GEOLOGIE LOCALE
LE TOMBOLO OUEST DE LA PRESQU'ILE DE GIENS
LA LUTTE DESESPEREE DU TOMBOLO OUEST
Les doubles brèches sur le double tombolo

 

* Plan n°9, 10, 11 et 12
Ces extraits de cartes de 1715 et 1727, qui sont assez schématique, mettent en évidence une particularité à cette date.
Nous pouvons constater qu'il existe une brèche au travers de chaque tombolo (plage de "la Manarre" et plage d'Hyères).
Ces brèches ont probablement été occasionnées à la suite d'une importante tempête ou un fort débordement du Gapeau au travers des marécages. Le percement volontaire d'un canal est fort peu probable, car à cette époque les pêcheries dans l'étang faisait l'objet d'une activité commerciale.

* Plan n°13
37 ans plus tard, sur cet extrait de carte de 1764 nous constatons que la brèche dans le tombolo Ouest a été obstruée.

Un grau semble avoir été aménagé dans le tombolo Est, afin d'évacuer les eaux excédentaires de l'étang qui était alimenté par le "Roubaud" et les eaux de fuite des moulins su canal Jean Natte. La bastide des Pesquiers a été construite au niveau de ce grau.

* Autres brèches
Nous retrouvons dans les archives du Conseil Général de la Communauté lors de la délibération :
--- du 20 avril 1755 :
"Les inondations ont creusé une brèche à la plage de Giens. L'étang des pêcheries communique avec la mer du Ponant. Pour empêcher l'évasion des poissons du dit étang, il sera acheté deux carcasses de vieux bateaux, et plus si nécessaire que l'on remplira de pierres et que l'on coulera à fond en travers de la brèche."
--- du 9 juin 1767 :
"Cette année là, le Gapeau a débordé plusieurs fois de façon très importante. Les quantités d'eau ont été telles que toutes les terres au sud du Gapeau ont été envahies ainsi que l'étang du Pesquier. Le niveau des eaux a fini par créer une brèche sur le cordon ouest du tombolo, libérant une grande partie des poissons qui s'y trouvaient."


Plan n° 9 vers 1700 - (zoom)
https://gallica.bnf.fr

Plan n° 10 vers 1700 - (zoom)
https://gallica.bnf.fr

Plan n° 11 de 1715- (zoom)
http://www.porquerolles-patrimoine.fr/

Plan n° 12 de 1727- (zoom)

Plan n° 13 de 1764 - (zoom)
https://gallica.bnf.fr
Historique de l'érosion du tombolo ouest jusqu'en 2008

La flèche littorale orientale qui n'a qu'une largeur de 25 à 80 mètres sur une grande partie de sa longueur, est toujours confrontée au problème de l'érosion, notamment dans sa partie la plus au nord.

Une quantité importante de sable a été prélevée sur le tombolo pour réaliser des travaux :
--- Au XVIIème et XVIIIème siècle, lors de l'agrandissement du port de Toulon.
--- D'une façon relativement modeste au XIXème siècle, à l'intérieur du marais, lors de l'aménagement des tables salantes.
--- Durant la guerre de 1939-1945 pour la réalisation des blockhaus et autres ouvrages militaires.

Ces différentes actions ont réduit d'une façon importante et irréversible la largeur initiale du tombolo, notamment dans la partie nord ...... qui était la plus accessible.

Jusque vers 1800, ce cordon dunaire est la seule voie d'accès jusqu'à la presqu'île de Giens (plan n°1). Elle est quelquefois coupé comme le figure des cartes anciennes vers 1700, 1715, 1727 (voir ci-dessus) et 1882. Des archives nous indiquent que le cordon ouest a également été rompu lors de tempêtes en 1767, 1811 et 1917.

En 1848, pour protéger les marais salants en pleine extension, à l'intérieur de l'étang du Pesquier, on tente .... déjà, de fixer le trait de côte par des enrochements et l'enfouissement de rails de chemin de fer dans la dune, là où ont eu lieu les prélèvements de matériaux. En 1917, le cordon dunaire est à nouveau rompu lors d'une nouvelle tempête.

En 1930, un collecteur d'égout de 600 mm est immergé au large de l'Almanarre (photo n°2) et va donc rejeter une "certaine" quantité d'eau douce au milieu des bancs de posidonies. Leur santé et leur développement étant conditionnés par une salinité devant être comprise entre 37 et 38 grammes par litre ceci ne va pas à priori, favoriser leur prospérité.

En 1969, la Compagnie des Salins du Midi cède gratuitement le cordon littoral à la commune, qui s'engage en contrepartie à protéger les marais d'une intrusion de la mer.

Celle-ci, lors de la délibération n° 64 du 30 mai 1969, officialise le lancement de la création d'une route goudronnée à double sens de circulation de 6m de largeur environ, entre l'Almamarre et Giens afin de décongestionner la route de la Capte durant la période estivale.
Ces travaux seront réalisés rapidement puisque nous retrouvons la route sur la photo aérienne de 1969 (sans précision du mois).

Une conduite d'eau potable de 250mm sera également posée en 1970 à environ 20m à 30m du rivage (photo n°3) afin de renforcer l'alimentation de Giens, ainsi qu'une ligne électrique aérienne de haute tension. [Le restaurant "le Passe Pied" sera ultérieurement construit en plein sur cette conduite. A ce jour des "fragments" de cette canalisation se situent à environ 8 mètres du rivage (photo n°4). La plage semble donc avoir reculé de 15m en ce lieu.]

L'ensemble de ces travaux de terrassement va détruire partiellement la végétation qui fixait le sable. Avec l'ouverture de la route à la circulation, c'est 4 kilomètres de plage supplémentaire qui s'ouvre aux touristes.
A ce moment là, plusieurs phénomènes vont venir aggraver rapidement la déstabilisation de la dune :
-- la poursuite de la mise en place d'ouvrages lourds (enrochements et palissades de rondins) destinés à protéger cette route de la mer (photo n°5 + 6),
-- le nettoyage régulier de la plage durant le tiers de l'année afin qu'elle soit "bien propre". Ceci va éliminer toutes les banquettes de posidonies mortes qui recouvraient le sable et le protégeaient des coups de mer et du vent (photo n°7 + 8). A ce jour, le ramassage des posidonies est beaucoup plus ponctuel.


(1) La carte Cassini de 1780 nous montre que l'accés à la presqu'île de Giens ne se fait que par le tombolo ouest. Sur le tombolo Est le chemin dans la partie nord s'arrête au "Gras passage" de la "Catte" (Capte) - (zoom)


(2) Les brèches dans la dune se produisent pratiquement toujours dans le même secteur nord du tombolo. L'émissaire de rejet en mer est positionné sur le plan - (zoom)


(3) Terrassement en 1970 pour la pose de la conduite d'eau potable - (zoom)


(4) Photo de 2009 à comparer à la précédente (3)
La conduite d'eau potable de 250mm posée vers 1970 est depuis longtemps abandonnée. Elle est aujourd'hui à environ 8 mètres du rivage et se trouvait initialement sous le restaurant "Le Passe pied" - (zoom)

(5) En 2009, reste de pieux et de géotextile de palissades qui
constituaient initialement la protection de l'arrière
de la plage. Cela donne une idée du recul de celle-ci - (zoom)
.
.

(6) Bien que peu efficace, la technique des enrochements
et palissades de rondins était toujours utilisée en 2009 - (zoom)




(7) Plage "propre" débarrassée des mattes de posidonies.
Cela la rend beaucoup vulnérable aux coups de mer
et à l'érosion du vent - (zoom)
.
.

-- le piétinement systématique des végétaux va les faire progressivement disparaître et le vent d'ouest va déplacer des tonnes de sable dans les marais salants,
-- l'absence d'apports sédimentaires par l'ouest ne permet pas de compenser tout le sable qui est déplacé des zones sensibles,
--
l'herbier de posidonies qui est de plus en plus se dégrade, ne semble plus jouer pleinement son rôle d'amortisseur de houle et de fixateur des éléments fins,
-- la montée lente, mais régulière du niveau marin ne peut qu'aggraver la situation.

Après une importante tempête en décembre 1976, le cordon dunaire est emporté une nouvelle fois sur plusieurs centaines de mètres et la conduite d'eau potable est cassé en plusieurs endroits. Cela conduira la commune et la Cie Générale des Eaux à remplacer
-- en 1977 une longueur de 1000 mètres,
-- en 1979 une longueur de 800 mètres.
Cette canalisation sera progressivement remplacée sur les 4 km et déplacée d'environ 20 mètres (en moyenne), en bordure du canal de ceinture (canal périphérique des marais salants).
Il est à noter que la ligne aérienne à haute tension a été enterrée pour des raisons de sécurité.

Après chaque tempête, la commune de Hyères va reconstituer le cordon dunaire avec des dizaines de milliers de tonnes de terre et de débris de chantiers. Le cordon qui n'a désormais plus rien de naturel va résister de moins en moins bien, s'effondrant par pans entiers sous l'assaut des vagues (photo n°9). Parallèlement, afin de contenir le recul de la plage, on y a déversé d'importantes quantités de galets roulés prélevés dans la rivière Durance (photo n°10). Or, en générant entre eux des micro-courants, ces galets vont accélérer la fuite des éléments fins et éliminer progressivement le sable qui sera repris par les courants (photo n°11).

En 1993, la municipalité soumet à l'enquête publique trois versions d'un vaste projet de réhabilitation du tombolo occidental élaboré par la DDE. Les associations de protection de l'environnement et les scientifiques optent pour la fermeture de la route du sel. Face à eux, les professionnels du tourisme considèrent cette route comme un outil économique indispensable. Plus qu'une desserte de la plage de l'Almanarre, elle est devenue en période estivale un lien nécessaire entre le continent et une presqu'île de Giens qui a été considérablement urbanisée : 20 000 personnes y séjournent l'été, 300 000 personnes y embarquent chaque année pour l'île de Porquerolles, les établissements hospitaliers y emploient plusieurs centaines de salariés; soit un trafic de 16 000 véhicules par jour l'été, dont le tiers utilise la route du sel.


(8) Plage "naturelle" avant nettoyage des mattes de posidonies.
La protection est maximum - (zoom)
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(9) Remblais qui s'effondrent sous la force des vagues
(zoom)
.

(10) Plage reconstituée avec des galets roulés de la Durance et vestiges de 3 pieux qui maintenaient les palissades en arrière de plage, il y a une vingtaine d'années - (zoom)

Si cette dernière venait à être supprimée, il faudrait doubler la route empruntant le tombolo oriental, supprimer les réseaux d'eau potable, d'électricité et câbles marine toujours enfouis dans le cordon dunaire, déplacer l'embarcadère de la Tour Fondue et ralentir l'urbanisation galopante de la presqu'île de Giens. Enfin et surtout, les services de secours mettent en avant la nécessité d'une seconde voie d'évacuation, notamment en cas d'incendie de forêt sur la presqu'île.
Face à la polémique, la municipalité préfère différer sa décision. Or six mois plus tard, le 6 janvier 1994, une violente tempête détruit une partie de la route du sel et ouvre une nouvelle brèche dans le cordon. Tous les projets sont alors abandonnés et la gestion du site est confiée au Conservatoire du Littoral qui accepte de mettre en place un programme de protection et de réhabilitation du tombolo qui consiste essentiellement :
-- à la pose de ganivelles sur l'ensemble du cordon dunaire afin de permettre la reprise et le développement de la végétation qui fixe la dune
(photo n°12),
-- au déplacement en 1994 de la route en bordure du canal de ceinture des marais salants avec fermeture de celle-ci à la circulation automobile du mois de novembre à avril
(photo n°13 + 14 + 15),
-- à la suppression des parkings dans la partie nord de la route du tombolo, avec ouverture d'un grand parking gratuit (photo n°16) au niveau du giratoire de l'Almanarre,
-- au déplacement de la conduite d'eau potable et de la ligne électrique à haute tension en bordure du canal de ceinture des marais salants,
-- à l'initiation d'un plan global de protection de la presqu’île de Giens, associant l’État et les collectivités locales.

Le Conservatoire du Littoral achète en 2001, les anciens salins d'Hyères.

Depuis le début de ce programme de réhabilitation le bilan est mitigé. Dans la partie sud du tombolo, les ganivelles fonctionnent bien et la plage, profitant des sédiments arrachés à la partie nord, est en phase d'accrétion (photo n°17) . Au nord en revanche, la végétation ne reprend pas (photo n°18) et la mer continue d'ouvrir les deux brèches principales (photo n°19 + 20) ; lesquelles doivent être colmatées quatre à six fois par an. Les dunes sur lesquelles ont été posées les ganivelles commencent à être déchaussées (photo n° 22). Au début du mois de janvier 2001, en une nuit, une tempête a totalement détruit 100 mètres de dune, projetant 1 500 à 2 000 m3 de sable dans le canal situé en arrière de la route (photo n° 21). En cette période pré-électorale, la municipalité s'est empressée de restaurer le site. En moins d'une semaine, 5 000 tonnes de sable de carrière ont été amenées sur le site et la dune a été reconstruite sur 500 mètres de longueur (chantier estimé à plus d'un million de francs).


(11) Détail des galets roulés de La Durance


(12) Mise en place de ganivelles longitudinales et transversales afin de piéger le sable et de permettre le développement de la végétation - (zoom)


(13) La route originale rejoint progressivement la mer
lors de chaque tempête - (zoom)


(14) A droite, la nouvelle route étroite à double voie interdisant
le stationnement des véhicules. Au centre, le talus vierge
de toute végétation reconstitué après la tempête - (zoom)

(15) La route du sel est barrée de novembre à avril



(16) Grand parking ouvert durant la période estivale
(zoom)

(17) Dans le sud du tombolo ouest la plage est en phase d'accrétion - (zoom)

(18) La fragilité de la dune ne permet pas à la végétation de se développer - (zoom)

(19) Le cordon dunaire de protection a été emporté à droite
dans le canal de ceinture. La mer est à moins de 10m du bord de la route - (zoom)

(20) Là encore le cordon dunaire artificiel n'a pas résisté - (zoom)



(21) Les posidonies et le sable ont traversé la route pour aller
se jeter dans le canal - (zoom)

Même si la route du sel peut difficilement être supprimée en l'état actuel des choses, force est de constater que le fil directeur des aménagements consiste comme depuis prés de 40 ans à maintenir le trait de côte. Or il s'agit là d'un non-sens écologique dans la mesure où il est impossible de faire coexister sur moins de trente mètres de large une route goudronnée à double sens et un système dune-plage naturellement mobile, qui plus est en régression (photo n° 22).
Un comparatif ponctuel (1000m au sud du début du tombolo) entre un fond de plan de 1970 et une photo satellite de Google Maps fait apparaître un recul du trait de côte de 8 mètres environ. Ce qui fait une régression moyenne de la dune de 20 cm par an en ce lieu !
Plus globalement, outre le fait qu'elle est perdue d'avance, cette lutte va devenir de plus en plus difficile et onéreuse. En effet, le niveau de la mer ne cessant de monter et la plage de reculer, la dune artificielle non végétalisée s'en trouve chaque année plus haute, plus mince et plus abrupte (photo n° 23 et 24) , donc plus vulnérable.
Prenant acte de cette fuite en avant, certains responsables prônent aujourd'hui un « accompagnement de l'évolution naturelle ». Il s'agirait de supprimer la route et laisser la mer percer le cordon pour envahir librement les marais, tout en engageant un véritable travail de restauration du cordon.
Il reste encore beaucoup d'obstacles techniques, financiers et politiques à lever pour déplacer sur le tombolo oriental :
-- l'ex "route du sel" (maintien d'une deuxième route de sécurité),
-- les réseaux d'eau potable, d'électricité et cables téléphoniques (avec difficultés techniques et allongement des réseaux dus au contournement des marais),
-- l'embarcadère de la Tour Fondue (diminution du flux de véhicules vers la presqu'île).
Techniquement, les scientifiques ne sont pas en mesure de prévoir ni de maîtriser le cheminement de la mer dans les marais. Il est donc impossible d'en cerner les conséquences à moyen et long terme pour l'ensemble du tombolo et son environnement proche. A ce titre, les premiers carottages ne sont pas encourageants puisque la quantité de sable disponible serait beaucoup plus faible que prévue.
Juridiquement, on peut s'interroger sur le risque contentieux inhérent à ce type de décision, car, outre la nature et l'intensité des préjudices, il sera difficile d'en déterminer les responsabilités et les atteintes aux propriétés et aux intérêts privés.

Depuis maintenant environ 50 ans, la commune d'Hyères, puis maintenant le Conservatoire du Littoral colmatent régulièrement les brèches ouvertes par la mer dans la partie nord lors des tempêtes.

Les photos illustrant cet article ont été prises en janvier 2009.

Depuis cette date, les brèches sur le point sensible s'ouvrent assez souvent lorsque le mistral souffle très fort. Les engins de terrassement remettent alors les lieux en état ...... jusqu'à la prochaine tempête !

 

Les informations ci-dessus ont été partiellement extraites des sites :
http://rives.revues.org/document49.html
- http://www.cabotages.fr/ - http://www.yaquoi.com/Le-tombolo-de-Giens-une-operation

ainsi que du livre de Georges Bronner "De la rade d'Hyères à l'Estérel" - Editions Jeanne Laffitte

 


(22) Signe évident du recul de la plage
Dans cette partie, la dune a été emportée
et les ganivelles ont été déchaussées - (zoom)


(23) La plage et la dune reculent vers l'Est et
se rapprochent de la nouvelle route - (zoom)



(24) La plage rétrécie et le talus artificiel devient
de plus en plus abrupt - (zoom)

Photos aériennes anciennes,témoins de l'évolution de la "route du sel"
dans la partie vulnérable

Origine des photos anciennes
Les photos ci-après de 1924 à 1995 ont été téléchargées à partir du site : https://remonterletemps.ign.fr
.Celles de 2007, 2013 et 2018 sont extraites de Google Earth.
J'ai sélectionné les meilleures dans la zone où il y a eu trois brèches principales en janvier 2018, en essayant d'avoir un cycle de 10 à 15 ans entre chacune d'elles, en fonction des images disponibles et exploitables. L'objectif est de pouvoir observer les différentes évolutions du cordon dunaire sur ce tronçon durant cette période.


Année 1924

Cette photo (origine A.P.G) est extraite d'un document à grande échelle qui a été fortement zoomé. La qualité est donc médiocre, mais a le mérite d'exister.
A cette époque la route du sel n'est qu'un chemin au milieu de la dune.
Nous pouvons observer à droite une zone avec une végétation dense.
Le point "repère" se retrouvera sur les autres photos afin d'observer les changements autour de celui-ci

 

Année 1931
On observe un étier qui aboutit à un étang triangulaire dans lequel semble subsister la dune originale avant la réalisation des marais salants à partir de 1850.
Le canal de ceinture peut avoir été taillé dans la largeur de la dune et non en limite Est de celle-ci,



Année
1943

En face du point "repère", nous pouvons observer un décrochement très net sur la plage qui témoigne d'un prélèvement important de sable au niveau de cette zone. Une marque sombre sous la surface de l'eau est également visible dans cet alignement. La construction d'ouvrages militaires à cette époque n'y est probablement pas étrangère.
Sur cette photo d'une meilleure qualité p/r à celle de 1931, on peut :
-- apercevoir un sentier qui serpente vers le sud,
-- remarquer à l'extrême droite de l'image, une zone avec une végétation dense (détail zoom),
-- constater que le canal de ceinture semble se terminer au sud de l'étang triangulaire.
Il n'y a rien d'évident ensuite.

Année
1959

-- On peut remarquer qu'au droit du prélèvement de sable, le canal de ceinture a été déplacé vers l'Est et fait un léger décrochement. Une amorce de canal a été creusé à l'Est de ce déplacement sur 280m jusque dans l'alignement du point repère. Ce sont les premiers travaux réalisés pour compenser le recul de la plage ...... créé par l'homme.
-- Egalement face au repère, le décrochement dans la plage observé en 1943 s'est partiellement comblé par des transferts de sable; un peu plus au nord et un peu moins au sud.
(détail zoom)



Année
1969

-- Nous voyons maintenant la "route du sel" juste à l'ouest du canal de ceinture initial. Elle a été mise en service cette même année afin de décongestionner la circulation automobile vers, et depuis, la presqu'île de Giens.
-- Le canal amorcé (vu sur photo de 1959) a été prolongé jusqu'au nord des tables salantes ainsi que vers le sud au delà de l'étang triangulaire. Il y a maintenant 2 étiers en parallèle.
--
Le décrochement dans la plage observé en 1943 et 1959 a totalement disparu car il a été comblé par des transferts de sable.
-- Nous pouvons remarquer qu'à cette date, les tempêtes ont déjà transféré le sable de la plage dans le canal de ceinture initial. Ceci explique probablement la création de ce nouveau étier. On commence à reculer face à la mer. (zoom)

 


Année
1983

-- Le canal de ceinture initial a disparu et a été remblayé.
-- Sur ce tronçon, l'ancienne route a été abandonnée ainsi que la conduite d'eau potable.
-- C'est une nouvelle route qui a pris la place du canal de ceinture original sur une bonne longueur (zoom).
--
Tout ceci confirme notre recul face à la mer.
-- Les vacanciers peuvent dorénavant stationner sur ce tronçon et rejoindre plus facilement la plage.
-- Le restaurant de plage "Le Passe Pied" est maintenant en place ..... bien à cheval sur la conduite d'eau potable de 250mm avec 9 bars de pression. Par chance, malgré les nombreuses fuites qui firent de beaux geysers, aucune ne se produisit sous le restaurant ! (détail zoom)
-- A ce moment là, des enrochements et des palissades de rondins ont été mis en place afin d'essayer de stabiliser la dune.
-- Au fil du temps, les photos témoignent de la disparition progressive de la végétation.


Année
1995

Après la tempête de 1994, un tronçon de la Route du Sel est déplacé dans la partie nord en bordure du canal de ceinture.
-- 15 000 tonnes de graviers de La Durance + 7 000 tonnes de sable ont été amenées afin de compenser le recul de la plage.
-- Le canal de ceinture continue maintenant jusqu'au sud du tombolo,
-- Le restaurant "Le Passe Pied" est toujours là, avec semble t'il, face à lui, la plage un peu moins large.


Année
2007

-- Depuis 1995, environ 7 000 tonnes de sable de rivière et plus de 7 000 m3 de posidonies ont encore été amenées.
-- 1 938 tonnes d'enrochements ont été retirées.

-- Le restaurant "Le Passe Pied" a disparu.
--
Nous constatons que dans l'alignement de la brèche, du sable traverse l’étier et se retrouve dans les tables salantes.


Année
2013

--
Entre 2007 et 2013, environ 8 000 tonnes de sable de rivière et une certaine quantité de posidonies (non comptabilisée) ont encore été amenées.
-- Lors de la prise de cette photo le 15/02/2013, nous constatons qu'une tempête a remblayé le canal de ceinture à droite du point repère.






Année 2018

-- Depuis 2013, nous n'avons trouvé aucune trace, dans les archives, de l'apport de matériaux.
Pour autant, en 18 ans (entre 1994 et 2012), ce sont tout de même 42000 tonnes (et m3) d'apport de matériaux qui a été réalisé sur le site. Cela représente un défilé de 2 800 camions de 15 tonnes ! (détail tableau 43 ci-après).
-- Sur cette photo du 15/02/2018, les bancs de posidonies mortes se font balloter par les vagues.
-- Au droit de la brêche principale, le canal de ceinture est encore partiellement obstrué par le transfert de sable à partir de la plage.

 

De combien de mètres a reculé le cordon dunaire du tombolo ouest depuis 1828 ?


1 - Préambule
Les photos aériennes anciennes nous ont permis de suivre l'évolution du cordon dunaire depuis 1924.
Nous allons essayer de remonter encore dans le temps, en utilisant les cartes anciennes à notre disposition afin de déterminer comment a reculé le cordon dunaire depuis 1828.
Pour répondre à cette question, nous allons utiliser Google Earth qui va nous permettre de faire des superpositions d'images ainsi que des mesures de distances.
Les trois documents choisis sont disponibles sur le net ;
-- La photo aérienne de Google Earth 2017,
-- La photo aérienne de Géoportail de 1943,
-- Le plan du cadastre Napoléonien de 1828. C'est le premier plan fiable pour l'exactitude de la représentation graphique de l'état des lieux. Le résultat des mesures que nous obtiendrons n'a pas la prétention d'être d'une précision absolue mais devrait nous donner un bon ordre d'idée.
-- La carte Cassini de 1780 n'a pas été retenue car il n'y a que 50 ans d'écart entre les deux et on constate sur Géoportail une forte distorsion en largeur lors des superpositions d'images entre Google Earth et Cassini.

2 - Diaporama de la procédure suivie et des mesures obtenues ci-dessous


Cliquez sur l'image puis sur "ouvrir avec"
Attendre une dizaine de secondes pour le téléchargement du diaporama

l'avancement (ou le retour) du diaporama se fait à votre convenance en faisant tourner la molette de votre souris.

3 - Résultat des mesures
Par rapport aux mesures de Google Earth, les valeurs seront arrondies au "mètre".

** Nous constatons qu'au droit du repère R6 et de la borne B08 le trait de côte a reculé de 24 m. environ et il ne reste aujourd'hui qu'un cordon dunaire de 25 m.
** En 189 ans, nous en avons perdu la moitié.
** La procédure suivie précédemment a évité de se repérer par rapport à des ouvrages qui avaient bougé dans le temps (route, canal de ceinture et bornes EDF) et qui n'étaient pas fiables.
** Sur le cadastre Napoléonien de 1828, les mesures réalisées sur 3 km. à partir de la borne B03, tous les 300m. env. nous donnent une largeur moyenne de 62 m. pour le cordon dunaire.

Rappel historique des dégâts et travaux de protection du tombolo occidental

Tempête d'octobre 2009 - L'ancienne route a maintenant
les pieds dans l'eau et se fait détruire petit à petit - (zoom)

Tempête d'octobre 2009 - Où est la route ?
Où est le canal de ceinture ? - (zoom)

Tempête d'octobre 2009 - Le canal de ceinture est entièrement rempli du sable de la dune - (zoom)

Tempête d'octobre 2009 - Les barrières
de protection ont été emportées - (zoom)

Tempête de janvier 2016 - Houle qui déferle
sur la plage - (zoom)

Tempête de janvier 2016 - La mer envahit les passages
pour rejoindre la route et le canal de ceinture - (zoom)

Tempête de janvier 2016 - La mer traverse
la route et envahit le canal de ceinture - (zoom)

Tempête de mars 2017
Où est la route et où est la plage ? - (zoom)


dernière mise à jour le 11/02/2023

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