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"L'eau
de pluie" à Hyères |
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Préambule
Dans la présente page, nous
allons passer en revue et analyser les différents paramètres
qui vont être en relation avec l'eau de pluie à partir
du moment ou celle-ci tombe sur le sol.
La constitution des réserves d'eau douce dans les nappes phréathiques
se fait toujours à partir des précipitations qui tombent
sur le sol. Cependant la
quantité d'eau qui va réellement alimenter les nappes
souterraines va dépendre du lieu
et de la façon dont tombe la pluie.
Le volume infiltré sera trés différent entre une
pluie sur :
- un champ sans végétation dont le sol a été
durci par le soleil et sur lequel il va pleuvoir intensément
durant peu de temps et
- un champ recouvert de plantations sur un sol fraichement retourné
et sur lequel il va pleuvoir tout doucement durant plusieurs jours.
L'augmentation importante des surfaces
imperméabilisées (urbanisation, voies, parking, zones
artisanales et commerciales, serres agricoles) diminuent d'autant la
pénétration de l'eau dans les sols et concourt à
accélérer le ruissellement vers la mer. Avec toutes les
exploitations agricoles qui arrêtent leurs activités, les
champs qui ne sont plus labourés limitent l'infiltration de l'eau.
Le busage des fossés, la mise en place d'enrochements sur les
berges des rivières, le bétonnage partiel de certains
tronçons de cours d'eau diminuent également les infiltrations
dans le sol et augmentent la vitesse de l'eau vers l'aval.
L'eau qui devrait se stocker dans
les nappes phréatiques ruisselle, s'évapore et se retrouve
dans l'atmosphère, puis dans les nuages, puis dans les précipitations,
puis dans la mer après avoir, entre-temps, délavé
les sols et réduit la productivité naturelle des terres.
Nous allons dans un premier temps
observer les chiffres que nous laissent les différentes archives
pluviométriques afin d'en tirer les premières informations.
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1a - Mois par mois
Les précipitations ont été enregistrées
sur la base aéronavale du Palyvestre à Hyères (
altitude 3 mètres, Latitude: 43°06'00"N Longitude: 06°09'00"E
).
Les sources d'information mises en graphique ont été relevé
sur le site "Météo
Climat" .
Graphique
1
Le graphique 1 permet d'avoir une indication sur la variation de la
pluviométrie mensuelle et de comparer ces valeurs sur plusieurs
périodes afin d'analyser la "tendance actuelle".
** sur 55 ans : de 1959 à 2014
Si nous observons le détail mois par mois de cette pluviométrie
nous constatons :
---- un maximum de 107mm en octobre avec une baisse progressive à
52 mm au mois de mars,
---- une trés légère remontée en avril,
---- une diminution progressive jusqu'à 8 mm en juillet,
---- une remontée régulière jusqu'à 107
mm en octobre, pour redescendre ensuite.
** sur 25 ans : de 1989 à 2014,
Pour cette période, si nous superposons une deuxième courbe
(en bleu) à la précédente, nous constatons des
écarts inférieurs ou égal à 10 mm pour un
même mois sur 8 mois, excepté pour les mois de février,
mars qui sont déficitaires d'une façon évidente.
** sur 11 ans : de 2003 à 2014.
Pour cette période, seul février et août sont déficitaires
par rapport à la moyenne sur 55 ans alors que novembre devient
excédentaire de plus de 25 mm.
Graphique
2
Celui-ci, qui au premier coup d'oeil ne ressemble à rien, nous
montre simplement que de 1973 à 2014 tous les mois, pour une
année donnée, ont eu une pluviométrie égale
(ou proche) de zéro ainsi que des variations trés importantes
pour un même mois. Il n'y a pas de constante.
On constate ainsi que le calcul des moyennes sur de nombreuses années
nous permet d'y voir un peu plus clair !
Graphique
3
Pour les trois dernières années (2012, 2013, 2014), nous
pouvons remarquer là encore des variations trés importantes
en dehors des périodes estivales.
Nous constatons ainsi que la météorologie
n'est pas réglé comme "une horloge" en fonction
des besoins des cultures agricoles ou de nos vacances, comme nous le
souhaiterions.
1b - Année
par année
Graphique 4
La pluviométrie moyenne annuelle de 1959 à 2014 (55 ans)
est de 706,5 mm.
Le graphique nous permet encore de constater "l'effet yoyo"
d'une année sur l'autre.
Les années avec moins de 500mm de précipitations sont
: 1967, 1970, 1981, 1989, 1991, 2007 (6 ans).
Les années avec plus de 900mm de précipitations sont :
1972, 1974, 1975, 1976, 1979, 1984, 1996, 1999, 2010, 2014 (10 ans).
Avec 1210,5 mm, ll est certain que l'année 2014 aura été
"exceptionnellement pluvieuse" en dépassant celle de
1976 de 42,3 mm.
Au quartier de La Gare à Hyères, j'ai enregistré
1387 mm soit environ 15% de plus qu'au Palyvestre. Ce pourcentage différenciel
se recoupe également sur plusieurs années. Il semble donc
qu'il pleut un peu moins en bordure de la mer que 3 km. plus à
l'ouest. |
Graphique 1 - (zoom)
Graphique 2 - (zoom)
Graphique 3 - (zoom)
Graphique 4 - (zoom)
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1c
- Phénomène de pluies intenses (ou extrêmes)
En 2014, nous avons subit plusieurs phénomènes de "pluies
intenses". Celles-ci apportent sur une courte durée une
importante quantité d'eau. Selon Météo France,
cette quantité peut égaler celle reçue habituellement
en un mois, voire en plusieurs mois. Des cumuls de l'ordre de 50 mm
en 24 heures en plaine et de l'ordre de 100 mm en 24 heures dans les
régions montagneuses sont considérés comme des
seuils critiques. Pour les phénomènes les plus violents
qui en plus peuvent être "stationnaires", le cumul des
précipitations dépasse généralement les
100 mm en une heure.
Sur la station "Météo La Crau"
nous pouvons constater :
Sur le graphique 5
---- une intensité pluviométrique maximum à plus
de 300 mm/h à 12h30 durant une courte période
heureusement le 19/09/14.
Sur le graphique 6
---- une intensité pluviométrique maximum à plus
de 200 mm/h, une pointe à 180 mm/h ---- et quelques
pointes à 100 mm/h le 25/11/14
---- durant 6h30mn en continu, de 15h30 à 22h00, une intensité
pluviométrie variant de 20 à 50 mm/h.
Sur le site "Vigicrues",
nous constatons :
Sur le graphique 7, les
effets importants de cette pluviométrie le 25/11/14 à
partir de 18h ; soit 2h30 plus tard au niveau du barrage de Sainte Eulalie.
Par contre à Solliès-Pont, l'effet est néant et
curieusement à La Décapris il y a une baisse de débit
! Nous pouvons donc supposer que cet orage a été relativement
concentré sur La Crau.
Sur le site "Météo
France", nous constatons :
Sur la carte 8, nous avons
la réprésentation du zonage de la concentration des pluies
extrêmes des inondations catastrophiques de juin 2010 avec un
cumul maximum de 456 mm le 15 juin 2010 en seulement 12 heures sur Lorgues.
Sur la carte 9, pour la
périçode du 16 au 19/01/2014, le cumul pluviométrique
sur La Londe est supérieur à 200 mm.
La carte 10 illustre l'image
radar des précipitations durant 48 heures du 18 au 20/01/2014.
Nous voyons avec évidence les pluies extrêmes sur la zone
La Londe les Maures - Collobrières avec un cumul de 182 mm en
48 heures (à Collobrières).
Le graphique 11 met en
évidence le 19/01/2014 un cumul pluviométrique de 158
mm en 3 heures (entre 8 et 10 heures) à La Londe les Maures.
Afin de resituer les valeurs ci
dessus, il est à rappeler que la moyenne de la pluviométrie
annuelle sur 55 ans est de 706,5 mm.
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5 - Graphique pluie intense du 19/09/2014
(zoom) - Site Météo La Crau
6- Graphique pluie intense du 25/11/2014
(zoom) - Site Météo La Crau
7 - Graphique vigicrues du 25/11/2014 - (zoom)
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8 - Cumul des pluies en juin 2010 - (zoom) |
9 - Cumul pluviométrique
sur 4 jours du 16 au 19/01/2014
(zoom)
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10 - Cumul de pluie en 48
h. du 18 au 20/01/2014
(zoom)
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11 - Précipitations
horaires du 18 au 20/01/2014
(zoom) |
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1d -
Stations météorologiques
Il est bien dommage que dans un bassin versant de 548 km2 nous ne
disposions que de peu de stations météorologiques fiables
en accès libre sur internet.
Actuellement la localisation de celles-ci est consultables sur le
site "infoclimat.fr".
-- "Hyères - Palyvestre" " mais qui est situé
en dehors du bassin versant du Gapeau.
Afin de mieux comprendre les débits du fleuve, il serait intéressant
d'avoir un station sur le Gapeau vers Belgentier ainsi que sur le
Réal-Martin, vers Pierrefeu et Collobrières. Actuellement,
nous sommes amené à analyser les données de débits
du fleuve en considérant qu'il y a une pluviométrie
"uniforme" sur l'ensemble du bassin versant, ce qui est
exceptionnellement le cas comme nous pouvons le constater sur les
documents 8 - 9 et 10 ci-dessus.
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1e
- Changement climatique
Lors de phénomènes
météorologiques exceptionnels nous parlons toujours du
"réchauffement climatique" lié à l'activité
humaine.
Même si son impact est aujourd'hui reconnu et s'il est loin d'être
négligeable, rappelons nous tout de même que durant les
400 000 ans qui nous précèdent, (sans l'activité
humaine), la terre a subi 4 périodes
glaciaires (de 100 000 ans à 120 000 ans) avec chaque fois une
baisse du niveau des océans de 120m environ
et donc ensuite chaque fois, une période de réchauffement.
Entre -19 000 ans et -7 000 ans le niveau des océans est remonté
de 110 m. soit une moyenne de 90 cm tous les 100 ans.
Informations complémentaires
:
** site wikipédia relatif au changement
climatique
** Lettre de "FRANCE BLEUE" --> "Interglaciaire
artificiellement prolongé par l'anthropocène" |
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2
- Les bassins versants qui alimentent la nappe phréatique
du Gapeau |
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2a
- Définition d'un bassin versant
2a1 - Bassin versant topographique
** Un bassin versant est l'ensemble d'une région ayant un exutoire
commun pour ses écoulements de surface. Il se définit
par le ligne de partage des eaux qui le délimite. Le plan (2-1)
représente celui du Gapeau et de ses affluents en amont du Pont
de la 1ère DFL.
**
2a2 - Bassin versant hydrologique
Cependant ce n'est pas toujours aussi simple....! En
effet, parfois, des circulations souterraines peuvent lier deux bassins
versants qui semblent distincts sur le plan topographique.
Sur le schéma suivant (2-2), l'eau qui tombe sur le bassin versant
topographique de gauche s'infiltre dans le calcaire et ressort dans
le bassin versant de droite.
2b - Superficie
des différents bassins et sous-bassins versants
L'ensemble du bassin versant du Gapeau représente une superficie
de 548 km2 (source
SANDRE) qui se décompose en :
- 256 km2 (46,7%) pour le bassin versant du Gapeau,
- 292 km2 (53,3%) pour le bassin versant du Réal Martin (200
km2) + celui du Réal Collobrier (92 km2)
2c - Caractérisques
géologiques du bassin versant du Gapeau
plan (2-3)
2c1
- Sur le Gapeau
2c1a - Bassin versant calcaire perméable
---- entre Signes et Solliès-Pont sur une surface de 169 km2
(source Hydro France - stations).
---- à l'ouest de Cuers sur
une surface de ????? km2.
2c1b
- Bassin versant à socle peu perméable
Entre le sud de Cuers et La Crau drainé par le
Petit Réal sur une surface de ?????
km2.
Entre La Crau et le Plan du Pont
sur une surface de ????? km2.
Entre le Plan du Pont et le Moulin Premier sur une surface de ?????
km2.
2c2
- Sur le Réal-Collobrier
Bassin
versant à socle peu perméable
en amont du confluent avec le Réal-Collobrier
sur une surface de 90 km2.
2c3
- Sur le Réal-Martin
2c3a - Bassin versant calcaire perméable
au nord-ouest de Pignans-Carnoules-Cuers sur une surface de ?????
km2.
2c3b
- Bassin versant à socle peu perméable
au sud-est de Pignans-Carnoules-Cuers sur une surface
de ????? km2.
2c4
- Les Borrels - vers le Gapeau
(après le barrage St Eulalie)
Bassin versant à socle peu perméable
sur une surface de 24 km2.
2c5
- Sainte Eulalie
- vers le Gapeau (après le barrage St
Eulalie)
Bassin versant à socle peu perméable
sur une surface de ?????
km2.
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(2-1) Bassin versant du Gapeau
en amont
du pont de la 1ère DFL- (zoom)
(2-2) Schéma pour distinguer bassin topographique et hydrologique
- (zoom)
(2-3) Géologie du bassin versant du Gapeau
(zoom)
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2d
- Occupation du bassin versant
(source
SANDRE)
L'occupation du bassin versant se décompose de la façon
suivante :
** Territoires artificialisés
= 4,63%
** Territoires agricoles = 25,22%
** Forêts et milieux semi-naturels = 70,15%
** Zones humides = 0,00%
** Surfaces en eau = 0,00%
Nous pouvons constater que l'augmentation
des surfaces imperméabilisées sur l'ensemble du bassin
versant ne se font qu'à partir d'un taux initial de 4,6%. A ce
jour, l'incidence de cet accroissement sur le débit global du
fleuve devrait donc être minime.
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Occupation du bassin versant -
(zoom) |
2e
- Les différentes phases du parcours "d'une goutte d'eau"
Avant que l'eau ne parvienne à l'extrémité d'un
bassin versant, il va y avoir différentes phases après
le début de la pluie :
2e1
- L'humidification de la végétation et évapo-transpiration
L’émission de la vapeur d’eau ou évapo-transpiration
(exprimée en mm), résulte de deux phénomènes
: l’évaporation, qui est un phénomène purement
physique, et la transpiration des plantes. Cette valeur peut être
très importante suivant les conditions climatiques.
2e2
- L'infiltration de l'eau dans le sol.
Dans les calculs cela s'appellera "coefficient de ruissellement".
Ce coefficient sera très variable suivant la nature des sols
qui sont rencontrés :
Nature
superficielle du bassin versant |
Coefficient
de ruissellement Cr |
Bois |
0,1 |
Prés,
champs cultivés |
0,2 |
Vignes,
terrains nus |
0,5 |
Zone résidencielle
pavillons isolés |
0,5 |
Zone résidencielle
pavillons groupés |
0,7 |
Rochers |
0,7 |
Routes
sans revêtement |
0,7 |
Routes
avec revêtement |
0,9 |
Villages,
toitures |
0,9 |
A titre d'exemple
pour 100 litres de pluie "efficace" (après évapo-transpiration)
tombé sur le sol, il va y avoir un ruissellement
** de 90 litres en centre ville (coéff.= 0,9)
** de 10 litres dans un bois (coéff.= 0,1).
La pente du terrain aura également une influence dans les calculs
de bassins versants, mais nous n'allons pas rentrer dans ces détails.
2e3
- Le ruissellement
Dés que le sol est saturé d'eau, "les gouttes se
mettent en mouvement" afin de rejoindre le talweg ou l'exutoire
le plus proche, puis continuer leur voyage ...... vers la mer.
Lorsque "Les anciens" aménageaient des "restanques"
dans les collines, cela ralentissait fortement l'écoulement de
l'eau, limitait l'érosion des terrains et favorisait l'infiltration
de celle-ci dans le sol.
Les 3 tableaux ci-contre "schématisent"
la répartition des précipitations suivant trois hypothèses.
** 1er cas : Novembre 2011 : Il a plu durant plusieurs jours de façon
régulière et abondante, les réserves "superficielles"
du sous sol arrivent au maximum, l'évapo-transpiration des plantes
est limitée. Les infiltrations ressortent par les sources et
résurgences. On observe alors un écoulement du fleuve
important qui représente environ 70% des précipitations
(schéma A).
** 2ème cas : Juin 2011 : Après les bonnes pluies de février
(102mm) et mars (129mm), les réserves superficielles du sous
sol sont au maximum. Malgré une faible pluviométrie de
11mm, le volume restitué est de 35% (schéma B).
** 3ème cas : Juillet 2011 : Il est tombé 25mm de pluie
vers la fin du mois. L'évapo-transpiration est maximum. L'eau
de pluie reconstitue une partie des réserves qui ont été
utilisées. Le volume restitué est seulement de 11%
Ces calculs prennent l'hypothèse d'une pluie répartie
de façon uniforme sur l'ensemble du bassin versant (schéma
C).
2e4
- Le stockage dans le sous sol
L'eau va progressivement traverser les terres et les roches perméables,
les failles, pour se stocker au fur et à mesure de son parcours
dans toutes les cavités qu'elle trouvera, de la plus petite à
la plus grosse, jusqu'à la rencontre d'une couche imperméable.
2e5
- Les prélèvements
Au travers de différents puits et forages, l'eau sera prélevée
pour les besoins, privés, publics et agricoles.
Une partie de cette eau sera consommée (puis restituée
--> égouts) alors qu'une autre partie sera directement "restituée"
et poursuivra son chemin avec les écoulements de surface (arrosages).
2e6
- Les sources
Toutes les eaux excédentaires dans le sous sol vont ressortir
sous forme de sources ou de simples ruissellements. C'est un peu le
"trop plein" du sous sol qui ira également rejoindre
les écoulements de surface.
2e7
- Les écoulements de surface
Ils résultent de la collecte des eaux de ruissellement, des sources
et de la restitution des prélèvements, qui dans le cas
qui nous intéresse, finissent dans le Gapeau ....... puis à
la mer.
2e8
- Les crues
2e8a
- Propagation d'une crue
La crue va résulter de la forte augmentation du débit
d'un cours d'eau suite à des précipitations importantes
:
-- qui vont durer dans le temps avec des intensités variables
sur l'ensemble du bassin versant du fleuve,
-- ou alors des pluies intenses qui stationne sur un sous-bassin versant
et qui ne vont durer que quelques heures. Ce dernier phénomène
risque de créer "une vague de crue". La vitesse de
celle-ci va augmenter proportionnellement à sa hauteur.
2e8b - Raidissement d'un front de crue
Lors des dernières inondations, il a été observé
à Hyères comme à La Londe, l'arrivée soudaine
"d'une vague" laissant supposer à certaines personnes
qu'un lachage d'eau avait été réalisé en
amont (ouverture d'un barrage, embacle ou autre).
A priori cela "peut s'expliquer" par le phénomène
de "raidissement de front de crue" qui découle directement
des propriétés des vagues de crues.
Plusieurs vagues de crue peuvent se succéder en raison de précipitations
intenses variables ou légèrement différées
dans le temps.
La vitesse de la "vague de crue" étant fonction de
la pente du terrain ainsi que de la hauteur de cette vague, elle est
toujours plus rapide que l'eau qui coule devant elle. De fait, une vague
qui arrive derrière une autre finit toujours par la rattraper
(si la distance est suffisante).
L'enchaînement de
plusieurs vagues provoque alors un raidissement du front de crue, c'est-à-dire
que la hauteur de la vague de tête augmente à chaque fois
qu'une vague arrière la rejoint pour créer une vague d'une
hauteur très importante. (schéma D).
A titre d'exemple, pour une pente moyenne de 3 cm/m, une lame d'eau
de 30 cm va se déplacer à environ 6 km/h, alors que lorsque
elle atteindra 100 cm, sa vitesse sera passée à environ
11 km/h.
Nous avons une illustration de ce
phénomène extrême dans la vallée
de Illgraben en Suisse ou c'est un torrent de boue et de pierres énormes
qui dévalent le talweg (démarrer la vidéo
à 40 secondes) (clic).
|
A - Schéma répartition
eau de pluie - 1 (zoom)
B - Schéma répartition
eau de pluie - 2 (zoom)
C - Schéma répartition
eau de pluie - 3 (zoom)
D - Schéma raidissement d'un
front de crue
(zoom)
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2f
- Recoupement "Pluviométrie/Ecoulement du Gapeau"
2f1 - Ensemble du bassin versant
Au début du mois de novembre 2011, nous avons subit une période
de pluviométrie intense qui était relativement bien répartie
sur l'ensemble du bassin versant.
Nous pouvons donc "estimer" le volume d'eau qui est tombé
durant cette période en multipliant la surface du bassin versant
(517 ha) par la hauteur des précipitations (242mm). Cela représente
environ 125 millions de m3.
Si nous observons le débit du Gapeau au niveau du barrage Sainte
Eulalie (tableau E), nous pouvons également reconstituer approximativement
le volume durant la même période. Cela représente
environ 85 millions de m3. (32,6 m3/s * 3600 s * 24 h * 30 jours = 85
000 000 m3 pour mois de novembre)
En novembre 2011, il y a donc plus de 68% des précipitations qui
se sont retrouvées dans le Gapeau .... et à la mer !
Lorsque le même calcul est réalisé pour tous les mois
sur l'ensemble de l'année 2011, cela permet d'établir le
graphique F et de constater :
-- que dés que la pluie cesse, le débit du Gapeau diminue
immédiatement, mais restitue le mois suivant les excédents
d'eau (en avril et décembre).
-- les faibles pluies de mai, juin, juillet, août et septembre n'ont
aucune influence visible sur les volumes transportés par le fleuve.
En octobre l'influence est à peine perceptible.
-- lors des mois d'avril et décembre les volumes évacués
par le Gapeau sont supérieurs aux volumes des précipitations. |
E - Extrait du site "Banque
Hydro" de 11/2011
(zoom)
F - Comparatif pluviométrie
et débit du Gapeau
(zoom)
|
2f2
- Répartition des débits maximum en % entre les deux
sous-bassins versants (graphique F
en pourcentage)
A partir des débits maximum
récapitulés ci-dessous, nous allons comparer les ratios
"débits/surfaces" de plusieurs épisodes pluvieux
afin de constater s'il y a une constante dans les chiffres. Le calcul
sera fait en pourcentage pour chaque période.
2f2a
- La Gapeau en amont de Solliès-Pont
= 169 ha |
Débit
maximum |
2f2b
- Le Réal-Martin en amont de La Décapris
= 277 ha |
Débit
maximum |
- novembre 2011 =
- octobre 2012 =
- décembre 2012 =
- mai 2013 =
- janvier 2014 =
- février 2014 =
-
novembre 2014 =
- décembre 2014 = |
45
m3/s
20
m3/s
30 m3/s
50
m3/s
40
m3/s
53 et 49
m3/s
20
et 46
m3/s
30
m3/s
|
- novembre 2011 =
- octobre 2012 =
- décembre 2012 =
- mai 2013 =
- janvier 2014 =
-
février 2014 =
-
novembre 2014 =
- décembre 2014 = |
185
m3/s
130
m3/s
161
m3/s
95
m3/s
299
m3/s
143
et 122 m3/s
108
et 190
m3/s
180
m3/s
|
2f3
- Répartition mensuelle des volumes d'écoulement
entre
les deux sous-bassins versants
(graphique
G en pourcentage)
2f3a
- La Gapeau en amont de Solliès-Pont
= 169 ha |
Débit
moyen spécifique |
2f3b
- Le Réal-Martin en amont de La Décapris
= 277 ha |
Débit
moyen spécifique |
- novembre 2011 =
- octobre 2012 =
- décembre 2012 =
- mai 2013 =
- janvier 2014 =
-février 2014 =
-
novembre 2014 =
- décembre 2014 =
|
49,70 l/s/km2
3,53
l/s/km2
20,20
l/s/km2
19,80
l/s/km2
49,70
l/s/km2
60,50
l/s/km2
40,40
l/s/km2
34,40 l/s/km2
|
-
novembre 2011 =
- octobre 2012 =
- décembre 2012 =
- mai 2013 =
- janvier 2014 =
-
février 2014 =
- novembre 2014 =
- décembre 2014 =
|
62,00
l/s/km2
8,69
l/s/km2
32,10
l/s/km2
17,60
l/s/km2
68,20
l/s/km2
64,90
l/s/km2
72,20
l/s/km2
42,50 l/s/km2
|
2f4
- Répartition des volumes du fleuve,
par
hectare, par épisode pluvieux entre les deux sous-bassins versants
(graphique H
en pourcentage)
2f4a
- La Gapeau en amont de Solliès-Pont
= 169 ha |
Volumes
durant l'épisode |
2f4b
- Le Réal-Martin en amont de La Décapris
= 277 ha |
Volumes
durant l'épisode |
- du 5 au 9 novembre 2011 =
- du 26 et 27 octobre 2012 =
- le 14 & 15 décembre 2012 =
- du 18 au 20 mai 2013 =
- du 16 au 21 janvier 2014 =
- du 5 au 11 février
2014 =
-
le 15 & 16 et du 25 au 28 novembre 2014 =
- du 5 au 8 décembre 2014 =
|
13
710 000 m3
670 000 m3
3 960 000 m3
3 660 000 m3
12 980 000 m3
10 610 000 m3
9 850 000 m3
5 940 000 m3 |
-
du 5 au 9 novembre 2011 =
- du 26 et 27 octobre 2012 =
- le 14 & 15 décembre 2012 =
- du 18 au 20 mai 2013 =
- du 16 au 21 janvier 2014 =
- du 5 au 11 février
2014 =
-
le 15 & 16 et du 25 au 28 novembre 2014 =
- du 5 au 8 décembre 2014 =
|
32
450 000 m3
3 610 000 m3
10 350 000 m3
4 630 000 m3
31 950 000 m3
20 110 000 m3
32 420 000 m3
11 200 000 m3 |
2f5
- Conclusions
La moyenne des différents calculs réalisés
en croisant les 3 méthodes nous donnent
les résultats suivant.
** en 2f2 ---> Solliès-Pont
= 27% et La Décapris 73%
---> En amont de Solliès-Pont, les roches calcaires retardent
l'arrivée des écoulements dans le fleuve et limitent
les débits importants.
** en 2f3 ---> Solliès-Pont
= 42% et La Décapris 58% ---> En observant les débits
restitués au fleuve sur un mois, il n'y a plus qu'une différence
de 8% pour une même surface.
** en 2f4 ---> Solliès-Pont = 41% et La Décapris
59%
---> En observant les volumes restitués au fleuve durant
un épisode pluvieux, là aussi la différence n'est
que de 9% pour une même surface.
La moyenne de ces 3 méthodes de calcul nous donne pour une
surface équivalente sur chaque bassin versant :
Solliès-Pont = 37% et La Décapris 63%.
Chaque pourcentage intègre deux paramètres que nous
ne pouvons pas différencier pour l'instant : la pluviométrie
et la quantité d'eau infiltrée sur chacun de sous-bassins
versants. Le jour ou des pluviomètres supplémentaires
seront en place, nous pourrons affiner ces chiffres.
|
Graphique F - (zoom)
Graphique G - (zoom)
Graphique H - (zoom)
|
3
- Le suivi des débits du Gapeau et du Réal Martin |
|
3a
- Présentation
Les fortes précipations du début novembre 2011 ont permis
d'observer avec détails, les comportements du Gapeau et du Réal
Martin durant cette période.
Depuis quelques années suite aux dernières inondations,
des stations de relevés "en direct" ont été
mises en place afin d'informer la population à partir du site
internet "Vigicrues" qui transmet des informations toutes
les 15mn en les enregistrant sur une période d'un mois.
Entre le 4 et le 11 novembre, j'ai réalisé des "copies
écrans" des informations fournies par "vigicrues".
Nous allons observer ces relevés :
-- sur le Gapeau à Solliès-Pont, au niveau du pont de
l'autoroute. Il comptabilise le volume de toute la vallée en
amont de Solliès-Pont,
-- sur le Réal Martin au lieu dit La Décapris à
4,500 km en amont du confluent avec le Gapeau. Il ne prend donc pas
en compte les vallons de Valbonne et du Viet.
-- sur le Gapeau au barrage de Sainte Eulalie à 2,200 km en aval
du confluent avec le Gapeau. Il ne prend pas en compte toutes les eaux
collectées par les bassins versants (500 ha) qui alimentent le
Muat situé au sud du Plan du Pont ainsi que les eaux qui passent
patr le déversoir de la digue située en ce même
lieu. Le Réal des Borrels n'est également pas comptabilisé.
3a1
- Plan 3-1
Il positionne les
différents points d'observations sur les différents cours
d'eau pour "la méditérranée Est". Il
indique les situations hydrologiques par tronçon ainsi que les
niveaux de vigilance.
3a2 - Plan
3-2
C'est le zoom du plan précédent sur le
Gapeau et ses trois points de surveillance ainsi que sur l'Argens.
3b - Observation
des graphiques
3b1
- Graphique 3-3
-- A Solliès-Pont, le Gapeau va connaitre une augmentation soudaine
de son débit, le 5/11/2011 dans le milieu de l'après midi
de 25 m3/s jusqu'à 65 m3/s puis la voir diminuer jusqu'au 8/11
à 0h. à 15 m3/s. Il augmentera à nouveau jusqu'au
9/11 à 18h à 50 m3/s pour se réduire progressivement.
-- A la Décapris et à Sainte Eulalie les débits
vont avoir six effets "yoyo" symétriques sur les deux
points de contrôle durant toute la période observée.
RECAPITULATIF
DES VARIATIONS EXTREMES DES DEBITS EN M3/S |
Dates
2011 --> |
05/11 |
06/11 |
07/11 |
08/11 |
09/11 |
11/11 |
Lieu |
0h. |
6h. |
12h. |
15h. |
18h. |
22h. |
6h. |
9h. |
19h. |
0h. |
0h. |
12h. |
18h. |
13h. |
12h. |
Gapeau - Solliès-Pont |
3 |
25 |
25 |
65 |
60 |
65 |
45 |
45 |
25 |
25 |
15 |
30 |
25 |
45 |
10 |
Réal Martin - La Décapris |
10 |
25 |
30 |
120 |
40 |
110 |
40 |
110 |
40 |
110 |
15 |
120 |
70 |
185 |
20 |
Gapeau - Sainte Eulalie |
20 |
70 |
45 |
190 |
130 |
210 |
110 |
175 |
80 |
160 |
33 |
175 |
120 |
320 |
35 |
3b2
- Graphique
3-4
Les débits
sont observés durant une journée.
Le 5/11, à Solliès-Pont,
le Gapeau a son débit qui augmente de 25 à 65 m3/s entre
13h30 et 15h00. C'est la seule variation importante sur la période.
On peut remarquer la symétrie
dans la variation des courbes de la Décapris et de St. Eulalie,
alors que le débit à Solliès-Pont décroit
tout doucement. Nous pouvons observer un décalage de 1h30 (point
mini et maxi) entre La Décapris et Saint Eulalie.
3b3
- Graphique
3-5
L'ancienne crue de référence (archives "vigicrues")
du 16/12/2008 enregistrée à 216 m3/s vient malheureusement
d'être dépassée pour atteindre 305 m3/s au niveau
du barrage de Sainte Eulalie. A ce débit il faut ajouter environ
60 m3/s qui sont passés par le déversoir de la digue du
Plan du Pont et qui ont retrouvé le Gapeau 900m en aval du barrage.....
sans être comptabilisés dans les statistiques, ce qui est
regretable.
Nous pouvons observer que le débit
du Gapeau à Solliès-Pont n'a atteint, à ce moment
là, que 50 m3/s.
3b4
- Graphique
3-6
Si nous observons en détail la journée du 09/11 nous nous
trouvons devant un mystère.
Sur le graphique 14 nous avons pu remarquer que le tracé des
débits "La Décapris" et "St Eulalie"
étaient parallèles avec un décalage de 50 m3/s
environ. Hors entre 9h. et 13h. cette différence croît
rapidement de 50 à 150 m3/s et se maintient encore à 100
m3/s à 23h. A ces chiffres il faut rajouter le débit du
déversoir qui n'a pas été comptabilisé à
Sainte Eulalie puisque les flots se sont jetés en aval du barrage.
A Solliès-Pont, le débit n'ayant augmenté que de
20 m3/s, il peut être supposé que le sous sol du bassin
vers versant en amont du limnigraphe est arrivé à saturation
et qu'il a eu comme un trop plein qui a soudainement chargé tous
les sources, canaux et cours d'eau du sud de Gonfaron jusqu'à
La Crau et au confluent avec le Réal Martin.
3b5
- Plan 3-7
C'est le détail du plan (2-1) sur lequel ont été
tracés les bassins versants qui ne sont pas comptabilisés
:
-- sur le Gapeau entre le limnigraphe de Solliès-Pont [repère
"SP"] et celui de Sainte Eulalie [repère "SE"]
--> (zone B : eaux drainées par le Petit Réal, la Jonquière,
la ville de La Crau, les quartiers de La Roquette et des Mesclans ainsi
que le bassin versant qui alimente le Muat au Plan du Pont).
-- sur le Réal Martin entre la Décapris [repère
"LD"] et le confluent Gapeau/Réal Martin --> (zone
D : vallons de Valbonne et du Viet).
3b6
- Recherche du "mystère"
3b6a - Reconstitution du détail
des surfaces de bassins versants et des débits
instantanés sur chacun de ceux-ci.
A partir des chiffres en notre possession, (source "vigicrues"
+ "banque hydro"), nous allons essayer de reconstituer les
chiffres manquants des zones B et D non comptabilisées et y ajouter
au passage ceux relatifs aux Réal des Borrels (F) + le Vallon
Ste Eulalie + le bassin versant de l'Oratoire (G). Cela nous permettra
d'estimer le débit "global" qui passe sous le pont
de la 1ère DFL qui est la première zone critique.
ETUDE
NOVEMBRE 2011
au débit maximum
|
Bassin
versant |
Q
Inst à 11h.
le 9/11 |
Restitution
au fleuve |
Désignation Bassin versant |
Lieux |
|
en
m3/s |
l/s/km2
pour le mois |
A |
Gapeau Solliès-Pont |
169 |
|
49,2 |
B |
Cuers (sud) + La Crau + Roquette |
56
(b) |
71,0 |
90,0 |
C |
Réal Collobrier + Réal
Martin (à La Décapris) |
277 |
185,0 |
64,2 |
D |
Vallons Valbonne & Viet |
15
(a) |
19,0 |
90,0 |
A+B+C+D |
TOTAL à Sainte Eulalie |
517 |
320,0 |
63,0 |
E |
Muat + Déversoir du
Plan du Pont |
1(c) |
60,0 |
63,0 |
F |
Réal des Borrels (idem
débits D) |
|
25,0 |
63,0 |
G |
Vallon Ste Eulalie et Oratoire
(idem débits D) |
10(e) |
|
63,0 |
|
TOTAUX au Pont 1ère
DFL |
548 |
415,0 |
63,0 |
(a) BV Réal Martin - BV amont
Décapris --> 292-277 = 15
(b) BV de (A+B+C+D) -A-C-D
--> 517-169-277-15 = 56
(d)
Calcul BV F avec Google planister = 20
548-517 = E+F+G
3b6b
- Reconstitution des débits instantanés sur 2
jours pour chaque bassin versant
En recoupant et en adaptant les
données fournies par "vigicrues" et "Banque hydro"
(différence 5% env.) on peut reconstituer :
---- le graphique (3-8) qui reprend le graphique (3-6) en y incorporant
le détail du bassin versant du Gapeau compris en Solliès-Pont
et le barrage Ste Eulalie + les bassins versants sur le Réal
Martin entre la Décapris et le confluent. Il y a été
ajouté le débit passé par le déversoir du
Plan du Pont qui n'a pas été comptablisé au limnigraphe
du barrage ainsi que les débits estimés pour les bassins
versants compris entre le barrage et le Pont de la 1ère D.F.L.
C'est ce débit global qui créé les inondations
au lotissement de l'Oratoire.
---- le graphique (3-9) incorpore dans le bassin versant B le débit
passé par le déversoir. Cela donne à mon "humble
avis", une pointe de débit de plus de 400 m3/s au niveau
du Pont de la 1ère D.F.L. (détail ci-dessus)
3c - Conclusions
relatives à cette observation
Les importantes inondations qui sont subies en aval du confluent Gapeau
/ Réal-Martin (notamment dans les quartiers du Plan du Pont et
de l'Oratoire), sont dues essentiellement aux pointes de débits
du Réal Martin ..... et du Réal Collobrier comme nous
l'observons sur le graphique (3-5).
Cependant, à partir
du 9 novembre à 11h. la zone "C", comprise entre Solliès-Pont
et le barrage Ste Eulalie :
-- a son sol qui arrive à "saturation" (il n'y a plus
d'infiltrations),
-- le sous sol du bassin versant en amont du limnigraphe de Solliès-Pont
arrive également à saturation. Il y a eu un effet de trop
plein qui charge soudainement tous les sources, canaux et cours d'eau
du sud de Gonfaron jusqu'à La Crau et au confluent avec le Réal
Martin.
-- cela fait passer le débit instantatané de 20m3/s à
120m3/s en l'espace de 3 heures (de 10h. à 13h.) pour ne décroitre
que progressivement.
D'après les informations
fournies par la "Banque Hydro", le graphique (3-10) nous permet
de situer le niveau de fréquence des différentes crues
que nous avons subies.
-- celle de 12/1972 était peut-être une crue "centennale"
(100 ans)
-- celle de 01/1978 était une crue "trentennale" (30
ans)
-- celle de 11/2011 était une crue
"décennale" (10 ans)
-- celle de 12/2000 était une crue "quinquennale" (5
ans)
-- celle de 12/2008 était une crue "quadrinnale" (4
ans).
3d
- Autres observations à partir de 2012
Une page spéciale est didiée aux enregistrements des débits
importants lors de fortes précipitations à partir de 2012.
Cela nous permettra de continuer d'essayer de "mieux comprendre"
pour "mieux prévenir". (cliquez
pour voir la page spéciale Vigicrues)
|
3-1) Carte de Vigicrues au 10/11/2011
- (zoom)
3-2) Détail de la carte
ci-dessus - (zoom)
3-3) Graphique des débits
du Gapeau
et du Réal Martin sur 8 jours - (zoom)
3-4) Graphique des débits
du Gapeau
et du Réal Martin sur 1 jour - (zoom)
3-5) Graphique sur 3 jours avec
les pointes
de débits relatives à l'inondation - (zoom)
3-6) Graphique de la journée
du 9/11
avec ses mystères - (zoom)
3-7) Détail des bassins
versants non pris en compte
sur le Gapeau et el Réal Martin en amont
du barrage St Eulalie- (zoom)
3-8) Graphique des débits
instantanés pour
chaque bassin versant avec surverse séparée - (zoom)
3-9) Graphique des débits
instantanés pour
chaque bassin versant avec surverse intégrée - (zoom)
3-10) Echelle des types de crues
avec
débits caractéristiques - (zoom)
|
4
- Le Plan de Prévention des Risques d'Inondations (P.P.R.I.) |
|
1 - Qu'est ce que le Plan de Préventation
des Risques d'Inondations ?
Le P.P.R.I.
est un document réglementaire approuvé par le préfet,
après la consultation des administrations compétentes
en matière d’urbanisme, du Conseil municipal et d'une enquête
publique. Il a pour objectif principal d'établir une cartographie
des zones à risques et de règlementer ces zones notamment
:
** en interdisant les nouvelles implantations humaines dans les zones
les plus dangereuses,
** en limitant celles-ci dans les autres zones inondables. Dans ce cas
il faut prescrire des mesures pour réduire la vulnérabilité
des installations et constructions y compris existantes et pour ne pas
nuire à l’écoulement des eaux et préserver
les zones d’expansion des crues.
Le P.P.R.I. instaure également
pour les propriétaires et bailleurs une obligation d'information
de leurs acquéreurs et locataires en matière de risques
mais aussi sur les dommages ayant fait l'objet de déclarations
« catastrophes naturelles ».
Les communes doivent pour leur part procéder à la pose
de repères de crues visibles de la voie publique et organiser
des réunions communales d'information du public. Elles doivent
enfin se doter d'un plan
communal de sauvegarde.
Schéma qui illustre le risque
pris en construisant des zones d'activités et habitations dans
la zone du "lit majeur" d'une rivière.
Cliquez sur l'image pour accéder au document intégral.
2
- Le P.P.R.I. de la vallée du Gapeau
Celui
ci a été :
** prescrit le 11/02/1999,
** publié en octobre 2003,
** approuvé le 19 janvier 2004,
** annulé par jugement de la Cour d'Appel Administrative en date
du 15 janvier 2010, car la
conclusion du rapporteur de la Cour d'appel administrative de Marseille
indiquait : « L'actuel plan du PPRI de la Vallée du Gapeau
doit être annulé au motif d'un manque de précision
des plans graphiques. »
** ce jugement a lui même été annulé par
décision du Conseil d'Etat du 7 novembre 2012,
** le PPRI du Gapeau a été de nouveau annulé le
13 mars 2014.
Résultat de ces batailles juridiques : après 15 ans :
toujours rien d'applicable concrètement et officiellement !
Cliquez
sur les cartes pour voir les détails.
4-1) Plan d'ensemble du P.P.R.I.-
(zoom)
|
5
- Les travaux entrepris pour limiter les inondations |
|
1
- La digue du Plan du Pont
1a
-
Caractéristiques
1a1
- Celle-ci se situe en rive droite, juste après
le confluent du Gapeau et du Réal Martin, là ou le fleuve
fait un virage à 90 degrés vers la gauche.
1a2
- Elle a été initialement
construite en remblais de terre à
une date dont nous n'avons pas trace ... pour l'instant.
Des courriers retrouvés dans les archives municipales, datés
du 25 avril 1809 et du 13 juin 1898 relatent la nécessité
urgente de colmater des brêches dans la digue du Plan du Pont.
Un article de presse de Gustave Roux relate également des brèches
pour les années 1723, 1814 et 1935.
En 1920, des panneaux en béton armé avec piedroits de
renfort remplacent la digue en terre dans la partie centrale sur une
longueur de 230m..
Nous retrouvons traces de ruptures de la digue sous les assauts du fleuve
en divers endroits, notamment en 1948, 1951, 1956 et 1959 (sur 100m).
Nous constatons que cette digue a été bien malmené
depuis ..... 1723.
1a3
- Elle a une longueur de 1000 mètres environ
avec une hauteur variable de 1,50m. à 3,50m.
1a4
- Elle est constituée, à ce jour :
1a4a - dans
la partie Est jusqu'au
déversoir,
1a4a1 - d'un talus en terre de 100m environ,
1a4a2 - d'un mur en béton coffré
de forme trapézoidale sur 230m, dont le dessus est à une
côte moyenne de 15.80 NGF, à une hauteur de 1m. p/r au
terrain naturel (photo 5-3 et 5-4)
1a4a3 - d'un mur en béton armé
de 50m de long, rehaussé, dont le dessus est à la côte
17,00 NGF (photo 5-4 et 5-5).
1a4b - dans la partie Ouest, après le déversoir,
1a4b1 - d'une digue en mur de béton
armé renforcé par des gabions bloqués dans des
grillages sur 50m (réalisée vers 1961)
1a4b2
- d'un digue de
230m de long construite vers 1920, constituée de
piliers, de panneaux préfabriqués en béton armé
d'une hauteur moyenne de 3,50m environ.
L'ensemble est renforcé par 60 contreforts
(photos 5-6, 5-7 et 5-8). Le côté
Gapeau de la digue présente une face lisse verticale. (photo
5-9). Le dessus est à la côte 17,00 NGF.
1a4b3 - d'une digue en terre sur 360m.
qui a une hauteur variable de 3,00m à 1,50m par rapport au terrain
naturel. La crête est approximativement à la côte
16,80 NGF (photo 5-10).
1a4b4
- d'une
zone d'expension de crue entre le Gapeau et la digue de 2,5 ha. pour
une hauteur moyenne estimé à 1,50m ; soit environ 40 000
m3.
1b - Le déversoir
Un
déversoir en béton armé a ensuite été
aménagé au 2ème semestre 1961 à l'emplacement
d'une brêche, afin de contrôler les débordements
sur un point particulier de la digue. Les flots inondent alors le domaine
agricole du Plan du Pont pour rejoindre le Muat. (voir schéma
sur plan 5-2). Cet ouvrage pourrait alimentater un bassin de rétention
en ce lieu.
Ses caractéristiques sont les suivantes :
--- longueur 88 mètres
--- seuil béton à la côte 14,00m NGF (niveau atteint
en 1961 pour un débit de 165 m3/s à Sainte Eulalie)
--- il est surmonté de poutres métalliques verticales
dans lesquelles ont été inséré des panneaux
amovibles
en béton armé qui permettent de modifier le niveau de
surverse de la lame d'eau. Elle est actuellement calée à
la côte 15,00 NGF
(photo 5-5). Le lit de la rivière en face cet ouvrage est environ
à la côte 10,50 NGF; ce qui laisse la possibilité
d'une lame d'eau de 4,50m au fleuve avant de déverser.
--- il est équipé d'un capteur couplé au système
ANTIBIA. Celui-ci consiste à informer la police municipale lorsque
le déversoir du Gapeau détecte le passage de l'eau en
surverse. Celui -ci déclenche alors l'alerte pour les habitants
des quartiers de l'Oratoire et du Plan du Pont.
Le 9 novembre 2011, une lame d'eau de 50 cm environ est passée
par le dessus du déversoir. Le débit de pointe correspondant
peut être estimé à environ 60 m3/s. La "lame
d'eau" relative à ce déversement a eu lieu entre
11h. et 16h. Il a suivi le parcours figuré sur le plan 5-2 (suivant
les informations du Centre Equestre Saint Georges) pour se jeter dans
le Muat et inonder une partie des installations hippiques en suivant
ensuite le nouveau lit du Muat. Celui-ci a probablement été
dévié en 1961 dans l'ancien "chemin de la Crau aux
Salins" lors de la construction du déversoir. Il aboutit
maintenant à l'ouest du lotissement "Saint Louis",
puis se jette dans le Gapeau à la côte 3,00 NGF environ.
1c
- L'étang
Au sud-ouest de la digue il y a
un étang de 150m de long et 50m de large (env. 0,800 ha) qui
a probablement servi de gravière après 1932 (car
un plan IGN à
cette date ne le figure pas). A
ce jour, sur ce terrain devenu "communal", il fait la joie
des pêcheurs. Le plan d'eau se situe environ à la côte
11,50 NGF en l'absence de pluies.
1d
-
Importance de cette digue
1d1
- Lors de sa création
Après que Gapeau
ait changé de lit vers 1535
, le domaine agricole du Plan du Pont a pu se développer sur
une grande surface. Il peut être "supposé" que
suite à plusieurs inondations, les propriétaires du domaine
aient voulu se protéger des caprices du Gapeau en créant
cette digue en terre ...... qui de temps en temps cédait suite
à un point faible sur celle-ci. (comme rappelé au 1a
ci-avant)
1d2
- Aujourd'hui,
Il y a une grande importance à maintenir cette digue en terre
dans une bon état et à une hauteur suffisante afin d'éviter
qu'une brèche de 3 mètres de hauteur (qui s'élargirait
rapidement) ne vienne créer "un Gapeau bis" dans le
Plan du pont vers le Muat. Dans ce cas là, le risque "d'une
vague d'eau" serait à redouter.
|
5-1) Positionnement de la digue
du Plan du Pont
et de son déversoir avec schéma
de circulation des eaux de crue
Plan du P.P.R.I. - (zoom)
5-2) Tracé du parcours
de la lame d'eau de la crue
(info Centre Equestre Saint Georges) - (zoom)
|
|
2 - Les travaux sur les berges du Gapeau
2a - Rappel
des conclusions du rapport Clotis de 1956
2a1 - Suppression du pont de la Route Nationale 98 pour l'élargir,
2a2 - Curage du Gapeau afin d'enlever les tonnes de gravier qui ont
été transportées et arraché aux berges par
le fleuve afin d'approfondir le fleuve,
2a3 - Redressement du tracé des rives, réparation et protection
des zones qui ont été rognées par le fleuve,
2a4 - Création de barrages régulateurs sur le Réal
Martin et le Réal Collobrier,
2a5 - Reboisement des rives dans les zones non protégées
afin que les racines des arbres et arbustes protègent les berges
de l'érosion.
2b - Projet de 1961
2b1 - Descriptif des travaux
Après les nouvelles inondations de 1959, la commune sollicite
l'aide de la société d'économie mixte du Canal
de Provence. Le 10 février 1961, le conseil municipal délibère
sur le projet définitif relatif aux travaux à effectuer,
dans la partie la plus exposée aux inondations, entre le confluent
Gapeau/Réal Martin et la mer.
Ceux-ci consistent à :
2b1a - abattre tous les arbres qui entravent le lit du fleuve ainsi
qu'à débroussailler les berges,
2b1b - créer un "bec de confluent" en enrochements
avec restification des berges et élargissement du lit de 9m,
2b1c - exécuter une digue en béton arrasée à
la côte 14,00 NGF dans la brèche du plan du Pont (photo
5-5 ci-dessus),
2b1d - élargir le lit au confluent avec le Réal Martin,
2b1e - reprofiler le lit jusqu'au barrage Sainte Eulalie afin de limiter
les sinuosités et renforcer les berges qui ont été
érodées (plan 5-11 et 5-12)
2b1f - élargir le barrage Sainte Eulalie de 19,00m. à
29,50m. afin de permettre un débit de 250m3/s (plan 5-14). Le
niveau de déversement est à la côte 9,52m NGF, le
lit en amont à 7,50m NGF et en aval à 3,00m NGF.
Après un nivellement le 28/01/2013 avec référence
à l'IGN 69 , la nouvelle altitude prise en compte pour déversoir
est de 9,32 NGF.
2b1g - exécuter un ouvrage convergent-divergent au pont de la
RN 98 (plan 5-15). Pour information, le lit du fleuve est alors à
la côte +1,00m NGF
2b1h - exécuter une digue à la côte 7,20 NGF le
long du terrain du Golf en bordure de la route nationale sur une longueur
de 550 mètres (photo 5-16)
2b1i - élargir le lit en amont immédiat de la RN 98 ainsi
que jusqu'au barrage anti-sel (photo 5-18 et 5-19). Ces travaux ont
été constitué essentiellement par un revêtement
des berges avec des pierres en enrochements à pente raide. Ceux-ci
ont permis de stabiliser et de renforcer les berges mais cela a tendance
à "canaliser" le fleuve et à augmenter la vitesse
de d'écoulement de l'eau comme nous pourrons le constater sur
la vidéo ci-après.
2b1j - élargir le barrage anti-sel de 17m. à 25m. (plan
5-17 et photo 5-20). Pour information, avant les travaux, le niveau
de déversement du barrage était à la côte
+0,70m NGF avec le lit du fleuve à -1,00m en amont du barrage
et -2,00m en aval.
2b2 - Financement des travaux
Le
montant des travaux est estimé à 2,84 millions de francs.
Ces travaux sont financés :
-- 75% par l'état soit 1,89 millions de francs
-- 12,5% par la ville d'Hyères et
-- 12,5% par deux associations syndicales de riverains du Gapeau
2b3 - Exécution des travaux .....
et test !
Début des travaux en août 1961 avec l'élargissement
du barrage de Sainte Eulalie avec son niveau de seuil à 9,60m.
NGF.
Juste à la fin de ces travaux, la crue du 26/11/1961 a permis
de constater une augmentation de la capacité du lit du Gapeau
de 66%.
-- Le barrage de Sainte Eulalie a absorbé un débit de
250 m3/s et le barrage anti-sel de 300 m3/s.
-- Le déversoir du Plan du Pont (seuil à 14,00m NGF) a
été submergé par une lame d'eau de 1,00m (à
15,00 NGF). (partiellement obstruée par des embacles). Le débit
peut être estimé à 50 m3/s.
2c - Travaux supplémentaires
Le Conseil Municipal de la ville décide d'entreprendre des travaux
complémentaires pour un montant de 600 000 francs afin de protéger
les berges du C.V.O. 16 qui sont menacées. 240 000 francs resteront
à la charge de la commune (photo 5-21). |
5-11) Plan d'ensemble des
travaux à réaliser - partie ouest - (zoom)
|
5-12) Plan d'ensemble des
travaux à réaliser - partie est - (zoom)
|
5-13) Plan du déversoir
d'orage à créer
dans digue existante - (zoom) |
5-14) Plan du projet d'agrandissement
du barrage
de Sainte Eulalie - (zoom) |
5-15) Plan du pont de la RD559A
sur le Gapeau - (zoom) |
5-16) Digue exécutée
à la côte 7,20 NGF - (zoom)
|
5-17) Plan du projet d'agrandissement
du barrage
anti-sel - (zoom) |
5-18) Début des enrochements au nord
du pont de la 1ère DFL - (zoom) |
5-19) Gapeau "canalisé"
au sud
du pont de la 1ère DFL - (zoom)
|
5-20) Berges au niveau du
barrage anti-sel
sur le Gapeau - (zoom) |
5-21) Tronçon compris
entre le barrage anti-sel
et l'embouchure (zoom) |
2d
- Modifications de la digue du Golf Hotel
2d1 - Constitution initiale
Lors des travaux réalisés vers 1961, une digue a
été réalisée sur une longueur de 530
mètres à la côte 7,20 NGF au nord de l'ex
RN 98 (photo 5-22).
Elle commence 120 m. après le giratoire du Moulin Premier
et se termine à l'Est de la zone des forages communaux.
Elle est constituée d'éléments préfabriqués
en béton armé. Les assises sont inclinées
à 45° et des éléments de 55 cm constituent
la digue (photo 5-23). Celle-ci avait pour bût, à
cette époque, d'empêcher l'inondation de traverser
la route afin de protéger les exploitations agricoles se
situant en aval et "d'obliger" les flots à passer
sous le pont de la 1ère DFL. en créant une élévation
du niveau de l'eau en amont de 80 cm environ (photo 5-24). Il
est à noter qu'à cette époque là,
il n'y avait que de la verdure et point de gymnase, de collège
ou d'habitations.
2d2 - Modification ultérieure
A ce jour nous constatons que sur 130 m. environ au niveau des
forages du Golf Hotel (photo 5-22), une rangée d'éléments
de 55cm de hauteur ont été déposés
(photo 5-23). Il peut être supposé que cela a été
fait afin de diminuer la hauteur de la lame d'eau de 40 cm en
ce lieu qui permettait ainsi de préserver la mise hors
service des forages communaux qui alimentent la commune (photo
5-25 et 5-26). En effet lorsque l'eau boueuse rentre dans la partie
supérieure du forage, celui-ci devient inutilisable.
|
5-22) Position de la digue
sur fond de plan Google
(zoom) |
5-23) Décrochement
de la digue de 7,20 à 6,80 NGF
(zoom) |
5-24) Zone des forages communaux
avec tronçon ouest
de digue à 7,20 NGF - (zoom) |
5-25) Déversement de la digue sur la portion à 6,80
NGF lors des inondations du 9/11/2011 à 17h30 (max à
13h.) - (zoom) |
5-26) Détail du niveau
de l'inondation autour
d'un des forages communaux - (zoom) |
6
- Les bassins de rétention des eaux pluviales pour
les cours d'eau |
|
Qu'est
ce qu'un bassin de rétention et à quoi sert-il ?
Un bassin de rétention
des eaux pluviales est une zone de stockage des eaux pluviales.
Pour les cours d'eau, le bassin de rétention a pour but
de limiter les débits de pointe importants vers l'aval
en libérant le volume stocké à un débit
qui pourra être ajusté à l'aide de vannes
de régulation. Un déversoir
d'urgence est aménagé afin d'évacuer les
eaux lorsque le bassin de rétention atteint son
niveau maximum. Lors des périodes d'acalmies des précipitations,
le bassin se vide complètement afin de conserver sa capacité
maximum de stockage. Il pourrait être tentant de conserver
un certain volume d'eau afin de créer une zone d'infiltration
pour réalimenter la nappe phréatique ou une activité
de loisirs, mais cela diminuerait
d'autant le volume de stockage lors d'un orage important et détournerait
du but initial de réalisation de l'ouvrage.
1 - Sur le Gapeau
1a - Où en est-on au Plan
du Pont ?
En avril 2009, la commune a acheté 40 hectares au quartier
du Plan du Pont pour réaliser un bassin de rétention.
Le financement prévu était réparti à
hauteur de 80 % pour Hyères et 20 % pour les communes du
syndicat. A cette date, l'achat des derniers terrains prévus
au chemin de crue était inscrit au budget 2009. Les travaux
devaient débuter en 2010 (500 000 euros pour la première
tranche : chemin de crue et Oratoire).
Nous retrouvons dans le P.L.U. prescrit le 27/06/2014 et arrêté
le 24/04/2016 dans l'emplacement réservé n°138
le texte suivant :
"Création d'un équipement public - Quartiers
du Plan du Pont et de l'Oratoire. Création d’un bassin
de rétention avec ouvrage au lieu-dit le Plan du Pont et
réalisation d’endiguements et chenal de crue du Gapeau"
(plan 6-1a).
La superficie est de 78 ha. Celle-ci devrait s'ajouter aux 40
ha initialement acheté soit un total de 118 ha.
Cet aménagement programmé, officialise le fait que
toutes les eaux qui vont transiter dans ce chenal ne seront pas
comptabilisés par le limnigraphe du barrage de Sainte Eulalie.
1b
- Quelles pourraient être les caractétistiques du
bassin de rétention pour limiter les risques d'inondations
en aval ?
Afin d'avoir
"une idée",
j'aborde le présent sujet avec modestie, comme un simple
problème de mathématiques avec les informations
dont nous disposons sur les bases de l'inondation du 19 janvier
2014. Le débit de fuite n'est pas pris en compte ci-après
dans un premier temps, afin de ne pas compliquer l'approche du
problème à éclaircir.
1b1
- Si nous voulons stocker tout le volume passé par le déversoir
le 19 janvier 2014
Ce jour là, le volume qui est passé par le déversoir
peut être estimé à environ 4 500 000 m3 (voir
détail page Vigicrues). Si nous voulions répartir
la totalité de ce volume sur 60 ha, cela représenterait
une hauteur d'eau de 7,50 m. environ ! (4 500 000 m3 / 600 000
m2).
1b2
- Contraintes de niveaux
pour la réalisation du bassin de rétention
-- niveau de la nappe phréatique
Le plan d'eau de l'étang nous donne une idée du
niveau de celle ci. Il se situe environ à la côte
11,50 NGF en l'absence de pluies et au tiers supérieur
du bassin de rétention.
-- niveaux du terrain naturel actuel
Le niveau du terrain naturel d'après le plan IGN est environ
à :
---- 15,00 NGF à l'Ouest
---- 14,00 NGF au droit du déversoir (vers le milieu)
---- 13,00 NGF à l'emplacement de la digue projetée.
-- niveau du déversoir
Actuellement, le niveau de déversement est calé
à la côte 15,00 NGF.
-- niveaux du fleuve lors de l'inondation
Les niveaux relévés et estimés sont les suivants
:
---- 16,30 NGF au droit du déversoir,
---- 9,00 NGF au confluent du Gapeau avec le Muat. (C'est ce dernier
qui récupère les eaux passant par le déversoir).
[Voir chapitre D4 de la page Vigicrues].
1b3
- Contraintes de réalisation
-- remplissage du bassin
Le remplissage du bassin va se faire par le milieu et non par
le haut, car le déversoir aménagé en 1961
est positionné ainsi.
La pente du radier étant dans le sens Ouest vers l'Est,
une partie des flots devront donc "remonter" vers le
haut du bassin.
-- niveau maximum du plan d'eau
du bassin de rétention
Pour information, le niveau de la digue existante située
à l'Est du déversoir est à la côte
16,00 NGF et à un peu moins de 17,00 NGF à l'Ouest
de celui ci.
Nous allons considérer 2 hypothèses pour la détermination
du niveau maximum du plan d'eau.
---- Hypothèse n°1 : Le
déversoir étant à la côte 15,00 NGF
;
------ nous prenons comme référence ce repère
pour le niveau maximum du plan d'eau. Nous conservons ainsi le
débit maximum du déversoir afin de pas surcharger
le Gapeau.
------ lorsque le niveau 15,00 NGF est atteint, la surverse d'urgence
du bassin de rétention doit presque instantanément
encaisser le débit du déversoir qui ne se stocke
plus dans le bassin.
---- Hypothèse n°2 : Nous
pouvons essayer par exemple de relever le niveau du plan d'eau
à la côte 16,00 NGF afin d'observer l'interaction
des deux plans d'eau.
1b4
- Hypothèse pour
la réalisation du bassin de rétention
En fonction des différentes contraintes
énoncées ci dessus, nous pouvons considérer
que le niveau moyen du radier peut être estimé
à la côte 12,50 NGF afin de ne pas drainer les eaux
de la nappe phréatique. On peut supposer un niveau de 13,00
NGF au point le plus haut et 12,00 NGF au pied de la digue. Cela
permettrait d'évacuer les eaux de vidage jusqu'au confluent
Gapeau/Muat qui au moment de l'inondation sont environ à
9,00 NGF.
1b5
- Hypothèse n°1 pour
la capacité maximum du bassin de rétention
En fonction de toutes les contraites
énoncées ci avant, la capacité maximum du
bassin peut être estimée à :
-- Surface : 60 ha
-- Niveau maximum du plan
d'eau du bassin à la côte 15,00 NGF.
-- Hauteur d'eau moyenne dans le bassin : 2,50m (15,00 NGF - 12,50
NGF)
-- Volume utile du bassin de rétention : 600 000
m2 x 2,50 m = 1 500 000 m3. Il aurait été plein
vers 16h30 (coupe 6-4)
1b6
- Hypothèse n°2 pour
la capacité maximum du bassin de rétention
avec le niveau du trop plein à 16,00 NGF
-- Cela permettrait de porter la capacité
de stockage à environ 2 000 000 m3 (il aurait été
plein vers 20h30) --> (coupe 6-6).
-- mais cela imposerait
de relever la digue existante
qui est parallèle au Gapeau
sur presque toute sa longueur à la côte 17,00 NGF
environ.
-- A ce moment là
entre 15,00 et 16,00 NGF dans
le bassin de rétention, le débit du déversoir
aurait diminué progressivement en même temps que
la hauteur de la lame d'eau passant par dessus.
-- Vers 20h30, le bassin de rétention et le Gapeau aurait
été au même niveau à 16,00 NGF car
le fleuve aurait amorcé sa décrue
--> (coupe 6-6).
-- A partir de ce moment là, c'est le bassin de rétention
qui se serait vidé directement dans le Gapeau
--> (coupe 6-7).
-- Le Gapeau aurait dû amener plus de 2 000 000 m3 supplémentaires
vers le barrage Ste Eulalie (4 500 000 m3 - 2 000 000 m3) avec
une forte augmentation de son débit et avec le risque de
déborder en amont du barrage (par rapport à l'hypothèse
n°1).
1b7
- Hypothèse du volume des déblais à réaliser
-- hauteur du terrassement au point
le plus haut --> 15,00 NGF - 13,00 NGF = 2,00 m
-- hauteur du terrassement au point le plus bas --> 13,00 NGF
- 12,00 NGF = 1,00 m
-- Estimation du volume de déblais à réaliser
= 600 000 m2 x 1,50 m hauteur moyenne = 900 000 m3
1b8 - Vidage du bassin de rétention
Le bût d'un bassin de rétention est de stocker les
eaux de crues afin de limiter le débit du fleuve, en laissant
un débit de fuite durant le remplissage et ensuite dans
la période de décrue.
-- En combien de temps doit-on le
vider ?
La crue de janvier 2014 s'est étalée durant 12 heures
du 19 à 19 heures au 20 à 7 heures pour passer de
391 m3/s à 130 m3/s (données "Vigicrues initiales).
Il faudrait donc évacuer environ 1 500 000 m3 en 12 heures
afin de pouvoir recevoir une nouvelle crue éventuelle.
En théorie cela donnerait : 1 500 000 m3/12 heures = 125
000 m3/h soit une moyenne de 35 m3/s.
-- Comment le vider avec un tel
débit ?
Revenons en encore une fois à un problème de maths
!
-- Sachant que la vitesse maximum dans un pluvial en charge est
d'environ 1,5 m/s, quelle doit être la section du pluvial
pour absorber un débit de 35 m3/s ?
-- 35 m3/s divisé par 1,5 m/s = 23 m2 environ !!!
-- soit l'équivalent d'un ouvrage de 12 mètres de
long et 2 mètres de hauteur !!! Cela représente
l'équivalent des ouvrages qui traversent la voie D98 à
l'ouest du Gapeau (photo 6-8).
1b9
- Dimensions de la digue
Le plan 6-1b nous indique l'emplacement projeté pour la
future digue. Elle sera implantée sur toute la largeur
de la plaine entre le Muat et le Gapeau. Elle fera 800 mètres
de longueur (pour un niveau du plan d'eau à la côte
15,00 NGF maximum).
D40
- Synthèses des réflexions ci-avant
Nous pouvons constater avec les réflexions ci-avant,
que la réalisation d'un bassin de rétention pour
temporiser une importante crue comme celle de janvier 2014, est
beaucoup plus complexe qu'il n'y parait au premier abord.
Le problème rencontré dans nos deux exemples est
que le bassin est plein au moment ou la crue est à son
maximum.
La partie stratégique semble être la réalisation
de l'ouvrage de fuite pour le bassin de rétention qui devrait
permettre d'augmenter son débit au fur et à mesure
du remplissage afin :
-- que le bassin arrive à sa hauteur maximum lorsque le
Gapeau sera en décrue,
-- que la surverse d'urgence du bassin de rétention soit
sollicité au minimum afin d'éviter un effet de vague
en aval au moment ou il sera plein.
Je
vous rappelle que le contenu de ce chapitre 1b
n'est qu'une "réflexion personnelle"
sur ce sujet complexe sans aucune autre prétention.
2
- Sur le Réal Martin
A ce jour, il semble
qu'il n'y ait aucun projet à l'étude.
3
- Sur le Roubaud
Nous
retrouvons dans le P.L.U. du 25/06/1999 approuvé le 22/07/2011
3a
-
Chemin de la Garde
dans
l'emplacement réservé n°15 le texte suivant
:
-- "Création d'un bassin de rétention
chemin de la Garde" (plan 6-8)
-- Bénéficiaire : Commune
-- superficie : 15,9 ha
3b -
Chemin de la Demi-Lune
dans
l'emplacement réservé n°58 le texte suivant
:
-- "Création d'un bassin de rétention
chemin de la Demi-Lune" (plan 6-9)
-- Bénéficiaire : Commune
-- superficie : 29,8 ha
3c
-
Zone du Roubaud
dans
l'emplacement réservé n°60 le texte suivant
:
-- "Création de
bassins de rétention dans la zone du Roubaud" (plan
6-10)
-- Bénéficiaire : T.P.M.
-- Superficie : 30,3 ha
3d
-
Lieu dit Les Rougières
dans
l'emplacement réservé n°50 le texte suivant
:
-- "Aménagement d'un chemin de crue du Roubaud au
lieu dit Les Rougières"
(plan 6-11)
-- Bénéficiaire : Commune
-- Superficie : 54,5 ha
4
- Au quartier du Père Eternel
dans
l'emplacement réservé n°75 le texte suivant
:
-- "Création d'un
bassin de rétention lieu dit le Père Eternel"
(plan 6-12)
-- Bénéficiaire : Commune
-- Superficie : 46,4 ha
5
- Au quartier Saint Nicolas
dans
l'emplacement réservé n°84 le texte suivant
:
-- "Création d'un
bassin de rétention à Saint Nicolas" (plan
6-13)
-- Bénéficiaire : Commune
-- Superficie : 53,8 ha
|
6) Principe
d'un bassin de rétention - (zoom)
6-1a) Emplacement
réservé n°138 - (zoom)
6-1b) Projet
de bassin de rétention - (zoom)
6-2) Déversoir
avec ses poutrelles verticales - (zoom)
6-3) à
12h00, le Gapeau atteint la côte 15,00 NGF
et va déverser dans le bassin de rétention - (zoom)
6-4) à
16h30, le bassin de rétention atteint la côte 15,00
NGF, alors que le Gapeau est à 16,15 NGF - (zoom)
6-5) à
18h00, le bassin de rétention atteint la côte 15,60
NGF, alors que le Gapeau est au maximum à 16,30 NGF -
(zoom)
6-6) à
20h30, le bassin de rétention et le Gapeau sont au même
niveau à 16,00 NGF car le fleuve a amorcé sa décrue
- (zoom)
6-7) à
23h30, le bassin de rétention est à la côte
15,60 NGF, Il se vide dans le Gapeau qui est en décrue
à 15,30 NGF - (zoom)
6-8) Ouvrage sous voie
rapide - (zoom)
6-8) Emplacement
réservé n°15 - (zoom)
6-9)
Emplacement
réservé n°58 - (zoom)
6-10) Emplacement
réservé n°60 - (zoom)
|
6-11)
Emplacement réservé n°50 - (zoom)
|
6-12)
Emplacement réservé n°75 - (zoom)
|
6-13)
Emplacement réservé n°84 - (zoom)
|
|
|
7
- Les projets de barrages pour réguler les débits
du fleuve |
|
1
- Barrage de l'Estelle
Après les
années de sècheresse de 1973 et 1974, suite à une
délibération du Conseil Municipal du 13/12/1975, un projet
de barrage en "terre armé" dans le vallon de l'Estelle
a été étudié et présenté en
1977 afin de créer une réserve d'eau qui puisse servir
à l'alimentation en eau potable de la ville et à réguler
le débit de l'Estelle lors des forts orages.
Les caractéristiques étaient les suivantes :
-- Largeur : 150 m en partie supérieure
-- Hauteur : 30 m
-- Surverse à la côte 87,00 NGF,
-- Niveau haut des fondations : 60,00 NGF
-- Niveau haut du barrage : 90,00 NGF
-- Evacuateur de crue de 90 m3/s
-- Longueur du plan d'eau : environ 1500m
-- Capacité approximative : 2 000 000 de m3 (volume acheté
au SIAET en 2010 = 2 000 000 m3)
-- Bassin versant : 6 km2 environ
-- Estimation en 1977 = 5 300 000 francs (actualisée à
environ 3 500 000 euros en 2005).
Pour l'instant ce projet est toujours "dans les cartons" car
les achats d'eau au SIAET sont maintenant à la charge du fermier
de service des eaux. La collectivité n'a plus d'intérêt
à prendre à sa charge un tel investissement ainsi que
son entretien ultérieur.
|
7-1)
Le plan d'eau se situe au niveau du Pas de Mathieu
(zoom) |
|
2 - Barrage du Réal Collobrier
Après les inondations
de 1956 le rapport
Clotis fit l'historique des inondations passées et suggéra
des préconisations dont une des conclusions principales en page
15 était :
** "Un projet a
été mis à l'étude de construction de barrages
sur le REAL COLLOBRIER et le REAL MARTIN ......"
Celui du Réal Collobrier
était prévu au lieu dit "Pont de Fer", environ
4,500 km en amont du confluent avec le Réal Martin (à
6 km du centre de Pierrefeu) --> [plan 7-2a].
**
Les archives départementales de 1959 en garde la trace
(document 7-2b)
** Un livre écrit
par J. Nicod en 1956 sous le nom de "L'eau en Provence"
nous apporte également des informations
complémentaires à la page 54 (document
7-2c). Il y est précisé que les deux barrages en terre
envisagés auraient 40 m. de hauteur et une capacité globale
de 30 millions de m3; soit 15 millions de m3 pour chacun d'eux.
Pour celui du "Pont de Fer", le fond
du vallon se trouvant à la côte 95m NGF, cela laisserait
envisager le déversoir du barrage à la côte 130m
NGF environ.
** On retrouve également
des informations dans le livre "Petits barrages - Recommandations
pour la conception, la réalisation et le suivi" . Celles
relatives au Réal Collobrier se retrouvent dans le chapitre "Présentation
du bassin versant" entre la page 9 et 14.
En
2020, 64 ans plus tard, rien n'a été entrepris et cette
conclusion du rapport de 1956 n'est même plus à l'état
de projet !!! ..... et les problèmes demeurent !!!
|
7-2a)
Plan de situation du projet de barrage
sur le Réal Collobrier à l'Est du pont de Fer
(zoom)
|
7-2b) Références
des archives départementales
relatives au projet de barrage sur le Réal Collobrier
(zoom) |
7-2c)
Extrait du livre "L'eau en Provence"
(zoom) |
|
|
1 - Historique
des inondations
Voir détails ci-après
vers pages spécifiques du site.
1a - Avant 1935 (clic)
1b - de 1935 à 1956 (clic)
1c - après 1956
(clic)
2
- Vidéos des dernières inondations
2a
- Gapeau en colère en aval du barrage de Sainte Eulalie à
Hyères en novembre 2011.
https://www.youtube.com/watch?v=8Ta1NhOb6yY
Cette
vidéo filmée le 6 puis le 9 permet de comparer la différence
de débit du fleuve en différents lieux en l'espace de
deux jours.
https://www.youtube.com/watch?v=4pJR4EabI1o
|
1
- Les différentes sècheresses
(Source Wikipédia)
1a
- Sècheresse météorologique
Quand il y a une période prolongée de précipitations
en dessous de la moyenne.
1b
- Sècheresse agricole
Quand il n'y a pas assez d'humidité pour les cultures.
Cette condition peut avoir lieu même si les précipitations
sont normales à cause des conditions du sol et des techniques
agricoles, ou de choix de plantes inadaptées (ex : maïs
ou riz, très consommateurs d'eau en zone sèche).
1c - Sècheresse hydrologique
Quand les réserves d'eau disponibles dans les nappes aquifères,
lacs et réservoirs descendent en dessous de la moyenne. Ceci
peut arriver même avec des précipitations normales ou
au-dessus de la moyenne lorsque l'eau est détournée
pour une autre zone géographique ou qu'elle a été
surexploitée, ou quand une consommation élevée
d'eau dépasse les capacités de la nappe ou des réservoirs
à se renouveler, ou quand les conditions d'alimentation des
nappes (perméabilité du sol (Voir Loi de Darcy) ne sont
plus réunies.
Dans l'usage le
plus fréquent le mot sécheresse se réfère
généralement à la sècheresse météorologique.
Sur notre commune,
la sècheresse s'est surtout manifesté par des forts
risques d'incendies dans nos collines ainsi que par une baisse significative
des nappes phréatiques qui a notamment contribué à
la remontée du biseau salé dans les terres et vers les
pompages communaux.
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Structure
hydrogéologique
du sous sol et nappes d'eau souterraines
La coupe
ci-contre au niveau du quartier du Père Eternel illustre les
dépôts de sédiments depuis la fin de la dernière
ère glaciaire. Le Gapeau a rempli son sillon d'érosion
en apportant des alluvions en abondance avec des compositions très
différentes suivant les périodes et notamment la présence
de matériaux imperméables qui ne facilitent pas le passage
de l'aquifère.
-- entre 9000 et 8000 BP : marnes sableuses
-- entre 8000 et 5000 BP : argiles
bigarées
-- entre 5000 et 3000 BP : cailloutis sablo-argileux - galets, sables
- cailloutis sableux - sables et argiles
-- entre 3000 et 2000 BP : limons de débordement du Gapeau.
Texte en cours de préparation
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1
- Qu'est ce qu'un biseau salé
Définition : Partie
d’un aquifère côtier envahi par de l’eau salée
(marine) comprise entre la base de l’aquifère et une interface
eau douce - eau salée. Le coin d’eau salée étant
sous l’eau douce. L’apparition d’un biseau salé
est le plus souvent la conséquence de la surexploitation de l’aquifère.
2 - Comment
limiter ou éviter l'avancée d'un biseau salé
2a - Mise en place de barrages
"anti-sel"
Le barrage anti-sel est conçu pour :
** d'éviter que lorsque le fleuve est en période d'étiage
(ou de très faible débit), l'eau saumatre ne remonte en
amont du barrage.
** faciliter l'infiltration d'eau douce au travers des berges en amont
du barrage en relevant le niveau de l'eau douce.
2a1 - sur le Gapeau
Cet ouvrage,
initialement entièrement maçonné, a été
détruit lors de la deuxième guerre mondiale.
En 1969 une digue à hauteur variable constituée par un
gros "boudin" en matière plastique gonflable à
l'eau a été mise en place (barrage anti-sel). Celui-ci
s'escamote automatiquement de un mètre lors des orages afin de
ne pas gêner l'écoulement optimum du fleuve.
2ab - sur le Roubaud
Celui-ci est constitué d'un seuil métallique d'environ
50 cm de hauteur. Cependant lorsque "la marée" est
haute, le niveau aval (de la mer) atteint le niveau supérieur
du barrage. L'efficacité de celui ci est à ce moment là
pratiquement nulle surtout lorsque le Roubaud est en période
d'étiage.
2b
- Limiter les pompages dans la nappe phréatique
2b1 - Localisation des zones de pompage
*** Les deux du "Puits du Père Eternel" se situent
à 1km du Gapeau, à 1,8km du barrage anti-sel et à
3km du bord de mer.
*** Les six forages du"Golf Hotel" à 200m du Gapeau,
à 1,5km du barrage anti-sel et à 3km du littoral.
2b2
- L'arrêté du 31 juillet 1969
définit d'une façon rigoureuse les conditions de pompage
dans la nappe phrétique par le fermier. Celle-ci sont les suivantes
:
*** Cas de déversement du
fleuve au barrage anti-sel :
----- Site du Père Eternel : 8000 m3/jour et débit maximum
à 110 l/s
----- Site du Golf Hotel ... : 12000 m3/jour et débit maximum
à 170 l/s
*** Cas de non-déversement du fleuve au barrage anti-sel :
----- Site du Père Eternel : 6000 m3/jour et débit maximum
à 85,5 l/s
----- Site du Golf Hotel ... : 9000 m3/jour et débit maximum
à 172,5 l/s
Le barrage anti-sel
n'a pas déversé durant 120 jours en 1989, 98 jours en
1990 et 34 jours en 1991.
Malgré le respect de ses
obligations, la baisse du niveau de la nappe phréatique a occasionné
la remontée d'un biseau salé vers les puits du Père
Eternel.
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2b3
- Les achats d'eau
Lorsque les valeurs limites sont atteintes, cela conduit à "acheter
de l'eau" au Syndicat de l'Est de Toulon afin de compenser la différence
entre "la demande" des utilisateurs et les volumes qu'il est
possible de puiser dans la nappe phréatique.
Ces achats d'eau font l'objet d'un contrat qui définit les conditions
de fourniture d'eau, en prix, en quantité et en débit
instantané. D'une façon schématique, il y a un
forfait à payer pour la mise à disposition des installations
avec un débit de pointe maximum (avec ou sans achat d'eau -->
c'est le fait d'avoir à entretenir en état de fonctionnement
les installations 365 jours par an). Ensuite les volumes achetés
sont facturés. Le fermier doit donc jongler avec tout ces paramètres
afin de ne pas dépasser le débit maximum alloué
et ne pas à avoir à payer les pénalités
correspondantes.
2b4
- Forages en amont des forages existants
En août 1991, un forage complémentaire de 350mm de diamètre
et de 16,35m de profondeur a été foré à
l'angle N/E du LEP Golf Hotel. Celui n'a pu fournir qu'un appoint de
700m3/jour au maximum.
2c
- Surveiller le niveau statique de la nappe phréatique
Pour cela, il faut aller faire des mesures dans la zone comprise entre
la zone de pompage et le littoral.
Les puits existants peuvent être utilisés. Afin d'augmenter
le nombre de points de contrôle, il faudra réaliser des
forages. On appelera cela des piézomètres « ouverts
» qui sont de simples tubes, qui permettent depuis la surface
d'accéder à l'eau de la nappe phréatique et d'en
relever le niveau piézomètrique à l'aide d'un limnigraphe
(poids ou contacteur électrique).
2c1 - Le Père Eternel
*** Le niveau le plus critique a été observé en
juin 1989 avec un niveau statique à -1,30m (1,30m sous le niveau
de la mer à 3km du rivage).
*** Le niveau maximum a été observé en mai 1991
avec un niveau statique à +1,30m (1,30m au dessus du niveau de
la mer à 3km du rivage).
Après une période de pluie, dés que le niveau statique
dépasse +1,00m, la teneur en chlorure diminue de façon
significative.
2c2 - Le Golf Hotel
*** Le niveau le
plus critique a été observé début septembre
1989 avec un niveau statique à -1,00m (1,00m sous le niveau de
la mer à 3km du rivage)
*** Le niveau maximum a été observé en mai 1991
avec un niveau statique à +1,60m (1,60m au dessus du niveau de
la mer à 3km du rivage)
2d
- Surveiller l'évolution des chlorures
La plupart du temps, les points
de surveillance du niveau de la nappe phréatique servent à
réaliser des prélèvements réguliers dans
la zone sensible. Cela permet de suivre la composition chimique de l'eau
et de déceler l'augmentation de teneur en chlorures.
A titre d'exemple, la carte ci-contre localise les points de contrôle
ainsi que les teneurs en chlorure relevées en août 1991.
Nous constatons que :
*** la limite des 1000mg/litre se situe à 1,500km de la côte
en arrière du hameau de l'Ayguade.
*** le barrage anti-sel sur le Roubaud n'a aucun action puisque nous
avons 8000mg/litre à 700m à l'ouest de celui-ci.
*** une bande très étroite qui remonte jusqu'au Puits
du Père Eternel avec une teneur à 1000mg/litre.
3
- Comment faire "reculer" et supprimer un biseau salé
Nous nous heurtons là à un problème pour lequel
les solutions n'ont rien de sûr.
3a - Historique de la période
1989-1994 et 2009
3a1 - Arrêt des pompages
Entre 1989 et 1994, lorsque les
pompages ont été arrêtés ou fortement diminués,
le niveau statique de la nappe est remonté rapidement.
Il y a donc bien une corrélation entre le niveau de la nappe
et les pompages pour les besoins publics.
3a2
- Surveiller le niveau statique de la nappe phréatique et l'évolution
des chlorures
A l'inverse lorsque les pompages
ont repris progressivement pour atteindre 10000 m3/jour, le taux des
chlorures est de nouveau remonté rapidement.
3a3
- Faciliter l'infiltration d'eau douce dans la nappe phréatique
3a3a - Curage
et décolmatage du lit du Gapeau
*** Le barrage anti-sel a l'avantage de maintenir une masse d'eau douce
en amont de celui-ci et d'empêcher l'eau saumâtre de le
franchir. Il a cependant l'inconvénient de faciliter le dépot
de limons lors d'orages de faible importance (barrage maintenu en position
haute) lorsque l'eau est encore chargé en sédiments.
*** Un arrêté préfectoral en date du 21/10/2009
a autorisé la réalisation de travaux dans le lit mineur
du Gapeau sur un tronçon de 1400 mètres en amont du barrage
anti-sel (jusqu'au pont de la 1ère D.F.L.).
Ces travaux ont eu pour bût de favoriser l'alimentation de la
nappe phréatique, de stabiliser voir faire reculer le biseau
salé et d'améliorer la ressource en eau de la commune.
----- Le projet a consisté à réaliser :
-------- un curage pour enlever les matériaux fins sur la partie
"aval" du linaire intéressé,
-------- un décolmatage consistant à remuer sans les retirer
les alluvions indurés formés de cailloux galets et sable
grossiers sur la partie amont du linéaire.
3b
- Projet du nouveau délégataire du service des
eaux de la ville d'Hyères (SEERC)
Depuis
le 1er octobre 2011, c'est la SEERC qui assure la gestion de ce service
pour le continent ainsi pour les îles de Porquerolles et de Port-Cros
(l'île du Levant n'a pas de réseau public).
Parmi les engagements pris, il y a notamment ceux concernant la gestion
des ressources en eau.
3b1 - sur la partie continentale
La SEERC s'est engagé
sur les points suivant :
** Achat de l'eau en hiver au SAIE (quand l'eau est moins chère),
** Recharger naturellement la nappe phréatique du Gapeau durant
l'hiver et le printemps afin de l'exploiter durant l'été,
** Utiliser les ressources de la nappe à 88% dès
2015 et atteindre 97% en 2023 (au terme du contrat).
3b2
- Ile de Porquerolles
Mise en place d'une unité de dessalement
afin de ré-injecter dans la nappe phréatique l'eau douce
produite par simple infiltration gravitaire au travers d'un bassin.
Ce projet est aujourd'hui abondonné et le bateau citerne continue
d'approvisionner l'île.
3b1
- Ile de Port-Cros
Aucun changement par rapport à
l'ancien délégataire:
- Exploitation des forages existants
- Transport par bateau citerne des volumes manquants.
Lien
vers page spécifique au biseau salé avec détail
du projet "Aqua Renova"
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