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L'eau
minérale et le thermalisme à Hyères |
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Grace aux travaux de recherches réalisés par Mlle VERDIER,
j'ai pu retrouver dans le classeur qu'elle a composé, les informations
ci-après.
Celles-ci sont constituées de copies de
différentes
coupures de presse et documents annexes que j'ai pu consulter au Salon
du Patrimoine de la Médiathèque d'Hyères. Les archives
municipales m'ont permis de compléter le côté historique
de l'usine d'embouteillage de la Source de La Vierge à partir
de 1954.
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A l'époque de Pomponiana |
"Les romains,
on le sait, furent les créateurs du "thermalisme".
Ils furent, en effet, les premiers à déceler les vertus
thérapeutiques des eaux minérales et à créer
la plupart des stations balnéaires qui, de nos jours encore,
attirent aux quatre coins de France, des milliers de touristes. Citons
à titre d'exemples : Vichy, Aix les Bains, Aix en Provence, Bourbon-Lancy
et Gréoux ou les deux Bagnères des Pyrénées
?
C'est grâce aux Romains, que la ville d'Olbia-Pomponiana devint
une station balnéaire pourvue de trois thermes ou balnea ; l'un
au bord de la mer, au sud, les deux autres à l'intérieur
des terres, au nord-est.
Les eaux de la source de San Salvadour et probablement celle de la Font
des Horts étaient conduites dans la ville pour alimenter les
thermes.
Toutes ces eaux étaient chauffées dans des hypocaustes
et réparties en piscines. Il subsiste des restes de ces thermes,
mais de plus on a trouvé des monuments votifs qui prouvent que
l'on y soignait, entre autres affections peut-être, les maladies
des voies urinaires.
La station balnéaire où grands pratitiens et nobles matrones
de toute la contrée venaient se reposer et se soigner dut prospérer
durant des siècles, pendant toute la paix romaine.
Les grandes invasions, les épidémies, un tremblement de
terre peut-être, décimèrent la population et détruisirent
la ville et, avec elle, les établissements de bains." (1)
Vue actuelle des thermes situés
au nord de la ville. Au premier plan : le bassin. Au haut à gauche
: le dallage
posé sur des piliers de briques afin de permettre le passage
de l'air chaud par le dessous - (zoom)
|
Les deux griffons de la source
de San Salvadour (2 petits regards) se jettent dans le regard central
de collecte avant s'écouler par gravité - (zoom)
Détail des ruines
des thermes du site romain de Pomponiana situé au
sud de la route départementale. Plan dressé en 1865
par M. De Poitevin - (zoom)
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A l'époque
de Soeur Candide |
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"Pendant des siècles,
l'eau de San Salvadour, livrée à elle-même, s'épancha
sur les roches roses de la côte et alla se perdre dans les eaux
profondes du golfe.
C'est le 1er avril 1903 que le ministre de l'Intérieur, après
décision de l'Académie de Médecine, autorisait
l'exploitation et la vente de l'eau minérale de la source dite
de "San Salvadour", située dans la commune d'Hyères
et appartenant à Mme Faurestié, directrice de l'Oeuvre
des enfants tuberculeux de Paris et connue en religion sous le nom de
"Soeur Candide".
Dès lors la bonne soeur fit construire un hôpital marin
en bordure de mer permettant des soins par hydrothérapie. Il
ouvre en 1903. Parallèlement, pour financer ces soins et rendre
son oeuvre charitable, Soeur Candide décide de créer une
station thermale sur place où la clientèle serait accueillie
dans un luxueux hôtel de 130 chambres avec toutes les installations
requises (pour l'époque) : piscines, baignoires, douches, massages,
kiosque pour la source, etc...
L'eau lithinée de San Salvadour était indiquée
pour la goutte, la gravelle, les rhumatismes et l'artériosclérose.
Elle était vendue aussi comme eau de table en bouteilles et en
bonbonnes. La caisse de 25 bouteilles au départ de la gare de
San Salvadour, coûtait 12 fr. (vers 1905).
Cette exploitation prospérait, l'eau était expédiée
de tous côtés, les curistes fréquentaient l'établissement,
l'hiver surtout quand, en 1910, Soeur Candide, la directrice, fut arrêtée,
après le suicide de son principal collaborateur, le Docteur Petit.
L'entreprise sombrait dans une faillite retentissante due, semble-t'il,
à un manque complet d'organisation au sein d'affaires diverses
(Oeuvres des enfants tuberculeux d'Ormesson, Etablissement du Mont des
Oiseaux pour tuberculeux adultes, Etablissement thermal de San Salvadour)
plutôt qu'à une vaste escroquerie.
L'établissement thermal passa en d'autres mains et végéta
jusque vers 1914, date ou l'exploitation de la source fût abandonnée,
puis ferma ses portes. Il devint ensuite, avec ses bâtiments annexes,
un hôpital pour les enfants dépendant de l'Assistance Publique
de Paris à partir de 1922." (1)
- Analyse
de l'eau de la source San Salvadour en 1903
Détail
de l'analyse adressée à l'Académie de Médecine |
Sulfate de chaux |
0,2980 |
Chlorure de lithium |
0,0650 |
Bicarbonate de chaux |
0,3577 |
Chlorure de strontium |
0,0048 |
Bicarbonate de soude |
0,1846 |
Silice |
0,0010 |
Bicarbonate de potasse |
0,0449 |
Sels anhydres |
1,0356 |
Chlorure de magnésium |
0,0796 |
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Gare de San Salvadour pour amener
les curistes inaugurée le 6 août 1905 - (zoom) - (4)
Entrée de l'établissement
thermal de San Salvadour vers 1905. En arrière plan l'hôtel
de 130 chambres - (zoom) - (4)
Source Romaine - (zoom)
- (4)
Buvette de la source - (zoom)
- (4)
|
Reproduction de publicité
- (zoom) |
Bombonne - Collection V.
Borel |
Etiquette des bouteilles
d'eau minérale de SAN-SALVADOUR - (zoom) - (3) |
Boite métallique
publicitaire
collection M. Humbert Anastase - (zoom) |
Collection San Salvadour
et V. Borel |
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***
1932 - 1935 |
L'article
paru dans le journal "Le Petit Var" le 24 aôut 1935,
(ci-dessous),
nous situe dans quelles conditions a été relancé
le projet de "station thermale" à Hyères.
Afin d'en faciliter la lecture, je vais reproduire le texte ci-dessous. |
HYERES, STATION
THERMALE
"Le silence qui s'est
fait depuis un mois sur cette si importante question capitale pour notre
ville, ne signifie nullement que notre population se soit désintéressée
de l'affaire. Nos concitoyens attendent patiemment les résultats
des analyses en cours au laboratoire de Marseille.
On nous demande de différents côtés ce qui a été
fait jusqu'à ce jour.
Il est bon de rappeler, tout d'abord, qu'une analyse avait déjà
été faite le 24 février 1903 par les soins de l'Académie
de Médecine de Paris et avait donné les résultats
suivants au litre d'eau :
Sulfate de chaux, 0 gr. 2980, bicarbonate de chaux,: 0 gr. 3577; de
soude 0 gr. 1846; de potasse, 0 gr. 0449; - chlorure de magnésium,
0 gr. 0796; de Iithium, 0 gr. 0650; de strontium, 0 gr. 0048; silice,
0 gr. 0010.
Total des sels anhydres, 1 gr. 0356
|
Et nos eaux de
San Salvadour -(la station d'hiver pour arthritiques étant ouverte
du premier octobre au premier juin) étaient spécialement
recommandées pour la goutte, l'obésité, le diabète,
les rhumatismes, les lithiases reinale et hépathique et l'artério-sclériose.
La vente en France des eaux de San Salvadour était confiée
à la compagnie fermière des eaux de Vichy et ces eaux
étaient considérées comme eaux lithinées
aussi efficaces que les eaux de Vittel et d'Evian.
Nous sommes en 1932. Notre municipalité répondant au désir
exprimé par la population hyéroise et dont le «
Petit Marseillais » s'est fait le premier l'écho, a ordonné
une nouvelle analyse, actuellement en cours. Mais un premier incident
surgit, parait-il les analyses récemment pratiquées, si
nous en croyons certaines personnes, n'aurait pas donné de traces
de lithium, mais auraient cependant établi l'excellente qualité
de ces eaux.
De 1903 à 1932 (en 29 ans), le lithium qui a existait dans la
proportion de 0 gr. 065 par litre, aurait disparu comme par enchantement
! Alors que toutes les autres matières subsistaient. Il y a là
un point qui déroute et que la science expliquerait certainement,
mais la population serait surprise et ne s'expliquerait pas, elle, cette
étrange et subtile disparition du chlorure de lithium.
Nous voulons encore espérer que les analyses actuelles une fois
complétées donneront les mêmes résultats
que l’analyse pratiquée en 1903, par les soins de l'Académie
de médecine de Paris.
Et ce résultat obtenu, ceux qui ont la charge de travailler à
la prospérité de la ville sauraient, nous en sommes certains,
poursuivre sans défaillance, avec la plus grande énergie
la réalisation d'un projet qui ramènerait à Hyères
une clientèle d'hiver dont la présence ferait oublier
les mécomptes des saisons passées.
Vittel et Evian ferment leurs établissements en septembre. Hyères
ouvrirait sans causer à ces stations le moindre préjudice,
station thermale d'octobre juin, et la cure des arthritiques, par les
eaux thermales se complèterait heureusement d'une cure climatique
vivifiante que tous rechercheraient. |
Article paru dans le journal "Le
Petit Var" du 24/08/1935 - (3) |
Si
nos espoirs étaient déçus, si nos prévisions
ne se réalisaient pas, si nous avions montré un optimisme
exagéré, il faudrait alors, laissant de côté
toute autre question, et ne se préoccupant que de l'avenir, se
mettre à l’œuvre pour éviter, par tous les
moyens humainement possibles, le retour des mauvais, jours que notre
commerce a si rudement traversés.
Il n'y a rien d'impossible à qui a la ferme volonté de
réussir. Avec de l'énergie et de la ténacité,
nous réussirons: l'avenir, de notre vieille cité hyéroise
l'exige.
Eugène Lucciardi
Nos lecteurs pourront voir exposer aux vitrines de notre dépositaire,
M. Vidal, 7, avenue Gambetta, une bouteille « d'Eau de San Salvadour
», cachetée il y a une vingtaine d'années. On remarquera
la limpidité et la clarté de cette eau qui n'a subi en
vingt ans, aucune altération !"
|
Source
de "La Rose de Noël" |
|
Extrait
de la coupure de presse de "La Vie Hyèroise" n° 67
du 01/09/1932 : |
Découverte
d'une source radioactive sur la Côte d'Azur
"Une
source minérale radioactive vient d'être découverte
à Carqueiranne près d'Hyères. Le propriétaire
de la Villa "Rose de Noël", Mlle Lacombe, qui n'ignore
pas l'art des sourciers, avait remarqué les réactions intenses
obtenues avec son pendule dans un coin de son jardin ; elle avait ainsi
découvert sa source. Mlle Lacombe signala le fait au docteur Jules
Regnault. Celui-ci s'intéressa à la question d'autant plus
volontier que, plusieurs mois avant, faisant des études avec un
géologue, M. Marcel avait au moyen de
son radiocapteur, repéré à distance, de La Crau,
une faille radioactive passant entre San Salvador et Carqueiranne. Avec
M. Marcel, il contrôla les données de Mlle Lacombe et, au
moyen de ses appareils de radiotellurie, précisa le point de forage
et les profondeurs des couches à traverser, y compris l'eau phréatique
et du point de remontée de l'eau radioactive. Un puits rapidement
établi par M. Pardini, de Hyères, confirma la précision
de ces indications. |
L'eau
minérale découverte est d'un très grand intérêt
; c'est une eau chlorurée et sulfatée magnésienne
; calcique et lithinée, contenant en outre la silice et d'autres
éléments rares non encore dosés. Le dosage de la
radioactivité, fait par M. Lepage a reconnu la présence
de sels de radium en dissolution, ce qui assure une radioactivité
permanente. A midi, alors que la température ambiante est de
18°, celle de l'eau dépasse 23°.
Le Dr Regnault n'a pas encore mesuré la profondeur exacte de
la remontée, mais il l'estime supérieure à 200
mètres.
La découverte de cette source permet d'escompter la création
d'une station thermale très active accessible aux malades en
tous temps sous le doux climat de la Côte d'Azur."
Cette découverte ne fut,
à priori, suivi d'aucune recherche plus apporfondie.
|
Extrait de la coupure de presse
de "La Vie Hyèroise" n° 67 du 1/09/1932 - (zoom)
- (3) |
Source
de La Vierge
du Chemin des Fontaines de la Ville à
Costebelle |
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***
Dans les temps anciens |
De nombreux
écrits remontant à la fin du moyen âge font référence
à des fontaines se situant à Costebelle et dont l'usage
précis n'est pas spécifié.
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***
Vers 1550 |
Ci-dessous,
un extrait de revue de presse de Gustave
ROUX, consultable à la Médiathèque d'Hyères
nous informe sur les initiatives des élus de l'époque
pour amener l'eau à une fontaine aux portes des remparts de la
ville..
"
..... Vers 1550 peut-être, les syndics (maires
et adjoints) voulurent amener les eaux d'une source (sans doute
celle de La Vierge) dans la basse ville, afin d'alimenter une
fontaine.
Mais il faut croire que les finances communales ne purent couvrir les
frais de cette création puisque en novembre 1564, nous voyons
le roi Charles IX qui venait de séjourner à Hyères
et qui voulant marquer sa bienveillance envers les Hyèrois leur
accorda 2000 livres pour "parachèvement de la fontaine de
la dite ville".
Cette première fontaine hyèroise devait être monumentale
et faire l'orgueil de nos pères. Où pouvait-elle bien
s'élever ? Dans la basse ville certainement et peut-être,
au bas de la "grand carriero" (rue Massillon), au lieu dit
: "La Fouant de La Gavouato" . Mais nous n'affirmons rien,
faute de document".
|
***
De 1757 à 1933 |
Durant
cette période, nous ne trouvons trace de l'utilisation de l'eau
de la source que pour l'alimentation des fontaines de la ville
qui nous le verrons ci-dessous possède les caractéristiques
d'un eau minérale.
Durant la période de 1757 (date
de mise en service de la première fontaine) à
1933 (mise hors service des derniers raccordements
sur la conduite de la source), les Hyèrois ont
donc bu de l'eau minérale sans le savoir !!!.
|
***
En 1935 |
Extrait d'article dans le journal "La Vie Hyèroise" n°
103 en juillet 1935 |
Un
regard vers l'avenir
"Parce
que nous en avons parlé à plusieurs reprises dans ce journal,
nos lecteurs savent qu'il existe autour du Mont des Oiseaux un bassin
hydrominéral dont on a trouvé des émergences à
l'Almanarre, à San-Salvadour, et plus récemment à
Carqueiranne. Celle de l'Almanarre alimentait lesThermes romains de
Pomponiana, celle de San-Salvadour l'Etablissement qui fut créé
par soeur Candide et qui fut abandonné dans les conditions que
l'on sait et qu'il serait trop long d'exposer ici.
Enfin l'émergence de Carqueiramne fait actuellement l'objet d'une
demande d'autorisation d'exploitation qui a toutes chances d'être
accordée, encore que le débit de la source soit un peu
faible.
La Ville d'Hyères ne pouvait se désintéresser de
cette richesse. Elle essaya pendant un certain temps de reprendre l'exploitation
de l'eau de San Salvadour abandonnée par le nouveau propriétaire
qui n'était autre que l'Assistance Publique de Paris. L'intransigeance
de cette administration empêchèrent les pourparlers d'aboutir
malgré les avantages importants offerts par la Ville d'Hyères.
Celle-ci, sur les conseils d'un géologue, rechercha d'autres
émergences, et dans une zone plus élevée que celle
de San Salvadour dont le captage bas pouvait justifier certaines critiques. |
C'est ainsi que le Maire, après bien des tâtonnements,
fut conduit à reprendre l'ancienne source de l'Ermitage (de La
Vierge) pour l'étudier plus à fond et pour en améliorer
le captage et le débit. Des travaux simples, entrepris dans cet
esprit, sous la direction de deux ingénieurs, viennent en effet
de permettre de découvrir la naissance de la source et de faire
passer son débit de 50 à 200 mètres cubes par jour.
D'autre part, des analyses pratiquées par le Laboratoire de la
Faculté de Médecine de Marseille ont permis d'attribuer
à cette eau des qualités thérapeutiques particulièrement
intéressantes. Il s'agit, en effet, d'une eau sulfatée
calcique magnésienne, s'apparentant aux eaux de Vittel, Contrexéville,
Capvern, Aix-en-Provence et pouvant être utilisée comme
diurétique et éliminatrice. A ce titre elle est susceptible
d'intervenir utilement chez les arthritiques et les rhumatisants, dans
certains troubles circulatoires et rénaux et de s'associer pour
les compléter à des cures spécialisées dans
le traitement des affections du foie, du rein et des maladies de la
nutrition.
Nous citons textuellement l'opinion d'un médecin hydrologue distingué,
à qui la Ville a demandé son interprétation au
sujet de l'analyse des eaux, et qui la complète en ajoutant :
Par rapport à l'eau de San Salvadour, les eaux de l'Ermitage
présentent cet avantage que le captage plus élevé
et plus loin de la mer leur laisse une figure clinique plus caractéristique,
plus exclusivement bicarbonatée et sulfatée calcique,
légèrement magnésienne ». |
A gauche, coupe sur l'approfondissement
du griffon qui a permis d'optimiser le débit de la source de
50à 200m3/jour en 1935 - (zoom) |
Article dans le journal "La Vie Hyèroise" n° 105
du 18 septembre 1935.
Le rapport du Docteur Jaubert ci-dessous résume trés bien
la situation à cette date.
RAPPORT DE M. LE Dr JAUBERT, MAIRE
D'HYERES
sur le bassin hydrominéral du Mont des Oiseaux
et de la Source de la Vierge à H Y E R E S
"Mes Chers Collègues,
La Ville d'Hyères a été
classée Station Hydrominérale et Climatique par décret
du 8 mars 1913, en raison de la présence sur sa Commune de la
Source de San Salvadour qui était alors en pleine exploitation
et qui avait été autorisée après la procédure
d'usage et l'avis favorable de l'Académie de Médecine.
( Séance du 24 février 1903 ) .
Par suite, la Source de San Salvadour eut la destinée que l'on
sait. Après la déconfiture des premiers propriétaires,
l'établissement passa en des mains successives. La guerre en
fit un Hôpital, lequel fut cédé par la suite à
L'administration de l'Assistance Publique à Paris. Entre temps,
l'exploitation de la Source était abandonnée en 1914 et
l' autorisation d'exploitation devenait caduque en 1933.
C'est dès 1932 que la ville d'Hyères se préoccupa
sinon de rétablir San Salvadour sous sa forme primitive, du moins
d'utiliser la source en l'amenant à Hyères par une entente
avec les propriétaires. L'Assistance Publique de Paris, pour
qui cette eau, impropre aux usages ménagers, était véritablement
sans intérêt.
Cette entente apparut dès l'abord comme difficile. D'autre part,
de nouvelles recherches montrèrent que le captage de la source
de San Salvadour laissait beaucoup à désirer. Dans sa
lettre du 6 Juin 1934, M. le Professeur REPELIN, Géologue de
la Carte de France, Expert du Conseil d'Hygiène, nous écrivait
: "Pourquoi ce captage en profondeur alors que l'origine de la
Source est à chercher plus haut que l'Hôpital à
la limite du Permien rouge gris et argile et des terrains triasiques
et jurassiques du Mont des Oiseaux".
Le Dr DUFOUR, de Vichy, d'autre part, qui avait été appelé
à interpréter les analyses récentes de San Salvadour
s'étonnait des proportions élevées de chlorure
de sodium qu'elles révélaient et qu'il attribuait à
des infiltrations d'eau de mer, opinion d'ailleurs partagée par
le géologue.
La Ville rechercha donc d'autres émergences. Une source voisine
de San Salvadour dut être abandonnée pour les raisons qui
avaient fait délaisser la première. La proportion de chlorure
de sodium était encore plus élevée et l'eau s'était
montrée contaminée.
C'est alors que sur les conseils du géologue, nous eûmes
l'idée de faire étudier la source dite de la Vierge dont
l'origine, beaucoup plus élevée, se trouve sur le versant
nord du Mont des Oiseaux, source qui appartient d'ailleurs à
la Ville depuis de nombreuses années.
L'analyse, pratiquée par le laboratoire du Professeur MOITESSIER
à Marseille, montra qu'on se trouvait en présence d'une
eau bicarbonatée, sulfatée, calcique et magnésienne
du plus haut intérêt, justifiant ainsi l'opinion du Dr
PASTOUR : " Le permien des Maures offrant une analogie frappante
avec le permien des Vosges, il en résulte que les eaux de Vittel
et de Contrexéville ont leurs similaires en Provence ».
( Les Eaux Minérales de Provence ).
En fait les eaux de la Source dite "de la Vierge" se situent
entre celles de Vittel et d'Evian, ainsi qu'il apparaît du tableau
ci-dessous :
|
GROUPEMENT
HYPOTHETIQUE DES ELEMENTS MINERAUX
( en mmgr, par litre )
dans les eaux de : |
Composants |
VITTEL |
HYERES |
EVIAN |
Grande Source |
Vierge
Ermitage |
Cachat |
CO2 des bicarbonates |
258,2 |
241,0 |
262,7 |
CO2 libre |
65,6 |
|
10,5 |
Carbonate de Na |
|
|
5,6 |
Carbonate de Ca |
285,9 |
181,0 |
196,0 |
Carbonate de Mg |
4,9 |
82,0 |
81,6 |
Carbonate de Fe |
2,7 |
|
|
Bicarbonate de Li |
|
|
|
Sulfate de Na |
|
|
7,9 |
Sulfate de Ka |
|
|
5,2 |
Sulfate de Li |
0,25 |
|
|
Sulfate de Ca |
603,9 |
102,0 |
|
Sulfate de Mg |
239,9 |
|
|
Chlorure de Na |
6,3 |
39,5 |
3,0 |
Chlorure de K |
|
4,5 |
3,0 |
Chlorure de Li |
|
|
|
Chlorure de Ca |
|
|
|
Chlorure de Mg |
|
8,0 |
|
Silicate de Na |
9,7 |
|
|
Silicate de K |
10,9 |
|
|
Silicate de Mg |
17,4 |
|
|
Nitrate de Na |
|
|
2,9 |
Nitrate de Ca |
|
4,5 |
|
Silice (en excés) |
2,2 |
6,0 |
10,2 |
Mat. Org. (pertes) |
11,45 |
6,3 |
|
Résidu fixe |
1194,0 |
429,0 |
321,0 |
Minéralisation
totale
(moins CO2 libre) |
1324,1 |
|
317,2 |
|
Nous n'avons
pas cru intéressant de donner l'analyse de San Salvadour.
Signalons toutefois, à titre documentaire, que la proportion
de Chlorure de Sodium y est trois fois plus élevée
qu'à la Source de la Vierge. C'est un inconvénient
que ne sauraient compenser les traces infinitésimales de
Lithium que peut contenir cette eau.
Dans la gamme des Eaux minérales du Bassin du Mont des
Oiseaux l'eau de la Vierge apparaît donc comme de beaucoup
la plus intéressante.
Rappelons, pour mémoire, que les eaux sulfatées
calciques et magnésiennes froides sont des eaux diurétiques
de lavages éliminant les déchets solubles et aussi
les déchets solides ( graviers, calculs, micro-organismes
). Elle sont aussi des eaux d'exportation et d'élimination.
On les emploie pour lessiver les reins, le foie, les tissus, tant
dans les lithiases et les infections rénales ou biliaires
que dans la goutte et les multiples manifestations de l'arthritisme.
( Professeurs Carnot et Villaret).
Le Dr DUFOUR, de Vichy, exprime une opinion analogue et écrit
dans son rapport, au sujet de l'eau de la Vierge : " Il y
a lieu d'envisager qu'elle peut : être utilisée comme
diurétique et éliminatrice, intervenir utilement
chez les arthritiques et les rhumatisants, dans certains troubles
circulatoires et rénaux et s'associer pour les complèter
à des cures spécialisées dans le traitement
des affections du foie, du rein et des maladies de la nutrition.
Enfin, MM. SANTENOISE, FRANCH & MERKLEN indiquent dans une
communication récente à l'Académie de Médecine
que les eaux sulfatées calciques renforcent par un mécanisme
bien précisé et nettement physiologique, la défense
de l'organisme contre les poussées d'hypertension. A ce
titre, elles apparaissent comme les eaux de régime, par
excellence des hypertendus.
Des données aussi encourageantes nous ont incité
à procéder à l'amélioration de l'ancien
captage. Des travaux ont été entrepris à
cet effet, sous la direction de deux Ingénieurs qui ont
permis d'arriver au griffon et de faire passer le débit
de la source de 50 à 200 mètres cubes par jour,
quantité largement suffisante pour une exploitation normale.
Ces travaux ayant été effectués et ayant
donné satisfaction au Service des Mines, nous avons pu,
en conformité de votre délibération du 22
août, introduire une demande d'exploitation de la Source
de la Vierge, sous le nom de " Source 0lbia ". Cette
demande est soumise actuellement à l'instruction d'usage.
Etant donné les résultats des analyses et la nature
des travaux réalisés, il n'y a aucun doute que l'académie
de Médecine donnera un avis favorable, et ainsi l'utilisation
de la source ne saurait être différée très
longtemps .
Il vous appartiendra alors de rechercher sous quelle forme, et
en quel point précis de la Commune, devra se faire cette
exploitation . |
|
Il
semble, à priori, que vous auriez intérêt à
saisir cette occasion de rendre aux Hôtels et au quartier de Costebelle
leur vitalité perdue en les utilisant pour la création
d'une Station hydro minérale d'hiver et d'été.
Tout se trouve réuni pour faciliter le succès d'un tel
projet : des locaux d'habitation ( hôtels et villas ) des terrains,
des parcs et jardins, des emplacements admirables dans un site de choix,
en un mot, les possibilités les plus heureuses et les plus étendues.
La réalisation d'un tel projet n'empêcherait pas, d'ailleurs,
de réserver à l'agglomération principale de la
ville d'Hyères un griffon de la Source Olbia qu'abriterait un
Pavillon situé soit dans le square de la Mairie, soit dans le
square Briand.
Les citadins et les clients des Hôtels du Centre pourraient ainsi
faire leur cure de la façon la plus aisée.
Telles sont les possibilités de demain et pour lesquelles il
faudra compter surtout sur des concours financiers d'ordre privé,
la Ville ne pouvant guère intervenir que par l'apport de la Source
qui lui appartient, ce qui représente déjà une
participation intéressante.
Nous sommes persuadés que ces concours ne feront pas défaut,
et que nous pourrons bientôt saluer la renaissance de la Station
Hydro Minérale de la Ville d'Hyères.
Et je ne saurais terminer cet exposé succinct sans vous remercier,
mes Chers Collègues, de l'appui et des encouragements que vous
n'avez cessé de m'apporter dans la mise au point d'une étude
préliminaire à un projet susceptible de donner à
notre station une prospérité nouvelle .
Je dois également exprimer ma reconnaissance aux techniciens
de tout ordre: médecins, chimistes, géologues, ingénieurs,
qui m'ont apporté leur concours dans les études qu'ils
ont poursuivies sur cette question.
Je tiens à citer tout particulièrement M. le Professeur
MOITESSIER, de la Faculté de Médecine de Marseille, qui
a procédé, dans ses Laboratoires, aux travaux délicats
d'analyses chimiques de nos eaux minérales; M. le Professeur
REPPELIN, de la Faculté des Sciences de Marseille, géologue
de la Carte de France, expert du Conseil d'Hygiène, qui nous
a fourni une documentation géologique entraînant des conclusions
pratiques du plus haut intérêt; M. le Dr DUFOUR, médecin
consultant à Vichy, dont le désintéressement égale
sa science et qui, après avoir interprété les analyses
avec sa perspicacité habituelle, en a tiré les conclusions
pratiques dans l'ordre médical. Enfin, nos concitoyens : M. GRAS,
Ingénieur de l'Ecole des Mines de Paris, et M. VASSAL, Ingénieur
des Arts et Manufactures, qui ont fait procéder, avec une technique
irréprochable à l'amélioration du captage.
Hyères, le 18 septembre 1935
La guerre de 1939 survint et
il fallu faire face, hélas à de plus tragiques et pressantes
préoccupations."
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Source
de La Vierge
du Chemin de la Source au quartier Saint Martin |
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***
Travaux de prospection et forage
Le
professeur Gouvernet eut la lourde tâche de déterminer
l'emplacement des forages de prospection afin de trouver un eau pure
et à minéralisation constante avec persistance de son
équilibre ionique.
Il découvrit une faille importante à un kilomètre
au nord du Mont des Oiseaux, dans le vallon du champ de tir de La Maunière.
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Les
différents forages réalisés sont les suivants :
-- F1 également baptisé "Vierge", profondeur
41 mètres, exécuté en 1955 avec un diamètre
de 160mm. Son débit est d'environ 10 m3/heure.
-- F2, profondeur 47 mètres, exécuté en 1955 à
4,50m du premier.
-- F3 également baptisé
"Aiguedor" ou "Aigue d'Or", profondeur 20 mètres,
exécuté en 1953
. Le débit
cumulé se situa alors à environ 300 m3/jour, suffisant
pour une première exploitation.
La station de pompage
a été construite à l'emplacement du forage. A l'intérieur
nous trouvons également un petit laboratoire, l'entrepôt
et le transformateur.
*** Autorisations
administratives et dates importantes
-- le 9 juillet 1954,
avant la réalisation du forage F1, le ministère de la
Santé a autorisé la Ville d'Hyères à procéder
à des essais cliniques à partir de l'eau minérale.
-- le 15 décembre 1955 est créé
l'Institut Expérimental des Eaux de la Source de La Vierge (I.E.E.S.V.)
-- le 17 avril 1956, la préfecture du Var autorise
la mise en vente de l'eau sous la forme "d'eau naturelle"
et "d'eau gazéifiée" sous le nom de "La
Pétillante".
C'est l'I.E.E.S.V. qui exploite alors cette eau jusque vers 1961.
-- le 31 janvier 1958, le ministère de la Santé
autorise l'exploitation du forage de La Vierge en tant qu'eau "minérale",
mais avec engagement (de l'exploitant) de renoncer à la vente
en tant qu'eau "de table", de l'eau de la source.
-- le 25 juillet 1958, un arrêté préfectoral
autorise l'exploitation du forage "Aiguedor" sous forme "d'eau
gazéifiée".
-- le 27 mars 1959, un arrêté du ministre
du Travail et du ministre de la Santé Publique, classe la Ville
d'Hyères dans la liste des stations hydrominérales dans
lesquelles les caisses primaires de sécurite sociale peuvent
participer aux frais de cure thermale.
L'autorisation d'exploiter le forage F2, plusieurs fois demandée,
n'a jamais été obtenue. L'eau de celui-ci a servi au lavage
des bouteilles.
-- le 28 septembre 1960, la Ville d'Hyères concède
pour une durée de 99 ans, l'exploitation de la source à
la Société d'Exploitation Touristique (S.E.T.), contrôlée
par la Société Générale des Eaux Minérales
de Vittel.
-- le 27 juillet 1961, l'I.E.E.S.V. est dissous et
son bilan est pris en charge par la S.E.T. , mais en 1963, Vittel se
retire de l'exploitation à la suite du mauvais bilan (voir ci-après).
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Au premier plan regard abritant
un des forages.
En arrière plan le local électrique ; période
1980 - (zoom)
Canalisation de 110mm en acier,
posée à même le sol
entre le forage et l'usine (en arrière plan), période
1980 - (zoom du détail de l'assemblage sommaire de deux tuyaux
qui abrite un tuyau de 80mm qui semble en inox)
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***
Caractéristiques de l'eau minérale et indications
---- Caractéristiques
La
dernière analyse complète avant l'ouverture de la station
a été effectuée et vérifiée par le
laboratoire de la santé publique de Marseille le 21 avril 1955
sous le numéro 2455.
-- température de l'eau : 15°
-- Résistivité : 1218 ohms
-- Sulfate de chaux 237 mmg. par litre
-- Carbonate de chaux : 215 mmg. par litre
-- Carbonate de magnésium : 38 mmg. par litre
Il s'agissait donc d'une eau sulfatée, carbonaté, calcique
et magnésiée légère.
Le laboratoire
d'Hygiène Municipal de Toulon pratiqua hebdomadairement des contrôles
bactériologiques.
----
Indications
Elle est spécialement recommandée
:
1) Pour éliminer : l'urée,
le cholestérol, l'acide urique.
2) Pour combattre : la cellulite, l'obésité,la goutte,
l'hyper-tension artérielle, la constipation et les infections
urinaires chroniques.
Elle doit être utilisée :
1) Pour faciliter la digestion,
2) Pour l'élimination de tous les déchets de l'organisme,
même sain,
3) Pour l'alimentation des nourrissons, des enfants et des malades.
***
Autorisation d'exploitation et recommandations
---- M. le Ministre de la Santé
Publique par arrêté du 31 janvier 1958, a accordé
l'autorisation d'exploitation de la Source, en tant qu'EAU MINERALE.
---- L'Académie Nationale
de Médecine a, le 22 octobre 1957, à l'unanimité,
reconnu la valeur thérapeutique de l'eau de la Source de La Vierge.
---- M. le Ministre du Travail
a classé la station parmi les bénéficiaires de
la Sécurité Sociale. |
Publicité au verso de la
revue municipale de 1956
pour l'eau minérale de la "Source de La Vierge" -
(zoom) - (4)
Etiquette d'eau minérale
"AIGUEDOR"
site d'origine http://perso.orange.fr/water-label/
Extrait de coupure de presse vers
1958 montrant les locaux
de l'Institut Expérimental de la Source de La Vierge - (zoom)
- (3)
Extrait de coupure de presse vers
1958 montrant la chaine d'embouteillage - (zoom) - (3)
|
***
Données économiques
Nous n'avons que
peu de données sur le sujet.
Les archives nous indiquent simplement qu'il y a eu :
-- 800 000 bouteilles vendues en 1962 et seulement
-- 480 000 bouteilles vendues en 1963.
*** Tarif
recommandés en 1956
Conditionnement |
Grossiste/détaillant |
en
magasins |
Bouteille de 90 cl. naturelle
ou gazéifiée |
28 fr. |
35 fr. |
Bouteille de 25 cl. naturelle
ou gazéifiée |
22 fr. |
28 fr. |
Les bouteilles d'eau de "La
Source de La Vierge" ont commencé à être commercialisé
à partir du 11 juin 1956.
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L'usine d'embouteillage est implantée
au milieu de la pinède - (zoom)
Etiquette d'eau minérale "SOURCE DE LA VIERGE"
site d'origine http://perso.orange.fr/water-label/
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***
Salle de cure au Parc Hotel
---- Lieu de la cure :
La salle de cure a été
installée à l'angle sud/ouest du Park Hotel afin d'accueillir
les curistes dans les meilleures conditions (photo ci-contre)
---- Modalités de la cure :
* La durée de la cure est de 21 jours,
* Elle consiste exclusivement en prise de boisson à doses progressives
allant de 50 à 250 cc. par verre ou davantage, suivant les cas
particuliers et répartis dans la journée, suivant horaire
prévu :
* 1er verre : une demi-heure avant le petit déjeuner, suivi d'une
période de repos allongé sur le côté droit
pendant cette demi-heure.
* 2ème verre : vers 10 h. 30,
* 3ème verre : vers 11 h.
Entre ces deux verres et pendant la demi-heure qui suivra la prise du
second verre, le curiste devra se reposer en position semi-assise, dans
les locaux aménagés à cet effet, où il trouvera
pour se distraire : livres, revues ou T.S.F.
* Déjeuner : à 12 h. ou 12 h. 30.
* 4ème verre : vers 18 h.
* 5ème verre : vers 18 h. 30 avec les mêmes obligations
de repos que dans la matinée.
* Dîner : à 19 h. 30 ou 20 h.
* 6ème verre : vers 22 h. au lit.
----
Cure expérimentale
* Expérimentation "privée"
Elle a été effectuée au cours du printemps
1955 dans les hôpitaux de cure de la région d'Hyères
et en 1956 sur clientèle libre, sur des sujets de plus de 45
ans présentant des tendances arthritiques, rhumatisantes et dysmétaboliques.
Elle a permis de recueillir 60 observations qui ont données des
résultats probants, parfois spectaculaires, et qui autorisent
actuellement la direction médicale de l'I.E.S.V. de préciser
les indications de la cure. |
Salle de cure installée
à l'angle sud/ouest du "Park Hotel"
Photo de revue municipale de 1956 - (zoom) - (4)
Extrait de coupure de presse de 1957.
Les curistes ... au travail ! - (3)
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La
cure classique a mis en évidence :
1° Une
chute de la cholestérolémie en moyenne de l'ordre de 17
cg. par litre
2° Une chute de l'azotémie en moyenne de 5 cg. par litre
3° Une chute de l'urécimie en moyenne de 3 mg. par litre
Sur l'élimination
urinaire, les résultats s'avèrent également probants.
En effet, dans tous les cas observés, le volume des urines de 24
heures a été notamment augmenté et surtout en fin
de cure.
L'eau de source de la Vierge possède donc une action diurétique
vraie en favorisant l'élimination hydrique de l'organisme plus
qu'en excitant le rein à sécréter.
Aussi intéressante est son action sur l'équilibre acide
basé des urines. La cure tend a stabiliser le pH urinaire autour
de 5,5 en abaissant les pH trop élevés au départ
et en élevant ceux qui se trouvaient trop bas.
* Expérimentation municipale
Afin d'organiser la publicité des cures hyèroises, la ville
a fait procéder à l'ouverture d'un Centre Expérimental
de Cure, dans un bâtiment municipal, l'Hotel du Parc.
Cet établissement a été inauguré le 18/11/1956
à l'issue d'un congrès qui s'est tenu à Hyères
sous la présidence des plus hautes autorités médicales.
Tous les praticiens de la ville et des environs ont participé à
ces cures expérimentales. Dès l'ouverture de la première
saison, il y a eu 150 clients volontaires. Le rapport correspondant a
été établi par le docteur Barbier. |
***
Arrêt définitif de l'exploitation
La coupure de presse ci-contre
nous rappelle que, malheureusement, le 31 décembre 1963
à minuit la Société VITTEL arrête
officiellement et d'une façon définitive l'exploitation
de la Source de La Vierge.
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Extrait coupure de presse - (zoom)
- (3)
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***
... puis résurrection de l'exploitation de "La Source de la
Vierge"
En
Régie municipale
-- Le 19 mai 1972, lors d'une délibération du Conseil
Municipal, la Ville d'Hyères décide d'exploiter
"La Source de la Vierge" en régie municipale.
L'étiquette ci-dessous nous le rappelle.
Durant cette période, l'usine a une capacité de production
de 30 000 bouteilles plastiques de 1,5 litres par jour (environ 45 m3/jour),
soit environ 800 000 bouteilles par mois.
Il est à noter que la Source de la Vierge, qui n'est pas déclarée
d'intérêt public, ne possède pas de périmètre
de protection en dehors de la clôture de l'usine d'embouteillage. |
--
En 1974
La municipalité d'Hyères, consciente des limites d'exploitation
de l'aquifère et soucieuse de ne pas engager des investissements
qui risqueraient de s'avérer inutiles, a consulté le Professeur
Gouvernet. Celui-ci a demandé la réalisation d'une étude
hydrologique précise avant de formuler un avis. Le coût
de cette étude est estimé à 30 000 francs.
Celle-ci qui est remise en mai 1975 par
le cabinet
d'études Ruby.
Composée de 31 pages, cette étude apporte les conclusions
suivantes :
" L'étude de la Source de La Vierge a été
abordée depuis quelques dizaines d'années. Les installations
de captage actuelles par forages résultent de recherches et travaux
effectués entre 1950 et 1960, par contre l'usine d'embouteillage
a été modernisée récemment. La présente
étude a été entreprise pour connaître les
possibilités d'extension de celle-ci ; elle a comporté
diverses mesures, observations et essais sur les niveaux et débits
des forages, dans les conditions actuelles de fonctionnement.
Le gîte aquifère est constitué de cargneules fissurées
très perméables qui confèrent aux eaux leurs qualités
physico-chimiques. Le site est limité : 4 km2 au total pour le
massif du Mont des Oiseaux et 1 km2 pour le bassin versant propre aux
captages de la Maunière. La disposition structurale forme une
cuvette procurant une épaisseur de 15 à 20 mètres
et une réserve importante. La perméabilité des
terrains est élevée : la nappe est très plate,
les rabattements en pompage sont faibles et étendus. La répercussion
des puits et forages
en fonctionnement, distants d'une centaine de mètres, est sensible
de l'un sur l'autre (quelques cm) pour des débits de 6 à
8 m3/h.
Le niveau de la nappe est pratiquement le même depuis 15 ans.
Le ruissellement en surface est réduit, une partie importante
des eaux de précipitations s'infiltre et assure l'essentiel de
l'alimentation de la nappe.
Le bilan est positif pour l'exploitation actuelle et paraît encore
favorable pour envisager un accroissement des débits que l'on
peut multiplier par un facteur 6 à 8 en se basant sur la réalimentation
naturelle de l'aquifère par infiltration des précipitations.
Cet accroissement, s'il permet de développer l'usine
d'embouteillage, n'apparaît pas suffisant pour alimenter une station
thermale.
En
affermage
-- Le 6 avril 1979, une convention est passée
pour 30 ans, entre la Ville et la Société Internationale
des Eaux de France (S.I.E.F.) société à capitaux
Libanais, en cours de formation.
-- Le conditionnement relatif à cette étiquette a été
autorisé par arrêté du Ministre de la Santé
Publique en date du 25/03/1981.
La production est alors :
---- en 1980 de 1 087 276 litres
---- en 1981 de 4 656 000 litres (env. 260 000 bouteilles par mois de
moyenne)
---- en 1982 de 6 447 944 litres (env. 340 000 bouteilles par mois de
moyenne)
En 1983, 23 personnes sont employées sur le site de production.
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Etiquette de l'eau minérale
naturelle
Source de La Vierge d'Hyères - (zoom) - (4)
Chaine d'embouteillage
extrait coupure de presse du 27/08/1983 - (zoom) - (3)
Chaine de conditionnement des
bouteilles
extrait coupure de presse du 27/08/1983 - (zoom) - (3)
|
Il
n'y a aucun stock sur place. 60% de cette production aurait été
vendue aux Moyen et Proche Orient. Les ventes en pays arabes ne peuvent
se développer par suite du nom de la source. Aussi, l'exploitant
souhaite t-il que le puits B soit autorisé sous un autre nom
que celui de "Source de La Vierge".
Il y a en projet une nouvelle chaîne complète, capable
de produire 25 000 bouteilles/heure dont le coût est de 14 MF.
Mais, le
27 juin 1984 le tribunal de commerce de Toulon prononçe le règlement
judiciaire de la société car celle-ci a un passif de 7
millions de francs.
Maître Bor, syndic de faillite est désigné
par le tribunal de commence de Toulon.
|
***
Compagnie Française de Thermalisme
-- Durant la période
1984 - 1986, la ville d'Hyères a confié à
la Compagnie Française de Thermalisme (C.F.T.) le soin de réaliser
les investigations nécessaires, en vue de connaître les
possibilités de développement d'une activité thermale
à Hyères.
Il est question d'accueillir dix mille curistes par an. Les prévisions
sont : 40 millions de travaux
et 1000 emplois créés.
-- le 6 octobre 1987, le Conseil Départemental
d'Hygiène a émis un avis favorable à la demande:
---- de renouvellement de l'autorisation d'exploitation le captage de
la Vierge,
---- d'autorisation d'exploiter trois captages nouveaux "Olbia",
Olympe" et "le Palmier" pour une nouvelle période
de 30 ans.
Il est précisé que le débit du captage de la "Vierge"
et "d'Olbia"
ne devront pas être supérieur
à 5 m3/h pour un fonctionnement en simultané et 10 m3/h
pour un pompage unique.
Les captages "Olympe" et "le Palmier" ne pourront
être autorisés qu'à la suite d'une nouvelle demande,
notamment à cause de traces de pollution qu'il faudra maitriser.
-- le 17 septembre 1991,
un article de presse sur le journal Nice Matin nous rappelle
les faits ci-dessus mais nous apporte des précisions complémentaires.
---- Il est indiqué que le Centre Thermal sera installé
sur la future Z.A.C. des Rougières et situé entre le gymnase
des Rougières, et le Tennis-Club-Hyérois et des terrains
municipaux. Il pourrait accueillir une cinquantaine de curistes par
jour.
----
Il sera nécessaire de mélanger l'eau des forages pour
les acheminer dans une canalisation à poser vers un réservoir
de stockage de 500m3 à construire sur le site du plateau de Costebelle.
Il faudra ensuite acheminer l'eau dans une conduite spécifique
vers le site des Rougières et la réchauffer avant utilisation.
Les prévisions de fréquentation de 1984 sont largement
revues à la baisse : 50 curistes par jour. (Calcul
personnel --> 365 jours/21 jours par cure = 17 cures par an x 50
curistes de capacité d'accueil = 700 curistes par an .......au
lieu de 10 000 ... si je compte
bien ! )
Dans la brochure de présentation réalisée par la
ville et envoyée aux investisseurs, une étude du Docteur
Magnani, diplomé d'hydrologie et climatologie précise
que ce centre concernerait : le traitement interne, maladies métaboliques
à symptomatologie gastro-hépatique ou urinaire et traitement
externe (bains, douche, vaporium), la rhumatologie et les séquelles
ostéo-articulaires.
Selon M. Ricour, aucune demande de mise en bouteilles n'a été
faite à ce jour. Le débit réuni (10 m3/h) des sources
de la Vierge et Olbia est trop faible pour assurer à la fois
la mise en bouteille et le centre de thermalisme.
*** Compagnie
Européenne des Bains
Un courrier de la Compagnie Eurépéenne
des Bains du 20 octobre 1993, avec projet de convention, laisse entrevoir
la possibilité d'ouverture des "Thermes d'Hyères"
courant 1995.......
|
En
cette année 2006, la thermalisme à l'eau douce et l'exploitation
de l'eau minérale d' Hyères sont toujours "en sommeil".
|
(1) Extrait
d'article de presse de Gustave Roux
consultable au Salon du Patrimoine de la Médiathèque d'Hyères.
(2) Extrait d'article du journal "La Vie Hyéroise"
n° 105 du 18/09/1935
(3) Salon du Patrimoine de la Médiathèque d'Hyères
(4) Cartes postales et documentation : collection J.L. Delcroix
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