de la
galerie. Les deux ouvrages semblent donc alimentés par la même
nappe d'eau souterraine.
***
Débit et écoulement de la source
M. CANAVERO m'indique que la source a coulé d'une façon
régulière jusque vers 1980 (sauf
en juillet et août).
Dans la période 1970-1980, elle s'est tarie durant deux années
(non continues). Par contre depuis 1980, elle
n'a plus du tout coulé (sauf en 2003 ou elle a eu "un sursaut").
Actuellement l'activité agricole de la famille CANAVERO est "suspendu"
à la constance d'un forage qui alimente toutes les plantations
de plein champ en goutte à goutte.
Il est bien loin le temps ou "l'eau coulait à flot"
dans la galerie et dans les bassins !!!
Je
remercie M. CANAVERO Elie pour son sympathique accueil, pour la visite
des lieux et pour les informations qu'il a bien voulu me communiquer
afin que la source Saint Martin ne tombe pas dans l'oubli.
La source est positionnée
par la flèche bleue - (zoom)
Schéma de fonctionnement
de la source sur fond de plan Google Earth - (zoom)
Regard permettant d'accéder
directement à la source et à sa galerie de 120m. - (zoom)
Galerie de la source, réalisée
en pierres maçonnées et dalle de couverture en pierres
monobloc - (zoom)
Extrémité
de la galerie ou une martelière permettait de remplir un premier
bassin sur la gauche de 60m3 - (zoom)
Lavoir sur le parcours de l'évacuation
de la source qui va ensuite alimenter le deuxième bassin de
50m3 - (zoom)
P
- "du Bagéou" ***
Plan de 1932
Cette source non connue à ce jour figure de façon claire
sur le fond de plan de 1887 mis à jour en 1932. ***
Enquête sur le terrain
Après enquête sur le terrain le 11/11/2005, j'ai rencontré
M. Hervé CAUNEGRE qui connaît l'existance de cette source. ***
Découverte de la source
Le 27/11 notre guide nous a amené sur les lieux... à l'endroit
figuré sur le plan.
A un moment, il nous a invité à quitter le sentier pour
aller descendre dans le lit du torrent. En plein au milieu de celui-ci
nous découvrons ......la toiture d'un cabanon en contrebas d'une
chute d'eau. (Faites
la visite avec nous. Cliquez !)
pour mieux comprendre.
En réalité le haut de la chute d'eau est le dessus d'un
puits qui est recouvert
par une grille métallique ajourée
qui laisse passer l'eau..
Ce puits a probablement été creusé à l'emplacement
de la source pour en augmenter le débit et la réserve
.... en plein milieu du torrent !
Les
dépots d'alluvions du ravinement tombent partiellement dans le
puits et le comble progressivement. Le jour de notre visite le niveau
de l'eau était à - 3,30m par rapport au fond du fossé
et il y avait seulement 2,00m d'eau dans le puits d'un diamètre
de 1,20m.
A 1,50m en l'arrière, l'eau passe sur le côté ouest
d'un cabanon
de 1,70m de côté dans lequel se trouve une moto-pompe d'une
autre époque qui a fonctionné jusque vers les années
1965 environ.
Au dire de M. CAUNEGRE son bruit était trés caractérisque
et donnait toujours l'impression qu'il allait s'arrêter tellement
il "tournait" lentement et irrégulièrement.
Juste à côté, dans le talus de terre nous avons trouvé
des fragments de conduite en poterie de 40mm qui alimentait un bassin
de 50m3 situé 5m à l'est. Celui-ci servait à l'irrigation
du domaine agricole d'antan.
Source du "Col du Serre"
positionnée sur fond de plan de 1887-1932 - (zoom)
Au milieu du torrent est construit...
un cabanon pour abriter la moto-pompe qui récupère l'eau
de la source dans le puits située juste derrière la
construction
Q
- "la
Luquette" En haut du lotissement "La
Manet", il subsiste encore plusieurs sources dont les débits
ont fortement diminué depuis 1960 environ.
Dans une propriété baptisée "Les Sources",
il y avait plusieurs sources. Une seule semble encore débiter
aujourd'hui dans un bassin. La surverse de celui-ci s'écoule dans
le caniveau du
lotissement durant une grande partie de l'année.
Je remercie la propriétaire des lieux de m'avoir
fourni ces quelques indications.
Position approximative des sources
dans le quartier La Luquette - (zoom)
Ecoulement permanent par
dessus le mur de clôture avec formation
de mousse. Un peu plus loin, la surverse du bassin
La surverse du bassin entretien
la formation de mousse dans le regard
A quelques mètres
de la villa "les sources", une autre petite source
s'écoule dans un bassin derrière ce portail
La source est difficilement
photographiable au mileu d'une végétation abondante
R
- "l'Umine" Ci-après,
je vais vous faire revivre ma découverte de la Source de l'Umine.
*** Extrait du Mémoire de Casimir ARENE de 1872
En lisant le mémoire de Casimir ARENE j'y ai trouvé les
indications suivantes :
"...... Dans la vallée
derrière le château, la source appelée "l’Umine"
fournissait l'eau aux habitants de la haute-ville pendant les années
de grande sécheresse, ou si, pour cause de réparation,
la roue élévatoire ne fonctionnait pas." (1)
Le symbole sur la carte de 1887-1932
correspond aux indications de M. Jean LAFFARGUE - (zoom)
*** Témoignage de Jean LAFFARGUE
C'est grace à une information opportune que j'ai pu rencontré
M. Jean LAFFARGUE.
Agé aujourd'hui de 81 ans. Il m'a raconté le 3/11/2005
: "Dans les "années 1930", lorsque en été
le puits de la maison familiale situé Chemin du Roc était
à sec,
j'allais à pied en compagnie de ma maman et de
voisins à la source de l'Umine pour faire notre provision d'eau.
Après avoir emprunté le chemin sur
700m environ., nous
descendions dans le vallon. Il y avait là une grotte creusée
dans le rocher à l'entrée de laquelle avait été
aménagé un seuil d'environ 50cm de hauteur qui permettait
d'avoir une réserve d'eau à l'intérieur de la galerie.
Alors que l'eau passait en surverse sur cet ouvrage, nous pouvions remplir
nos bonbonnes en arrière de celui-ci. Je n'étais jamais
rentré à l'intérieur de la grotte en raison de
la hauteur de l'eau et afin de ne pas troubler sa limpidité pour
les personnes qui viendraient chercher de l'eau juste après moi.
Je me souviens que la grotte faisait environ 10 à 15m de long,
puis semblait tourner vers le fond. La hauteur était environ
de 1,80m pour une largeur 0,80m à 1,00m."
En
cherchant sur la carte de 1932 on retrouve un symbole identique à
d'autres sources.
***
Témoignage de Louis
SETTIMELLI
Avec les informations de M. LAFFARGUE, en enquétant sur le terrain,
j'ai fini par retrouver le 7/11/2005 le propriétaire sur le terrain
duquel se trouve la mine de la source de l'Umine.
M. Louis SETTIMILLI, également agé de 81 ans m'a raconté
"toute l'histoire de la mine": "Vers 1737, la Ville d'Hyères cherche des ressources
d'eau supplémentaires dans la partie haute de l'agglomération.
Elle passe un marché avec une entreprise de Marseille afin d'augmenter
le débit de la source existante. Une mine est percée à
l'ouest du talweg du ruisseau de l'Umine , 50m en contrebas du chemin
du Vieux Château. Après le percement d'une galerie d'une
vingtaine de mètres de longueur, la quantité d'eau trouvée
ne correspond pas aux attentes de la Ville. Les travaux sont alors arrêtés.
Il y a quelques années, alors que j'entreprenais d'enlever la
vase déposée de la galerie, un éboulement de terrain
s'est produit au fond de celle-ci. A la verticale, j'ai alors constaté
un léger affaissement de terrain. J'ai alors creusé à
cet emplacement où j'ai trouvé du remblai de roche sur
un carré de 1,50m de côté. J'ai stoppé mon
terrassement à 1,50m de profondeur et je ne sais toujours pas
si cette cheminée est en communication avec la galerie. Il faudrait
creusé sur environ 7 à 8 mètres afin d'avoir la
réponse.
Durant la dernière guerre, la galerie de la source a été
répertorié comme abri de guerre. Le seuil qui permettait
à l'eau de passer en surverse a alors été démoli
et jamais reconstruit. Le
débit actuel de la source est d'environ 500 litres par jour.
En contrebas de cette galerie, il en existe deux autres du même
type à quelques dizaines de mètres de là.. Il sera
possible de visiter celle situé juste en dessous."
***
Visite de la galerie de la source principale (1) Le 19/11/2005,
avec mes amis Jean-Luc et Francknous avons entrepris de visiter
la mine de la source sous la conduite de notre guide M. Louis SETTIMILLI. (Faites la visite
avec nous. Cliquez !)
Après nous être équipé de bas de combinaison
de plongée ou de cuissades (bottes montant en haut des cuisses),
nous sommes prêt à faire "trempête" dans
l'eau à 14°. Après une entaille à ciel ouvert
dans la roche sur 2,50m environ nous pénètrons dans une
galerie de 1,80m de hauteur, de 0,70m à 0,90m de largeur et d'une
longueur de 18m. A 8m de l'extrémité la galerie tourne
légèrement à gauche tout en diminuant de hauteur.
Nous avançons, sur fond de vase dans environ 40 à 50cm
d'eau, après un passage à 80cm au niveau de l'entrée.
La galerie se termine par un éboulis. Il est impossible de savoir
si celui-ci provient de la partie supérieure de la voute (et
peut-être de la cheminée trouvée par M. SETTIMELLI).
Nous observons en nous dirigeant vers la sortie, la qualité du
travail réalisé par "nos anciens". L'ensemble
de la mine est taillé dans
le rocher massif. La voute est de forme
plein cintre. Les parois sont lisses sans
aucune aspérité.
Position des sources 1 &
2 sur plan parcellaire dans le vallon de l'Umine - (zoom)
Notre guide M. SETTIMELLI
Nous découvrons la galerie de la source - (zoom)
Terrassement réalisé
par M. Settimelli à l'endroit ou s'est produit l'affaissement
de terrain, à la verticale de la galerie
***
Visite de la galerie de la source inférieure (2) L'entrée de
la galerie a été réaménagé ces dernières
années avec un habillage de pierres de taille, identique aux
restanques qui l'entourent. (Faites
la visite avec nous. Cliquez !)
Dés que nous pénétrons dans la galerie nous constatons
que celle-ci a encore été taillée dans le rocher
massif mais avec une finition plus sommaire. Elle fait 5m de long, 0,80m
de largeur moyenne pour une hauteur de 2,20m. Elle se prolonge par une
salle ovoïde de 2,70m par 2,20m pour une hauteur de 1,90m. La hauteur
d'eau varie de 30 à 40cm sur l'ensemble de l'ouvrage.
La paroi de la salle est percé à l'horizontale d'une dizaine
de trous de 4cm de diamètre environ dont la profondeur varie
de 1,20m à 1,70m. L'eau en s'écoulant dépose des
minéraux qui colorent la roche (dans le secteur le sous sol n'est
pas calcaire).
***
Compléments d'informations dans les archives de la Médiathèque
d'Hyères Grace aux travaux de recherches de Mlle VERDIER (classeur
FP0261),
j'ai pu retrouver les informations suivantes résumés dans
ces quelques lignes :
-- le 25 août 1737
"......La communauté
a choisi de confier la recherche du lieu et le creusement d'une mine
pour trouver de l'eau à sieur Gabriel Matty, fontainier habitant
à Draguignan.....".
-- le 14 août 1738, le
contrat est rédigé en ces termes:
" ....sieur Jacques Letournel
, maire et consul de la Communauté d'une part et Gabriel Matty,
fontainier originaire du lieu de Roquevaire habitant en la ville de
Draguignan de l'autre, de leur gré ont convenu et accordé
que le G. Matty promet et s'oblige d'indiquer et trouver à la
ville Communauté des sources d'eau vive en ce terroir au quartier
de La Souquette vers le puits qui se trouve au dit quartier, capable
à pouvoir donner et fournir continuellement à la plus
grande sècheresse de l'été. ....... Le creusement
de la mine sera fait de la longueur nécessaire, d'un hauteur
de cinq pans (env. 1,25m) et d'une largeur de 3 pans et demi (env. 0,88m)......
pour la recherche et découverte des eaux de la source du puits
de La Souquette pour les fontaines que la ville a déterminé
de faire........La rémunération sera de 52 livres par
cane creusé (longueur 2,00m env.
--
le 14 août 1738 (même date que ci-dessus),
un
autre contrat est rédigé en ces termes:
"Convention entre la communauté
et Paul Bonnet et Jean-Jacques Icard "
L'an mil sept cent trente huit, en le quatorzième jour du mois
d'août avant midi, pardevant le notaire royal et greffier de la
Communauté d'Hyères les témoins soussignés
furent préférés en leur personne Paul Bonnet et
Jean-Jacques Icard, mineurs de la ville de Marseille ...... se soumettent
encore de continuer le creusement du puits ...de la même largeur
qu'il le trouve et de la profondeur qui sera nécessaire ....
moyennant le même prix de cinquante deux livres la canne."
--
le 19 avril 1739 : extrait
des délibérations du Conseil Municipal
".....le
conseil délibère que le travail de creusement du terrain
et des mines pour la recherche
des eaux des fontaines sera discontinué
et qu'il n'y sera plus travaillé...."
--
le 20 avril 1739 : Protestation des sieurs Bonnet et Icard : les ouvrages
seront continués.
-- le 31 mai 1739 : extrait des délibérations du Conseil
Municipal
"....le mineur des fontaines
n'a pas trouvé d'eau. On arrête les ouvrages".
Un
extrait du journal "La Vie Hyèroise" relate l'information
suivante :
"En 1739, Paul Bonnet et J.-J. Icard, mineurs de Marseille, donnent
quittance d'un paiement de 1700 livres pour les travaux de fouille qu'ils
ont exécutés à la recherche de l'eau au quartier
de La Souquette. Ces travaux couronnés de peu de succés
furent abandonnés assez tôt, mais le forage effectué
existe encore de nos jours à l'Est de la propriété
du Comte de Noailles et est appelé "l'Humino ou La Mine".
-- le 3 juillet 1785 : extrait
des délibérations du Conseil Municipal
"....paiement
en faveur d'André Fabre, 48 livres et 1 sol pour réparation
au puits de la Souquette".
A cette date, le puits est donc
encore exploitable.
Le
nom de la source de "l'Umine" semble provenir de "la
mine" qui a été creusée et la base de la cheminée
qu'à trouvé M. Settimelli à la verticale de la
galerie.
Cette cheminée"pourrait" être l'ancien puits
de la Souquette. Mais là encore, c'est une supposition !
Entrée de la galerie inférieure
incorporé dans un mur de soutènement
Galerie de la source inférieure
avec au fond sa salle ovoïde - (zoom)
M - En s'écoulant l'eau
dépose des minéraux qui dessinent des mozaiques - (zoom)
S
- "les puits publics"
La ville possédait
alors, dans beaucoup de ses maisons romanes des puits qui ne tarissaient
qu'à la canicule, mais dont l'eau était potable. (1)
"Le
Bon Puits"
Les ressources de ce puits public qui apportait un complément
non négligeable aux fontaines était situé sous
l'avenue Alphonse Denis, à environ 50m à l'Est de la rue
Soldat Ferrari et à 12m au nord de l'alignement des façades
de l'immeuble (de l'époque). Aujourd'hui cela le situerait en
face le numéro 51 (magasin "La Redoute").
Ci-dessous quelques écrits anciens qui nous font revivre l'histoire
du "Bon Puits".
........Il
avait une eau si réputée qu'on disait : "A begu l'aigo
dou Bouan-Pous, pou plus parti d'eici !".(Il a bu l'eau du Bon
Puits, il peut plus partir d'ici). Quand au début du XIX siècle,
on élargit la route de Saint Tropez, le Bon puits disparut mais
fut remplacé par un autre creusé un peu plus bas et muni
d'une pompe à main qu'on voyait encore au début de ce
siècle. .......(la Vie Hyèroise n° 110)
Dans les délibérations des conseils municipaux retrouvées
par Mlle Verdier (classeur
FP0261),
nous recueillons quelques indications
intéressantes :
-- 15 février 1739 : ".......Il
sera payé à Nicolas Alen chargé de l'entretien
de la chaîne du Bon Puits, 15 livres pour 3 sceaux qu'il a fourni
pour l'usage du Bon Puits....."
-- 29 avril 1792 : "....Demande
de réparations à faire au Bon Puits et installation d'une
pompe qui serait de grande utilité publique ; attendu que dans
le courant de l'été de chaque année, l'eau des
fontaines manque très souvent car les habitants sont forcés
à boire l'eau du Béal très malpropre et qui est
d'ailleurs interceptée les jeudis, samedis et dimanche de chaque
semaine."
-- 13 février 1805 : "...
On demande la réparation du puits et l'établissement d'une
pompe. Il importe de faire fermer le grand puits. on y jette clandestinement
des bêtes mortes et sa situation à fleur de terre au milieu
de la grande route est un danger".
--
13 mai 1835 : "...L'administration
des Ponts et Chaussées contribuera à la démolition
du Bon Puits et à son déplacement sur le côté
droit de la route. La ville d'Hyères se chargerait de l'installation
de la pompe et contribuerait par moitié au frais de construction
de la chaussée".
--
16 novembre 1851 : "...La
fontaine au Bon Puits sera alimentée par la surverse des eaux
du grand puits et celle des sources du jardin de monsieur Denis qui
offre de les concéder gratuitement pour les besoins de la population
du dit quartier".
Ci-contre, sur le plan du cadastre
Napoléonien de 1820 vous pouvez voir la position de ce puits.
Le texte en bleu vous repère avec les désignations actuelles.
Au passage vous pouvez également
voir sur le cadastre Napoléonien la position de la fontaine de
La Gavotte et de la Place de La Rade - (zoom)
"Le
puits Saint Pierre"
Le puits communal de Saint Pierre,
au pied de la forteresseet près de l'ancienne église paroissiale
du même nom, date sans doute de cette époque : d'aucuns
assurent même que c'est un puits romain. (1)
"Le
puits.... de la rue du Puits"
Un autre puits public se trouvait
dans la rue allant au Bourg-neuf (actuellement rue du Puits) ; en 1763,
il fut condamné car il était tellement découvert
et il s'avançait si fort dans la rue, que le garde-fol était
de temps en temps abattu ; de sorte qu'il y a risque de s'y précipiter,
non seulement pour les enfants mais encore pour les autres personnes
qui passent pendant la nuit ....."
(1)
"Les
puits de Baye et Beau Vallon
(1)
Nous n'avons pour
l'instant aucune localisation précise de ces puits communaux.
Sur le plan de cadastre Napoléonien
le "bon" puits est figuré au milieu du Chemin de
Toulon à St Tropez (Av. A. Denis) - (zoom détail)
Lithographie ancienne avec représentation
du "Bon puits" - (zoom)
origine Médiathèque d'Hyères
T
- "le
Trou du Peyron" Casimir
ARENE dans son mémoire de 1872 nous apporte les indications suivantes
:
" ....... au quartier du
Gré, propriété Riondet, se trouve l'ancien lit
de Gapeau très riche en eau, et la source Trou de Peyron .......il
était dit qu'elle débitait l'hiver un volume de 5 à
6 centimètres de diamètre et l'été de 3
à 4 centimètres". (1)
U
- "l'Oeil" Un extrait
d'acte de propriété de M. BORGETTO Jean-Luc comporte la
description suivante :
..... "Le pré
du Bosquet est traversé dans toute sa longueur par une canalisation
qui amène les eaux de la Source de l'Oeil jusqu'à
l'avenue du Ceinturon qu'elle longe ensuite ; ladite canalisation destinée
à l'alimentation des terrains du Ceinturon en dehors de ceux
présentement vendus"........ La source qui est décrite mais qui n'est pas nommée
par Gustave ROUX (au repère G ci-dessus) ressemble fortement
à la Source de l'Oeil de monsieur BORGETTO.
Nous retrouvons également
dans le livre de Alphonse Denis "Hyères ancien et moderne"
les indications suivantes : "Le lit du Roubaud a
été dévié à la mer, depuis le point
prescrit par le projet, jusqu'à la lône du Ceinturon, par
le fossé de l'Oeil ; ce nouveau lit contient
toutes les eaux et les bords en sont suffisamment relevés, pour
qu'elles ne puissent en aucun temps s"extravaser dans les marais".
V
-"l'Aiguade du Commerce" Cette aiguade est rarement citée
et pourtant nous retrouvons son existance sur différents plans
de 1890, 1900 et 1914. Vu son implantation, elle ne pouvait être
alimenté que par des puits situés autour de la Bastide du
Ceinturon. Dans un rayon de 400m, il en est reprèsenté 7,
dont certains ont disparu aujourd'hui.
M. BORGETTO Jean-Luc a retrouvé des canalisations en poterie à
environ 2 mètres de profondeur qui étaient en alignement
avec certains puits. Il se souvient également d'un bassin fait
de briques de terre cuite, en ruine en bordure de la plage à l'endroit
indiqué sur le plan ci-contre.
Il y a donc de fortes probabilités que le remplissage de l'aiguade
se faisait simplement par le bas de celle-ci en communication directe
avec les différents puits. Au fur et à mesure que l'eau
était puisée dans la citerne, elle pouvait alors se remplir
à nouveau sur le principe des vases communicants (voir schéma
aiguade de la Marine ci-avant)
Position de l'aiguade
du commerce sur fond de plan 1914 avec indication des puits suivant
le plan de 1932 et indication de M. J.L. Borgetto - (zoom)
W
- "La Rose de Noël" Grace
aux travaux de recherches de Mlle VERDIER, j'ai pu retrouver à
la Médiathèque d'Hyères les informations suivantes
extraites de la coupure de presse de "La Vie Hyèroise"
n° 67 du 01/09/1932 :
Découverte
d'une source radioactive sur la Côte d'Azur Une source
minérale radioactive vient d'être découverte à
Carqueiranne près d'Hyères. Le propriétaire de
la Villa "Rose de Noël", Mlle Lacombe, qui n'ignore pas
l'art des sourciers, avait remarqué les réactions intenses
obtenues avec son pendule dans un coin de son jardin ; elle avait ainsi
découvert sa source. Mademoiselle Lacombe signala le fait au
docteur Jules Regnault. Celui-ci s'interessa à la question d'autant
plus volontier que, plusieurs mois avant, faisant des études
avec un géologue, M. Marcel avait au moyen de
son radiocapteur, repéré à distance, de La Crau,
une faille radioactive passant entre San Salvador et Carqueiranne. Avec
M. Marcel, il contrôla les données de Mlle Lacombe et,
au moyen de ses appareils de radiotellurie, précisa le point
de forage et les profondeurs des couches à traverser, y compris
l'eau phréatique et du point de remontée de l'eau radioactive.
Un puits rapidement établi par M. Pardini, de Hyères,
confirma la précision de ces indications.
L'eau minérale découverte est d'un très grand intérêt
; c'est une eau chlorurée et sulfatée magnésienne
; calcique et lithinée, contenant en outre la silice et d'autres
éléments rares non encore dosés. Le dosage de la
radioactivité, fait par M. Lepage a reconnu la présence
de sels de radium en dissolution, ce qui assure une radioactivité
permanente. A midi, alors que la température ambiante est de
18°, celle de l'eau dépasse 23°.
Le Dr Regnault n'a pas encore mesuré la profondeur exacte de
la remontée, mais il l'estime supérieure à 200
mètres.
La découverte de cette source permet d'escompter la création
d'une station thermale très active accessible aux malades en
tous temps sous le doux climat de la Côte d'Azur.
Extrait de la coupure de presse
de "La Vie Hyèroise" n° 67 du 1/09/1932 - (zoom)
(1) Informations extraites
du mémoire de Casimir ARENE de 1872
LES
"CURIOSITES HYDRAULIQUES" DES VALLONS AU NORD DES
BORRELS Certains
sites sont en cours de recherche sur le terrain avec notre guide
Jackie THEUNIS
Le
vallon de l'Estelle
K
- "la Fouant de la Trueio" (Font
de la Truie) Informations
complémentaires à un chapitre précédent
relatif à un
extrait de presse de "La Vie Hyèroise" n° 110 du
15 mars 1936 archivé à la Médiathèque d'Hyères
Découverte
du 3 février 2006
-- Recherche
A partir des informations figurant sur le plan de 1932 ci-contre, nous
partons à la recherche du puits "de la Font de La Truie"
avec mes amis Franck et Jackie. Ce dernier sera notre guide pour cette
après midi de découverte. (
Faites la visite avec nous. Cliquez ! )
Après avoir visité les Pourraques nous arrivons à
la bastide de la Font de la Truie. De celle-ci il ne reste que les murs
en pierre. Après avoir traversé le torrent de l'Estelle
nous trouvons trace au milieu de la végétation d'un petit
bassin en pierre en dessous duquel il y a un petit abreuvoir en pierre.
Il devait donc y avoir une arrivée d'eau par le dessus pour remplir
ce bassin. Franck décide alors de remonter le talweg (lit
du cours d'eau) dans une végétation trés
dense.
Peu de temps après, il nous interpelle. Il vient de trouver "le
puits de la Font de la Truie" au milieu du talweg. Celui-ci est
à l'abandon depuis plusieurs dizaines d'années et les
alluvions du torrent ont atteint la margelle du puits. Vu les divers
dépots de végétaux nous en déduisons que
lors des orages, l'eau du torrent le remplit. Il existe pourtant un
canal qui a été aménagé pour contourner
le puits, mais ...... la nature a repris partiellement son parcours
initial.
-- Description
du puits
L'intérieur de celui-ci est construit en briques, il a un diamètre
de 1,80m. L'eau se situe (le jour de notre visite)
à 2,50m sous la margelle et le fond à 3,00m. Il n'y a
donc que 50cm d'eau...... mais certainement beaucoup d'alluvions et
de vase au fond du puits.
Il faut donc être prudent à proximité de celui-ci
car il est maintenant au ras du sol et il n'y a aucune protection sur
le dessus.
-- La pompe
La pompe manuelle est toujours en place. Elle se compose d'un corps
en fonte dans laquelle se déplace un piston qui est mu par une
bielle actionnée par un vilebrequin. Celui-ci est façonné
dans l'axe de la manivelle qui permet de donner le mouvement rotatif.
Un tuyau d'aspiration de 40mm plonge dans le puits. Au milieu du corps
de pompe on perçoit l'orifice d'où partait l'eau.
La bastide se situe à environ une centaine de mètres de
là.
Après ce
petit "reportage souvenir" nous laissons notre "Fouant
de la Trueio" retourner dans l'oubli.
Position de la "Font de la
Truie" dans le vallon au nord des 2ème Borrels sur fond
de plan 1932 - (zoom détail)
Franck vient de retrouver le puits
de La Font de la Truie au millieu du talweg avec sa pompe et son mécanisme
Détail de la pompe et de
l'intérieur du puits - (zoom)
A1
- "Le rai du puits"(l'écoulement
du puits)
Nous quittons la piste forestière
pour nous enfoncer dans un petit sentier. Après avoir marché
durant environ 15mn au milieu de chênes magnifiques nous arrivons
à la "rai du puits". Celle-ci se trouve en bordure du
chemin. L'ouvrage est constitué en pierres brûtes sans lien
d'assemblage. L'eau sort en surverse au ras du sol. Ce puits n'a que 1,00m
de profondeur, 1,40m de diamètre intérieur et 1,20m de hauteur
au niveau du seuil, l L'eau est limpide. Il n'y a aucune porte pour en
limiter l'accés. Les animaux peuvent donc s'y abreuver à
tout moment. La voute supérieure est constitué de pierres
sèches montées en écailles de poissons sans aucune
charpente de soutien. Lorsque
les "charretiers" se déplacaient dans ce milieu aride,
ils trouvaient ainsi de quoi se désaltérer sur leur chemin.
Le" Rai du Puits", vu
du sentier - (zoom)
B1
- "La source et la Pourraque des Bertrands"
Au lieu dit "les Bertrands",
nous arrivons au terrain de Jackie sur lequel il cultive environ 150
oliviers. Nous sommes tout près, des ruines d'habitations ou
4 familles vivaient encore avant le dernier incendie.
Sur une table, il nous montre des fragments vernis de cruche en poterie
qu'il a retrouvé dans la Pourraque que nous allons découvrir.
Après avoir marché une dizaine de minutes dans un sentier,
il nous amène à la source qui sort au pied d'un talus.
Cela crée un plan d'eau de 7m de long et 4m de large pour une
profondeur d'eau de 50cm environ. Il nous indique que la source coulait
beaucoup plus fort quelques jours auparavant, notamment après
de fortes pluies.
Nous arrivons à la "Pourraque" (1) de Jackie qui est
située environ à 7m à l'Est de la source et environ
1,50m en contrebas.
La Pourraque est encastrée dans le talus, au milieu de la végétation.
Un caniveau évacue l'eau qui sort en surverse par le seuil.
L'ouvrage est constitué en pierres maçonnées avec
une porte d'accés dont l'encadrement est réalisé
en briques de terre cuite retaillées pour permettre l'emboitement
de la porte qui en fermait l'accés afin d'éviter tout
risque d'intrusion d'animaux ou autre objet qui aurait pu souiller la
qualité de l'eau.
La Pourraque a une dimension intérieure de 1,30m x 1,30m, une
hauteur d'eau de 60cm et une hauteur sous voute de 1,50m environ p/r
au seuil. L'eau qui la remplit s'infiltre à travers les parois.
Le débit n'est que de quelques centaines de litres par jour.
A une "certaine époque", cela suffisait largement aux
besoins quotidiens des rares familles qui vivaient dans ce secteur.
(1) La pourraque (pouso-raco :
puiser/vomir) : source où l’eau affleure sans couler.
Jackie qui est au pied de la source
nous indique que celle-ci coulait beaucoup plus fort quelques jours
auparavent - (zoom)
Au premier plan le ruisseau d'écoulement.
En arrière plan,
l'entrée de la Pourraque - (zoom)
C1
- "La source de la Platane"
Sur le chemin de retour, Jackie
nous arrête à la "source de la platane".
Le platane" original" qui a donné son nom à la
source a brûlé lors du dernier incendie. Plusieurs repousses
qui repartent sont en train de lui redonner vie.
La source se situe dans une grande pourraque qui s'est effondrée.
Elle semblait faire environ 3m de large, 2m de profondeur et autant en
hauteur. L'ensemble était maçonné.
En montant sur un talus qui surplombe la source, nous pouvons mieux observer
la taille de celle-ci. Franck
sonde la profondeur de la pourraque avec un bâton : il y a plus
d'un mètre.
Vue de
la Pourraque et de la source du haut du talus - (zoom)
D1
- "La source des Castagnets"
Visite en préparation
Le
vallon du Viet
E1
- "La Tour du Viet" Visite en préparation
Le
vallon de Valbonne
F1
- "La source bâti" Visite
en préparation
Le
vallon de la Grande Bastide
G1
- "Les sources de La Grande Bastide" Visite
en préparation
LES
SOURCES QUI ALIMENTENT LES FONTAINES PUBLIQUES
La ville d'Hières à la recherche
d'eau potable
A la
fin du XV ème siècle, grâce à la construction
du Béal Jean Natte amenant les eaux du Gapeau, la ville d'Hyères
posséde une distribution d'eau publique au pied des remparts
de la ville.
Mais on s'aperçoit vite que les eaux, conduites par un canal
à ciel ouvert, étaient polluées sur le parcours
et arrivaient à Hyères dans un état de propreté
plus que douteux.
L'administration municipale s'était
enfin décidée en 1752 à construire des fontaines
qui devaient être alimentées par différentes sources
dont les eaux pouvaient être aisément amenées dans
la ville.
La source de la Vierge et la Coupiane au quartier de l'Ermitage remplirent
dans un premier temps cette fonction, puis la source de Monache près
de la Castille à La Crau vient en complément malgré
son éloignement.
X
- La Source de La Vierge
SON IMPLANTATION
Sur le chemin des Fontaines de la Ville.
SES
CARACTERISTIQUES ACTUELLES
-- L'accés au puisard de la source se fait par une galerie.
-- Une porte métallique condamne l'accès à l'ouvrage
-- Niveau d'entrée 73,81m
-- Deux sas d'entrée avec escaliers descendants
-- Une galerie d'accès de 12m de long, 0,90m de large et 2m de
haut environ avec voute décalée sur les piedroits.
-- Un local technique de 3m x 2,2m x 2,5m de haut
-- Une galerie abandonnée de 35m de long, 0,90m de large et 2m
de haut
-- La bassin de sortie de l'eau de la source, d'un diamètre de
2m au dessus de laquelle est construit une cheminée de ventilation
et d'entretien d'un diamètre de 1m pour une hauteur totale de
7m.
-- Une galerie de 19m de long, 0,90m de large et 2m de haut, en contrebas
de 50 cm par rapport à la galerie d'accès à partir
de laquelle se fait le départ de la conduite de 200mm en fonte
lourde (initialement en bourneaux de poterie).
-- L'ensemble de cet ouvrage permet de stocker un maximum de 150m3 environ
lorsque les galeries sont pleines et que l'eau sort en surverse par
la porte d'entrée.
-- Débits mesurés en 1864 : 40m3 par jour, en août
1935 : 210m3 par jour après des travaux d'aménagement
(voir plan ci-après)
-- Altimétrie départ de la source : 70,50m
La conduite part en direction de la cathédrale hydraulique de
l'Ermitage. Cette dernière est située à 394m en
suivant le tracé initial de la conduite en poterie qui longe
le chemin des fontaines, puis tourne à 90° à droite
vers la citerne pour arriver au niveau 59,46m (pente
11,04m).
-- Le niveau du seuil d'entrée de la citerne est à 60,38m
; le radier étant environ à la côte 54,00m
-- Altimétrie des fontaines au pied des remparts : environ 41,00
m. au niveau des becs verseurs.
-- Pression statique à la fontaine (robinet fermé) = 1,3
bars environ (ou kg/cm2).
SON HISTOIRE - Ecrits anciens
De nombreux écrits remontant à la fin du moyen âge
font référence à des fontaines se situant à
Costebelle.
En 1752, il est fait une première mention de cette source (rapport
de Jean Ricour d'août 1986 - archives municipales). - Plans
Cependant, à ce jour, les plans dont nous disposons sont deux
plans retrouvés dans les archives municipales, à savoir,
un de 1829 et un autre de 1935. - Croquis, courriers et extraits d'articles
de presse " .....
Vers 1550 peut-être, les syndics (maires et adjoints)
voulurent amener les eaux d'une source (sans doute celle de
La Vierge) dans la basse ville, afin d'alimenter une fontaine.
Mais il faut croire que les finances communales ne purent couvrir les
frais de cette création puisque en novembre 1564, nous voyons
le roi Charles IX qui venait de séjourner à Hyères
et qui voulant marquer sa bienveillance envers les Hyèrois leur
accorda 2000 livres pour "parachèvement de la fontaine de
la dite ville".
Cette première fontaine hyèroise devait être monumentale
et faire l'orgueil de nos pères. Où pouvait-elle bien
s'élever ? Dans la basse ville certainement et peut-être,
au bas de la "grand carriero" (rue Massillon), au lieu dit
: "La Fouant de La Gavouato" . Mais nous n'affirmons rien,
faute de document".(1)
***
Le 18 novembre 1752, un contrat est signé
avec les entrepreneurs , afin d'amener les eaux des sources du quartier
des Fontamous; la source de La Vierge et celle de Coupiane. (2)
*** En 1754
Les sources de "la Vierge" et de "La Coupiane",
situées en haut de Costebelle, sont canalisées dans des
tuyaux en poterie jusqu'à la bourgade sur une distance d'environ
2,5 km. Les travaux sont réceptionnés en mars 1754. Les
entrepreneurs doivent une garantie de 2 ans sur les ouvrages réalisés.
Cependant les fontaines ne sont toujours pas construites en raison de
problèmes de terrassement.
***
Le 13 novembre 1757, les fontaines des
Récollets (place des Palmiers), du Portalet,
de la Gavotte (angle rue Massillon/rue
des Porches), des Cordeliers (devant
l'église) sont achevées mais coulent à peine
et quelques unes de façon intermittente. Une expertise est demandée.
(2)
Cela permet cependant aux habitants d'avoir un
minimum d'eau potable . dans la partie basse de la ville au niveau
des remparts.
1830 Les habitants du quartier demande
l'implantation d'une fontaine au niveau de la Porte Fenouillet. La conduite
en poterie venant de la source de La Vierge donne des signes de faiblesse
notamment sur les tronçons où passent les charettes. Ponctuellement
le plomb remplace la terre cuite sur ces tronçons particuliers
(2).
1841 (2)
Extrait de délibération du conseil municipal du 9 mai
1841 (1D1)
" .....Les tuyaux de plomb
et de poterie des conduites des fontaines sont remplacés par
des tuyaux de fonte".
1876
Suivant le contrat de concession, la ville d'Hyères continue
à utiliser le réseau de la Source de La Vierge et de La
Coupiane pour ses propres besoins. Cependant, le débit des sources
diminue progressivement. La canalisation en poterie de 200 mm, qui amène
l'eau au bassin de l'Ermitage, se détériore et s'obstrue,
la source est encombrée de dépots de sable et de vase.
L'étanchéité du bassin se dégrade également
(il est construit en pierre de taille avec des voûtes en briques
pleines).
La conduite en poterie est remplacé par une conduite en fonte
de 150mm.
Des croquis et courriers complémentaires
nous permettent de continuer à remonter une partie du puzzle. *** Un courrier du 22/02/1883
de la Cie Générale des Eaux demande à la Mairie
l'autorisation d'utiliser l'eau de la source contenue dans la citerne
de l'Ermitage durant quelques semaines afin d'éviter les manques
d'eau dans la ville, suite à la rupture de la chaudière
de la machine n° 1. Cette lettre indique que la source passe en
surverse environ 500m3 par jour car elle n'est plus utilisée.
Les besoins en eau du réseau d'eau potable de la ville à
cette date sont également d'environ 500m3 par jour.
Une pompe aspirante-refoulante actionnée par une locomobile est
mise en place à la citerne de l'Ermitage. Elle refoule l'eau
dans le bassin privé de 56m3 de M. Corbett situé au quartier
de La Luquette, à l'altitude 97m (légèrement
plus haut que celui du Paradis). Des conduites de communication
sont mises en place entre les deux réseaux.
Cette alimentation provisoire durera les mois de mars et avril 1883.
*** Une note nous précise que les fontaines des rues Massillon,
des Porches et du Liman ne sont plus alimentés par la source
depuis le 16/07/1887, alors que les fontaines suivantes le sont toujours
:
-- fontaine monumentale à 3 jets (30m3)
-- de la Gavotte à 1 jet (10m3)
-- du Portalet à 1 jet (10m3)
-- du Liman (ancienne) (10m3)
-- des Palmiers à 1 jet (10m3).
Le débit de l'ensemble des fontaines est donc d'environ 70m3
par jour. *** une note d'informations du 25/10/1888 indique que
le débit de la source a diminué graduellement ces derniers
mois et qu'à cette date il est pratiquement nul et ne peut plus
alimenter les 4 fontaines de la ville (environ 50m3/jour).
Les causes énoncées de ce tarissement sont :
-- le mauvais état de la conduite en poterie entre la source
et le bassin. Cela facilite le dépot de vase qui obstrue progressivement
la conduite. Il a été constaté que durant les mois
de février à mai 1888 l'eau n'arrivait pas à la
citerne alors qu'un volume considérable s'écoulait dans
le fossé en s'évacuant en surverse par la porte d'entrée.
-- le puits de captage de la source est envahie par un mètre
de vase, encombrée de sable, pierres ; ce qui freine d'autant
le débit,
-- la pente d'amenée d'eau du puits de captage au départ
de la conduite doit être modifiée et abaissée,
-- le canal de surverse qui se trouve dans la 2ème galerie doit
être cimenté. *** Un courrier de la Mairie d'Hyères du 03/01/1933
demande à la Cie Générale Générale
des Eaux de supprimer définitivement tous les branchements qui
alimentent les bornes fontaines à partir de la conduite de la
Source de la Vierge. *** En 1934, la Ville d'Hyères se préoccupe
fortement de faire renaître une Station Hydro Minérale
d'hiver et d'été. Après analyse des eaux de San
Salvadour, celles-ci ne correspondent plus à ces critères
car elles contiennent des proportions élevées de chlorure
de sodium.
L'attention se porte alors sur les eaux de la Source de La Vierge, qui
après analyse, se situent entre celles de Vittel et d'Evian. *** En 1935, grâce à ces données
encourageantes, une série de travaux sont entrepris afin d'améliorer
le captage existant. Sous la direction de deux ingénieurs le
griffon (faille dans la roche par laquelle s'écoule
la source) est aménagé. Son débit passe
alors de 50 à 200m3/jour.
Lors de la délibération du conseil municipal du 22 août
1935, la ville introduit auprès de l'Académie de Médecine,
une demande d'exploitation de la Source de La Vierge, sous le nom de
"Source Olbia". Il semble que ce projet n'est pas abouti. *** En 1942, suite à une série d'analyses
bactériologiques qui révèlent la présence
de 100 colibacilles, le Syndicat d'Initiative adresse un courrier le
28/11/1942 à Monsieur Le Maire. Il est indiqué que la
source a l'inconvénient de se trouver en bordure et dans la cuvette
du chemin d'exploitation des carrières. Toutes les eaux qui ravinent
et stagnent, polluent la source. Il est également écris
que les travaux de captage auraient été faits vers 1760,
c'est à dire au moment de la création des fontaines. Mais
il n'y a aucune certitude.
***
Observations concernant le plan de 1829
-- Le document se compose d'une vue en plan, d'une coupe longitudinale
et de 2 coupes transversales avec une légende spécifiant
que "la couleur jaune indique la construction neuve".
-- Les parties en jaune sont le "puisard à construire "ainsi
que le renforcement des fondations de la galerie d'accès.
-- La vue en plan ainsi que la coupe nous montre une galerie de part
et d'autre du puisard (direction nord/ouest et sud/ouest).
-- Le départ de la conduite se fait dans l'angle nord/est du
2ème sas.
*** Observations
concernant
le plan de 1935 (état des lieux
à ce jour)
-- Un " local entretien " a été aménagé,
-- Le puisard a bien été construit conformément
au plan de 1829. Il permet une intervention directe sur la source si
la galerie d'accès est pleine d'eau,
-- La cuvette de sortie de la source a bien été approfondie
comme indiqué sur la coupe du plan.
-- La galerie (direction nord/ouest) a disparu, mais les traces sur
le mur du local entretien montrent qu'elle a bien existé,
-- Une galerie d'écoulement a été percée
en parallèle au nord de la galerie d'accès mais en contrebas
de 50cm par rapport à celle-ci (trace de cette
2ème galerie sur le croquis de 1889),
-- A l'extrémité de la galerie d'écoulement la
conduite part en direction de la citerne de l'Ermitage située
à 394m de là.
*** Observations
faites lors de la visite du 3/09/2003
-- La galerie d'accès semble avoir été construite
en 2 périodes. Les parois se rapprochent en partie basse (comme
sur le plan de 1829). Il semble que la voûte soit postérieure
aux piedroits car la constitution n'est pas identique et la voûte
est décalée par rapport aux piedroits qui semblent avoir
servi de support pour le coffrage supportant initialement la voûte.
-- Le local ou se trouve le départ du tuyau de 200mm vers la
citerne est inaccessible, car il est plein de déblais dûs
à l'érosion.
*** Hypothèses
personnelles faites à partir des observations précédentes
-- Dans des temps très anciens une source coule au pied d'un
talus.
-- Afin d'optimiser son débit, une tranchée entaille le
talus en avançant de quelques mètres.
-- Pour stabiliser la tranchée, deux murs sont construits.
-- Un tuyau est placé en fond du fossé afin de canaliser
la source. Un batardeau bloque le tuyau et permet de créer un
réserve d'eau à l'arrière de celui-ci.
-- Vers 1760, la Ville décide la création d'un réseau
d'eau potable pour alimenter des fontaines. Elle couvre les 2 piedroits
afin de supprimer les éboulis dans la tranchée et sécuriser
la salubrité de la source.
-- Des escaliers descendants sont aménager afin de créer
une réserve d'eau sur la totalité de la galerie.
-- Une conduite en poterie de 200mm alimente les 2 premières
fontaines.
-- L'érosion déchausse progressivement les 2 piedroits
(voir détail coupe plan 1829 ci-après).
-- Afin de chercher des ressources supplémentaires, deux galeries
sont creusées. Dans le cas le plus défavorable (pas de
nouvelles sources), cela augmente malgré tout le volume de stockage.
-- Après 1829, un accès est possible par le puisard vertical
nouvellement créé. Il permet d'intervenir directement
pour nettoyer la source, notamment si la galerie est envahie par les
eaux lors de l'obstruction de la canalisation d'évacuation.
-- En 1876, la Compagnie Générale des Eaux crée
un nouveau réseau d'eau potable à partir des ressources
du puits du Père Eternel. Suivant les clauses du traité
la Ville peut continuer à alimenter son réseau de fontaines
à partir de la Source de La Vierge.
-- En 1888, suite à des problèmes d'exploitation, la 2éme
galerie paralléle à la galerie d'entrée est construite
ainsi que les autres aménagements figurés sur le plan
de 1935.
-- En 1935, les derniers travaux sont réalisés afin d'optimiser
le débit du griffon et de permettre la mise en place le projet
de création d'une Station
Hydro Minérale.
Il semble que depuis cette date
la "Source de La Vierge" soit tombée dans l'oubli.
(1)
Extrait de revue de presse de Gustave ROUX - Médiathèque
d'Hyères
(2) Informations recueillies
dans classeur
FP0261 de Mlle VERDIER
consultable à la Médiathèque d'Hyères
NOTA : Il ne faut
pas confondre la "Source de La Vierge" dont nous venons de
parler avec l'usine d'embouteillage implantée à proximité
du stand de tir qui à partir de forages en profondeur remplissait
les bouteilles d'eau minérale baptisées "Source de
La Vierge" et dont nous parlerons dans une autre rubrique relative
au thermalisme et aux eaux minérales de notre ville..
Les fontaines n'alimentent plus
la ville, mais le chemin
en garde le souvenir !!
Sur le chemin des fontaines de
la Ville, nous sommes à côté du puisard.
La source est 7m. en dessous
Sur le plan de 1932 on retrouve
en bleu, le même symbole
représentatif que pour la source de San Salvadour - (zoom)
Implantation de la mine de la
Source de La Vierge
et de la citerne de l'Ermitage de 6000m3 - (zoom)
Plan de la mine de la Source de La Vierge de 1829
Projet de puisard & restautation galerie d'accès
Extrait coupe du plan de 1829
Piedroits à renforcer après érosion
Extrait plan 1829 avec figuration
des remblais à ce jour
dans la galerie d'accès - (zoom)
Croquis du 22 octobre 1888 qui
précise le parcours de la conduite entre la source et le bassin.
Il illustre également les ouvrages d'accès à
la source et au bassin - (zoom)
Croquis du 22 octobre 1888 illustrant
la conception du départ
de l'unique galerie - (zoom)
Croquis du 12 juillet 1889 qui
figure la nouvelle galerie de départ
et la nouvelle conduite en fonte de 200mm - (zoom)
Plan du réseau eau potable
de 1888 avec en noir celui géré par La Cie Gle des Eaux
et en rouge celui alimenté par la source de la Vierge avec
les connexions permettant la communication des 2 réseaux -
(zoom)
Plan de la mine de la Source de La Vierge de 1935
Coupe sur puisard de la
source figurant les travaux d'approfondissement d'enriron 1,50m
réalisé en 1935 ainsi que la position de la nouvelle
galerie en contrebas de 0,50m par rapport à la galerie
d'accès (réalisée en 1889) - extrait du
plan de 1935 - (zoom)
En
2010 LA SOURCE DE LA VIERGE EST EN TRAIN DE MOURIR !!!
Cette
source est sitée en bordure sud du Chemin de La Farigoulette
(ancien chemin des carrières) à environ 200 mètres
de la Montée de Costebelle.
Son altimétrie est à environ à 50,00 m. NGF (soit
7 mètres env. plus basse que la citerne de l'Ermitage).
Une porte métallique en condamne l'accès.
Un jugement en date du 09/09/1884 opposant le sieur Emile Aurenge à
la Ville d'Hyères rappelle que celle-ci a acquis par prescription
le droit de mettre en place un tuyau dans "le récipiant"
de la source. Cependant elle est mise en demeure de détruire
le "bourrelet" qu'elle a réalisé afin de rehausser
la réserve dans le récipiant, diminuant d'autant les eaux
au profit de sieur Aurenge.
Initialement cette conduite était reliée Montée
de Costebelle à celle qui descendait de
la citerne.
Aujourd'hui, sa surverse est reliée à un pluvial sur le
chemin en contrebas.
Le 23/08/04, le propriétaire du terrain sur lequel se trouve
la source a eu l'amabilité de nous la faire visiter. -- Faites la
visite avec nous ! ...cliquez !
La source de La Coupiane est une des rares sources à
être mentionnée sur le cadastre - (zoom)
Position de la source de La Coupiane
par rapport
à la source de La Vierge - (zoom)
Porte d'accès à la source de La Coupiane
en limite du lot 5 du
lotissement Impérial Parc et du chemin de la Farigoulette
Z
- La Source de La Monache
Son histoire
**
1458
Lors de la rédaction de l'acte passé le 27/10/1458 entre
la Communauté d'Hières et Jean Natte, il a été
précisé que l'implantation de l'écluse serait prévue
près de La Castille à La Crau (limite de Solliès-Ville)
afin de collecter la Source de La Mounache (ou Monache), du Réalet
(ou Petit Réal), de la Jonquière pour que celles-ci viennent
en complément à celle des eaux du Gapeau pour l'alimentation
du Béal. L'implantation est vraiment optimisée.
**
1751 Texte extrait
du journal "La Vie Hyèroise" (non daté) issu
du classeur de Mlle VERDIER (classeur
FP0261)
en dépot au Salon du Patrimoine-Médiathèque d'Hyères.
"En 1751, le gouvernement
de la province lui-même s'émeut du manque d'eau dont souffrait
la ville. L'intendant de la province Jean-Baptiste Galois de la Tour
proposa à la communauté de faire des fontaines avec l'eau
de la Source de La Monache. Le conseil de la communauté fut d'avis
de dresser un devis estimatif des ouvrages de nivellement pour la conduite
de ces eaux. Mais le propriétaire de La Castille (ou se trouvait
la source), le sieur de Selle, s'opposa énergiquement à
la prise de possession par la ville d'Hyères. La dessus, des
avocats furent consultés et finalement , le 19 novembre 1752,
le conseil décida de renoncer "à La Monache".
Mais l'intendant de Provence
blâma la conduite de nos édiles (comme quoi la mise en
tutelle des communes a parfois du bon) et les engagea à se rendre
mieux compte de leurs droits par la lecture des archives communales.
Malheureusement de l'avis du Conseil lui même, personne n'était
capable de lire les vieux textes ! Le Conseil du Roy s'occupa lui-même
de l'affaire et rendit un arrêt à la date du 15 janvier
1754 ordonnant de dériver les eaux de La Monache sur lesquelles
la communauté d'Hières a droit en vertu d'une
transactoin passée le 10 avril 1477 entre elle et le
seigneur de Solliès, pour les conduire dans le canal des Moulins
(ou Béal).
**
1754
Le Conseil de Ville, fort de cet arrêt ordonna, dans sa séance
du 17 mars 1754, de procéder d'urgence à la dérivation
des eaux de La Monache pour l'usage des fontaines dont on a un pressant
besoin en cette ville. Et cependant, le sieur de Selle se vit débouté,
par un arrêt du Conseil d'Etat, de la requête présentée
par lui contre la décision de la communauté.
La ville jouit dès lors sans conteste de la propriété
de la source de Monache..." suite ci-après
-> (1)
-- La source
Elle prend sa naissance au sud du parc du Domaine de La Castille. Elle
se situe à environ 70m du bord du Gapeau et à 100m de
l'écluse (voir plan ci-contre)
Il peut être supposé que le niveau de départ se
situe à l'altitude 42,00m NGF environ. -- Le captage
Il est réalisé dans un ouvrage de 2,00m de diamètre
dont les murs font 1,20m de haut. -- La conduite
Les eaux sont canalisées à partir de l'ouvrage de collecte
de la source, (situé à la côte 42,00m
env.) dans une conduite en bourneaux de poterie jusqu'au bord
du Gapeau. Une conduite en plomb immergée traverse la rivière
à l'écluse de la Castille.
Après la traversée du Gapeau, la
canalisation est constituée à nouveau de bourneaux
en poterie qui sont posés en parallèle au canal sur la
bande de terrain en servitude pour l'entretien de celui-ci (rive gauche).
Le Béal ayant une pente continue de 2,34m.... sur 9400m , le
niveau de référence pour la pose de la canalisation et
l'aménagement des tours d'évent en est grandement facilité.
Il semble cependant, d'après les vestiges que nous connaissons,
que celle-ci suit simplement la topographie du terrain environnant ce
qui permet une rapidité d'exécution. -- Les tours d'évent
---- Afin de permettre un bon écoulement de l'eau, des tours
"d'évent" sont mises en place sur tout le parcours
afin d'éliminer
les "poches d'air" dans la canalisation.
A ce jour, une seule tour a survécu à la destruction de
l'homme. Vous pouvez voir cette tour dans "le Jardin du Béal",
adossée contre le canal, en rentrant dans la ville de La Crau,
sur la gauche, juste après le giratoire des Arquets (photo
ci-contre). Elle mesure 4m de hauteur et 1,50m de diamètre
à sa base. De
part et d'autre de la tour, une conduite en poterie est encastrée
pour se terminer par un évent à la partie supérieure.
Celui-ci se situe à environ 1,50m au dessus du radier du Béal.
---- Mais à quoi servaient ces tours et comment fonctionnaient
t'elles ?
Nous constatons que :
------ La seule tour "survivante" se situe à un point
"bas" de la conduite car le canal, ce qui n'empêche
pas la mise à l'ai de celle-ci.
------ Le projet de 1826 prévoit 44 tours (ou regards) sur les
11000 mètres du parcours. Cela représente en moyenne une
tour tous les 250 mètres ! (Il y a de fortes probabilités
que le projet reprenne la conception de l'existant).
------ Pour exploiter au mieux la canalisation, il faut éliminer
l'air sur les points hauts, détecter rapidement les secteurs
sur lesquels il y a des fuites, isoler le tronçon à réparer
sans avoir à remplir les 11 km de conduite à chaque intervention.
Le siphon inversée de la tour d'évent semble nous donner
une indication sur son fonctionnement. Tous les 250m l'eau remonte en
haut du siphon de la tour dont le niveau se situe environ à l'altitude
de départ de la source puis redescent pour remplir le tronçon
suivant ... etc. Lorsque l'eau ne coule plus à la fontaine, l'inspection
des cheminées d'évent permet de voir celle ou l'eau ne
remonte plus. La fuite est donc juste avant (voir les
schémas ci-dessous). L'eau est alors détournée
au départ de la source le temps de la réparation, mais
tous les tronçons restent remplis, avant comme après celui
de la fuite. La recherche de l'anomalie est limitée à
un tronçon de 250m. Cette succession de siphons inversés
a pour inconvéniant de favoriser le dépot de limons dans
le tuyau. -- L'arrivée
à Hyères
La conduite arrive
en contrebas de la porte Fenouillet à l'altitude 37,00 m. NGF
environ.
Elle alimente 2 fontaines (une située en contrebas de l'Hotel
des Ambassadeurs et l'autre à proximité du filtre aménagé
sur le Béal au POrtalet.
Le profil de la conduite ne permet pas de positionner les fontaines
à un niveau supérieur.
A cette date, le terroir
de La Crau fait partie de la communauté d'Hyères, comme
Carqueiranne et La Londe.
Hypothèse de fonctionnement
de la conduite
Perspective de tours d'évent
adossées au Béal
**
1758 Un extrait
des délibérations du conseil municipal de 20 août
1758 indique :
" Les experts qui ont procédé
au rapport de recette des ouvrages des fontaines auraient déclaré
que pour la plus grande solidité de la partie de conduite qui
traverse le Gapeau il convenait de prolonger de 4 cannes (environ
8 mètres) les tuyaux de plomb qui forment cette conduite.....
les extrémités de ladite conduite ne seraient plus succeptibles
de casser et de priver de temps en temps la ville d'eau ...."
**
1761
(1)
".... les eaux de la source
ne tardèrent pas à alimenter une ou deux fontaines dès
1761. Une de ces fontaines coula au Portalet et, pour remercier l'Intendant
de la Tour, nos édiles y firent sculpter ses armes dans le marbre."
** 1790
- A partir de 1790, il semble que la conduite commence à avoir
des problèmes car l'eau a du mal à arriver aux fontaines.
Par la suite, on néglige de surveiller et d'entretenir cette
conduite en poterie enterrée au pied du Béal.
- Sur tout son parcours de 11 km les fuites se multiplient sur les ......
22000 joints au ciment. En serpentant au milieu des champs et de la
végétation toutes ces cassures sont difficilement décelables.
Les dépôts de limons, la pénétration des
racines dans les tuyaux diminuent également le débit qui,
rappelons le, se fait en gravitaire (sans pression, comme
les collecteurs d'eaux uséees).
** 1826
Un courrier adressée à Monsieur le Sous-Préfet
en date du 31 juillet 1826 fait le point sur la source de la Mounache.
Il y est notamment écrit :
" D'après de nouveaux
renseignements pris à ce sujet, il est constant que cette source
alimentait autrefois deux fontaines sises au faubourg de cette ville,
dans la rue ou sont les auberges, dont l'une de quatre robinets et l'autre
de deux.(débit théorique
d'environ 60m3/jour)
Cette source est placée dans la propriété de la
Castille appartenant à Monsieur de Selle, elle est beaucoup plus
considérable que celle dite Fontaine de la Ville, et pourrait
dans ce moment fournir de l'eau à douze robinets de fontaines
au moins, mais le manque de pente fut cause que celle des deux fontaines
qui était en face de l'Hotel des Ambassadeurs se trouvait placée
en dessous du terrain, l'autre à la même position où
est actuellement celle du filtre, coulait à un mètre de
hauteur."
Sur ce courrier il est proposé 3 solutions pour reconstruire
la conduite à un mètre de profondeur sur 11000 mètres
avec 44 regards.
-- conduite en plomb de 80mm + regards .............= 128200 francs
-- conduite en fonte de fer de 80mm + regards = 172000 francs
-- conduite en poterie + regards ............................. = 80000
francs.
On peut noter qu'il est question de regards. Mais ceci est le terme
employé pour désigner ce que nous appelons aujourd'hui
"des tours d'évent".
(11000 m / 44 regards = un tous les 250m)
**
1834
Le 10 février 1834, Monsieur Alphonse Denis, maire de la ville
d'Hyères fait établir un acte notarié par lequel
la commune réaffirme ses droits sur la source de la Monache,
même si la canalisation qui la conduit à Hyères
a été "entièrement négligée".
Cet acte authentique est adressé à Mme Lazarine Bonnefoy,
propriétaire du terrain ou coule la source.
En 1834, l'eau de La Monache n'arrive toujours pas à Hyères
!
**
1847
Le manque d'entretien de la conduite de La Monache (dépôts
de limons, fuites et obstruction par les racines) mettent en péril
son exploitation.
En été l'eau manque à nouveau car il n'existe aucun
moyen de stockage. Plusieurs démarches pour réparer et
remettre la conduite en service n'aboutissent pas.
Le 14 novembre 1847, le conseil municipal se décide de réaliser
des travaux sur la conduite.
** 1868
Le 10 août 1868, trois propriétaires voisins de la source
qu'ils situent dans le parc de La Castille, attestent que depuis plus
de quinze ans (1868-15=1853) celle-ci ne coule pas durant les deux à
trois mois d'été, notamment lorsque les prairies de La
Castille, situées au nord/ouest de cette source ne sont plus
arrosées.
**
1879
- Une bataille juridique oppose la famille De Ginoux à la Ville
d'Hyères à propos de cette source.
- Un courrier du 07 juillet 1879 de la Sous-Préfecture de Toulon
au Maire d'Hyères indique que : "M. le Préfet
autorise la dame De Ginoux à conserver le barrage en maçonnerie
qu'elle possède sur la propriété de Beaulieu sur
la rivière du Réalet à 1800 mètres en amont
du barrage du canal d'Hyères".
- En faisant référence à l'acte passé le
27/10/1458 entre la Communauté d'Hyères et Jean Natte,
François Arène, Maire d'Hyères fait démolir
le dit barrage le 23 aôut 1879. Ce qui relance la bataille juridique
avec la famille De Ginoux.
En 1881, afin de faire valoir son bon droit, la Ville d'Hyères
retrouve à la Préfecture l'acte original de 1458 (rédigé
en latin) dans un vieux cartulaire de notaire d'Hyères
datant de 1676.
** 1893
Le 29 novembre 1893, Frédéric Aubert, propriétaire
du terrain sur lequel se trouve la source, signe un acte de reconnaissance
de servitude rédigé par maître Patteson. Celui-ci
confirme un acte du même type signé par son père
le 25 mars 1864. Ces documents notariaux montrent que la Ville d'Hyères
attachait toujours de l'importance à cette source, ou tout au
moins à la servitude de passage qui s'y rattachait.
** 1???
La source de Monache cesse d'être utilisée pour les fontaines
à une date non connue à ce jour mais qui semblerait se
situer entre 1800 et 1820. Celle-ci n'aurait alors servi que .... 40
à 60 ans !!!!
Les recherches **
Plan de 1932 Après
avoir retrouvé un plan IGN de 1932 je situe la source, au sud
du parc du Domaine de La Castille. Mon ami Franck Chauvet part alors
à la chasse aux renseignements sur place.
**
Tronçon de canalisation Le 03/09/2005, grâce
aux informations qu'il a recceuilli et l'autorisation de M. Gaspérini,
nous avons retrouvé sur la propriété de ce dernier
un tronçon de 1,40m de tuyau en poterie à 200m de l'écluse
de la Castille qui avait survécu "au temps qui passe".
Il y a donc de fortes probabilités pour que ce soit "un
reste" de la conduite de la Monache.
Ce tronçon de canalisation est situé à 4,20m à
gauche (en parallèle) du bord du Béal (dans le sens du
courant de l'eau). Son fil d'eau se situe à environ 1,00m au
dessus de celui du Béal. Ceci confirme que la prise d'eau de
la conduite était, bien en amont de l'écluse.
Chaque élément de tuyau a une longueur de 50 cm, un diamètre
intérieur de 140mm et une épaisseur de 15mm. La jonction
des tuyaux se fait par emboitement avec une étanchéité
au mortier de ciment. L'intérieur est revétu d'un enduit
noiratre de très faible épaisseur qui pourraît ressemblé
à un émaillage sommaire.
Localisation de la source de
La Monache sur fond de plan 1887 révisé 1932 au sud
du parc du domaine de la Castille et en bordure du Gapeau - (zoom=clic
sur carte) - (détail)
Localisation
de la source de la Jonquière sur plan de 1932
au nord du domaine de La Castille - (zoom)
Source de la
Jonquière au sud du domaine de La Castille,
avant qu'elle ne se jette dans le Gapeau - (zoom)
Le Réalet au niveau du
Domaine de La Castille le 03/09/05.
Malgré la sècheresse, il coule d'une eau limpide
Ecluse de La Castille avec passage
immergé de la conduite
en plomb en provenance de la source de La Monache.
Cabanon construit à cheval
sur le Béal. La conduite passe devant
le cabanon en parallèle au Béal
Tronçon de conduite en
poterie "survivante" sur 1,40m
avec sa jonction sur 2 tuyaux - (zoom)
Détail de l'emboitement
avec joint d'assemblage en ciment
Lettre au sous-préfet du
31/07/1826 relatif au remplacement
de la conduite de la source de La Monache - (zoom sur page 1)
Lettre au sous-préfet du
31/07/1826 relatif au remplacement
de la conduite de la source de La Monache - (zoom sur page 2)
La tour d'évent de la conduite
de la Ville d'Hyères autrefois en parallèle au Béal
Jean Natte. La conduite est en contrebas du radier du Béal
sur ce tronçon car celui-ci a été construit sur
des arches (ou arquets)
Conduite "d'évent"
en poterie encastrée dans le mur côté nord
de la tour (au centre de la photo)
Franck vient
de découvrir un trou dans la partie supérieure de
la tour.
Il dégage la terre avec impatience - (zoom)
Vue du tuyau
de 150mm au fond du trou - (zoom)
En fond
d'un trou de 20cm, il découvre 2 extrémités
de tuyau de 150mm
qui correspondent au tuyau de montée et de descente de
la tour - (zoom)
**
Recherche et découverte de la source Franck
coordonne un rendez-vous avec Jean-Pierre Delpiano qui est régisseur
du Domaine de La Castille et qui sera notre guide.
La visite d'exploration a lieu le vendredi 17 février 2006. (
Faites la visite avec nous. Cliquez ! )
Dès notre arrivée
Jean-Pierre nous
amène directement vers un ouvrage maçonné qui a
été envailli par la végétation.
A partir des informations et du plan publié sur le site, il avait
vite fait le rapprochement avec la source que nous cherchions sans qu'il
en connaisse initialement l'existance. Après avoir débroussaillé
les lieux nous découvrons le captage de la source qui un ouvrage
circulaire en maçonnerie de 2,00m de diamètre dont les
murs font 50cm d'épaisseur et environ 1,20m de hauteur par rapport
au terrain extérieur. Une passage de 66cm de large et de 1,00m
de hauteur permet de rentrer à l'intéreur de l'ouvrage.
Des gonds de taille respectable permettaient de fixer un solide porte.
Jean-Luc commence a trouver au milieu, des briques pleines en terre
cuite de forme trapézoïdale qui d'après Jean-Pierre
étaient celles qui constituaient la voute de l'ouvrage d'après
les "dires des anciens". En dégageant le seuil d'entrée,
puis en continuant à creuser Jean-Luc trouve un premier tuyau
en poterie de 150mm, 17cm à peine sous le seuil. Il trouvera
ensuite un deuxième tuyau de 200mm en poterie, 10cm plus bas.
Il semble que nous soyons en présence :
-- du tuyau de départ de la conduite de la Monache en bourneaux
(tuyau) de poterie de 150mm (comme le tronçon retrouvé
quelques centaines de mètres plus loin),
-- du tuyau de vidange de la source en bourneaux de 200mm qui servaient
à dévier la source lors des travaux d'entretien sur la
conduite d'adduction.
Après un relevé topographique des lieux, nous constatons
que le niveau de départ de la source se situe à environ
un mètre au dessus du niveau de l'eau dans le Gapeau (lors
d'un très faible débit), c'est à
dire approximativement 1,50 m au dessus du radier du départ du
canal.
Pour ce jour, nous arrêtons nos explorations.
Ces derniers mois, lors de travaux de terrassement pour la pose d'une
conduite de gaz, Jean-Pierre avait vu deux tuyaux en poterie en parallèle
à 40cm de profondeur qui prenaient approximativement en direction
de l'écluse du canal Jean Natte.
A environ 70m, un peu plus à l'Est de
la source, nous retrouvons un ouvrage présentant
les caractéristiques suivantes : diamètre 1,80m, murs
en pierres sèches sur une hauteur apparente de 1,50m, 3 escaliers
en pierre permettant de descendre dans l'ouvrage. Le fond étant
instable et plein d'eau, nous ne poussons pas plus loin nos investigations.
Il nous reste maintenant à trouver où la conduite traversait
le Gapeau .....ou le Réalet.
.........
A suivre !
Au centre de la photo il faut
voir l'ouvrage de la source !!! - (zoom)
Jean-Luc ...impatient, commence
à débroussailler..... avec une branche - (zoom)
Ca y est le captage de la source
est restauré partiellement - (zoom)