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LE TOMBOLO OUEST DE LA PRESQU'ILE DE GIENS |
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LA
LUTTE DESESPEREE DU TOMBOLO OUEST |
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Les
doubles brèches sur le double tombolo |
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Plan n°9, 10, 11 et 12
Ces extraits de cartes de 1715 et 1727, qui sont assez schématique,
mettent en évidence une particularité à
cette date.
Nous pouvons constater qu'il existe une brèche au travers
de chaque tombolo (plage de "la Manarre" et plage
d'Hyères).
Ces brèches ont probablement été occasionnées
à la suite d'une importante tempête ou un fort
débordement du Gapeau au travers des marécages.
Le percement volontaire d'un canal est fort peu probable,
car à cette époque les
pêcheries dans l'étang faisait l'objet d'une
activité commerciale.
* Plan n°13
37 ans plus tard, sur cet extrait de carte de 1764 nous constatons
que la brèche dans le tombolo Ouest a été
obstruée.
Un grau semble avoir été aménagé
dans le tombolo Est, afin d'évacuer les eaux excédentaires
de l'étang qui était alimenté par le
"Roubaud" et les eaux de fuite des moulins su canal
Jean Natte. La bastide des Pesquiers a été construite
au niveau de ce grau.
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Autres brèches
Nous retrouvons dans les archives du Conseil Général
de la Communauté lors de la délibération
:
--- du 20 avril 1755 :
"Les inondations
ont creusé une brèche à la plage de Giens.
L'étang des pêcheries communique avec la mer
du Ponant. Pour empêcher l'évasion des poissons
du dit étang, il sera acheté deux carcasses
de vieux bateaux, et plus si nécessaire que l'on remplira
de pierres et que l'on coulera à fond en travers de
la brèche."
--- du 9 juin 1767 :
"Cette année là, le Gapeau
a débordé plusieurs fois de façon très
importante. Les quantités d'eau ont été
telles que toutes les terres au sud du Gapeau ont été
envahies ainsi que l'étang du Pesquier. Le niveau des
eaux a fini par créer une brèche sur le cordon
ouest du tombolo, libérant une grande partie des poissons
qui s'y trouvaient."
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Plan n° 11 de
1715- (zoom)
http://www.porquerolles-patrimoine.fr/ |
Plan n° 12 de
1727- (zoom)
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Historique
de l'érosion du tombolo ouest jusqu'en 2008 |
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La flèche
littorale orientale qui n'a qu'une largeur de 25 à 80 mètres
sur une grande partie de sa longueur, est toujours confrontée
au problème de l'érosion, notamment dans sa partie la
plus au nord.
Une
quantité importante de sable a été prélevée
sur le tombolo pour réaliser des travaux :
--- Au XVIIème et XVIIIème siècle, lors de l'agrandissement
du port de Toulon.
--- D'une façon relativement modeste au XIXème siècle,
à l'intérieur du marais, lors de l'aménagement
des tables salantes.
--- Durant la guerre de 1939-1945 pour la réalisation
des blockhaus et autres ouvrages militaires.
Ces différentes actions ont réduit d'une façon
importante et irréversible la largeur initiale du tombolo, notamment
dans la partie nord ...... qui était la plus accessible.
Jusque vers 1800,
ce cordon dunaire est la seule voie d'accès jusqu'à la
presqu'île de Giens (plan n°1).
Elle est quelquefois coupé comme le figure des cartes
anciennes vers 1700, 1715, 1727 (voir ci-dessus) et 1882. Des archives
nous indiquent que le cordon ouest a également été
rompu lors de tempêtes en 1767, 1811 et 1917.
En 1848, pour
protéger les marais salants en pleine extension, à l'intérieur
de l'étang du Pesquier, on tente .... déjà, de
fixer le trait de côte par des enrochements et l'enfouissement
de rails de chemin de fer dans la dune, là où ont eu lieu
les prélèvements de matériaux. En 1917, le cordon
dunaire est à nouveau rompu lors d'une nouvelle tempête.
En 1930, un collecteur
d'égout de 600 mm est immergé au large de l'Almanarre
(photo n°2) et va donc rejeter une
"certaine" quantité d'eau douce au milieu des bancs
de posidonies. Leur santé et leur développement étant
conditionnés par une salinité devant être comprise
entre 37 et 38 grammes par litre ceci ne va pas à priori, favoriser
leur prospérité.
En 1969, la Compagnie
des Salins du Midi cède gratuitement le cordon littoral à
la commune, qui s'engage en contrepartie à protéger les
marais d'une intrusion de la mer.
Celle-ci, lors de la délibération n° 64 du 30 mai
1969, officialise le lancement de la création d'une route goudronnée
à double sens de circulation de 6m de largeur environ, entre
l'Almamarre et Giens afin de décongestionner la route de la Capte
durant la période estivale.
Ces travaux seront réalisés rapidement puisque nous retrouvons
la route sur la photo aérienne de 1969 (sans précision
du mois).
Une conduite d'eau potable de 250mm sera également posée
en 1970 à environ 20m à 30m du rivage (photo
n°3) afin de renforcer l'alimentation de Giens, ainsi qu'une
ligne électrique aérienne de haute tension. [Le restaurant
"le Passe Pied" sera ultérieurement construit en plein
sur cette conduite. A ce jour des "fragments" de cette canalisation
se situent à environ 8 mètres du rivage (photo
n°4). La plage semble donc avoir reculé de 15m
en ce lieu.]
L'ensemble de ces
travaux de terrassement va détruire partiellement la végétation
qui fixait le sable. Avec l'ouverture de la route à la circulation,
c'est 4 kilomètres de plage supplémentaire qui s'ouvre
aux touristes.
A ce moment là, plusieurs phénomènes vont venir
aggraver rapidement la déstabilisation de la dune :
-- la poursuite de la mise en place d'ouvrages lourds (enrochements
et palissades de rondins) destinés à protéger cette
route de la mer (photo n°5 + 6),
-- le nettoyage régulier de la plage durant le tiers de l'année
afin qu'elle soit "bien propre". Ceci va éliminer toutes
les banquettes de posidonies mortes qui recouvraient le sable et le
protégeaient des coups de mer et du vent (photo
n°7 + 8). A ce jour, le ramassage des posidonies
est beaucoup plus ponctuel. |
(1) La carte Cassini de 1780 nous
montre que l'accés à la presqu'île de Giens ne
se fait que par le tombolo ouest. Sur le tombolo Est le chemin dans
la partie nord s'arrête au "Gras passage" de la "Catte"
(Capte) - (zoom)
(2) Les brèches dans
la dune se produisent pratiquement toujours dans le même secteur
nord du tombolo. L'émissaire de rejet en mer est positionné
sur le plan - (zoom)
(3) Terrassement en 1970 pour
la pose de la conduite d'eau potable - (zoom)
|
(4) Photo de 2009 à
comparer à la précédente (3)
La conduite d'eau potable de 250mm posée vers 1970 est
depuis longtemps abandonnée. Elle est aujourd'hui à
environ 8 mètres du rivage et se trouvait initialement
sous le restaurant "Le Passe pied" - (zoom) |
(5) En 2009, reste de pieux
et de géotextile de palissades qui
constituaient initialement la protection de l'arrière
de la plage. Cela donne une idée du recul de celle-ci -
(zoom)
.
. |
(6) Bien que peu efficace,
la technique des enrochements
et palissades de rondins était toujours utilisée
en 2009 - (zoom)
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(7) Plage "propre"
débarrassée des mattes de posidonies.
Cela la rend beaucoup vulnérable aux coups de mer
et à l'érosion du vent - (zoom)
.
. |
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--
le piétinement systématique des végétaux
va les faire progressivement disparaître et le vent d'ouest va
déplacer des tonnes de sable dans les marais salants,
-- l'absence d'apports sédimentaires par l'ouest ne permet pas
de compenser tout le sable qui est déplacé des zones sensibles,
-- l'herbier
de posidonies qui est de plus en plus se dégrade, ne semble plus
jouer pleinement son rôle d'amortisseur de houle et de fixateur
des éléments fins,
-- la montée lente, mais régulière du niveau marin
ne peut qu'aggraver la situation.
Après une
importante tempête en décembre 1976, le cordon dunaire
est emporté une nouvelle fois sur plusieurs centaines de mètres
et la conduite d'eau potable est cassé en plusieurs endroits.
Cela conduira la commune et la Cie Générale des Eaux à
remplacer
-- en 1977 une longueur de 1000 mètres,
-- en 1979 une longueur de 800 mètres.
Cette canalisation sera progressivement remplacée sur les 4 km
et déplacée d'environ 20 mètres (en moyenne), en
bordure du canal de ceinture (canal périphérique des marais
salants).
Il est à noter que la ligne aérienne à haute tension
a été enterrée pour des raisons de sécurité.
Après chaque
tempête, la commune de Hyères va reconstituer le cordon
dunaire avec des dizaines de milliers de tonnes de terre et de débris
de chantiers. Le cordon qui n'a désormais plus rien de naturel
va résister de moins en moins bien, s'effondrant
par pans entiers sous l'assaut des vagues (photo
n°9). Parallèlement, afin de contenir le recul de
la plage, on y a déversé d'importantes quantités
de galets roulés prélevés dans la rivière
Durance (photo n°10). Or, en générant
entre eux des micro-courants, ces galets vont accélérer
la fuite des éléments fins et éliminer progressivement
le sable qui sera repris par les courants (photo
n°11).
En
1993, la municipalité soumet à l'enquête publique
trois versions d'un vaste projet de réhabilitation du tombolo
occidental élaboré par la DDE. Les associations de protection
de l'environnement et les scientifiques optent pour la fermeture de
la route du sel. Face à eux, les professionnels du tourisme considèrent
cette route comme un outil économique indispensable. Plus qu'une
desserte de la plage de l'Almanarre, elle est devenue en période
estivale un lien nécessaire entre le continent et une presqu'île
de Giens qui a été considérablement urbanisée
: 20 000 personnes y séjournent l'été, 300 000
personnes y embarquent chaque année pour l'île de Porquerolles,
les établissements hospitaliers y emploient plusieurs centaines
de salariés; soit un trafic de 16 000 véhicules par jour
l'été, dont le tiers utilise la route du sel.
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(8) Plage "naturelle"
avant nettoyage des mattes de posidonies.
La protection est maximum - (zoom)
. |
(9) Remblais qui s'effondrent
sous la force des vagues
(zoom)
.
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(10) Plage reconstituée
avec des galets roulés de la Durance et vestiges de 3
pieux qui maintenaient les palissades en arrière de plage,
il y a une vingtaine d'années - (zoom) |
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Si cette dernière venait à être supprimée,
il faudrait doubler la route empruntant le tombolo oriental, supprimer
les réseaux d'eau potable, d'électricité et câbles
marine toujours enfouis dans le cordon dunaire, déplacer l'embarcadère
de la Tour Fondue et ralentir l'urbanisation galopante de la presqu'île
de Giens. Enfin et surtout, les services de secours mettent en avant
la nécessité d'une seconde voie d'évacuation, notamment
en cas d'incendie de forêt sur la presqu'île.
Face à la polémique, la municipalité préfère
différer sa décision. Or six mois plus tard, le 6 janvier
1994, une violente tempête détruit une partie de la route
du sel et ouvre une nouvelle brèche dans le cordon. Tous les
projets sont alors abandonnés et la gestion du site est confiée
au Conservatoire du Littoral qui accepte de mettre en place un programme
de protection et de réhabilitation du tombolo qui consiste essentiellement
:
-- à la pose de ganivelles
sur l'ensemble du cordon dunaire afin de permettre la reprise et le
développement de la végétation qui fixe la dune
(photo
n°12),
-- au déplacement en 1994 de la route en bordure du canal de
ceinture des marais salants avec fermeture de celle-ci à la circulation
automobile du mois de novembre à avril
(photo n°13
+ 14 + 15),
-- à la suppression des parkings dans la partie nord de la route
du tombolo, avec ouverture d'un grand parking gratuit (photo
n°16) au niveau du giratoire de l'Almanarre,
-- au déplacement de la conduite d'eau potable et de la ligne
électrique à haute tension en bordure du canal de ceinture
des marais salants,
-- à l'initiation d'un plan global de protection de la presqu’île
de Giens, associant l’État et les collectivités
locales.
Le Conservatoire du Littoral achète
en 2001, les anciens salins d'Hyères.
Depuis le début
de ce programme de réhabilitation le bilan est mitigé.
Dans la partie sud du tombolo, les ganivelles fonctionnent bien et la
plage, profitant des sédiments arrachés à la partie
nord, est en phase d'accrétion (photo n°17)
. Au nord en revanche, la végétation ne reprend pas (photo
n°18) et la mer continue d'ouvrir les deux brèches
principales (photo n°19 + 20) ; lesquelles
doivent être colmatées quatre à six fois par an.
Les dunes sur lesquelles ont été posées les ganivelles
commencent à être déchaussées (photo
n° 22). Au début du mois de janvier 2001, en une nuit,
une tempête a totalement détruit 100 mètres de dune,
projetant 1 500 à 2 000 m3 de sable dans le canal situé
en arrière de la route (photo n° 21).
En cette période pré-électorale, la municipalité
s'est empressée de restaurer le site. En moins d'une semaine,
5 000 tonnes de sable de carrière ont été amenées
sur le site et la dune a été reconstruite sur 500 mètres
de longueur (chantier estimé à plus d'un million de francs).
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(11) Détail des galets
roulés de La Durance
(12) Mise en place de ganivelles
longitudinales et transversales afin de piéger le sable et
de permettre le développement de la végétation
- (zoom)
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(16) Grand parking ouvert
durant la période estivale
(zoom)
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(17) Dans le sud du tombolo
ouest la plage est en phase d'accrétion - (zoom) |
(18) La fragilité de
la dune ne permet pas à la végétation de
se développer - (zoom) |
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Même
si la route du sel peut difficilement être supprimée en
l'état actuel des choses, force est de constater que le fil directeur
des aménagements consiste comme depuis prés de 40 ans
à maintenir le trait de côte. Or il s'agit là d'un
non-sens écologique dans la mesure où il est impossible
de faire coexister sur moins de trente mètres de large une route
goudronnée à double sens et un système dune-plage
naturellement mobile, qui plus est en régression (photo
n° 22).
Un comparatif ponctuel (1000m au sud du début du tombolo) entre
un fond de plan de 1970 et une photo satellite de Google Maps fait apparaître
un recul du trait de côte de 8 mètres environ. Ce qui fait
une régression moyenne de la dune de 20 cm par an en ce lieu
!
Plus globalement, outre le fait qu'elle est perdue d'avance, cette lutte
va devenir de plus en plus difficile et onéreuse. En effet, le
niveau de la mer ne cessant de monter et la plage de reculer, la dune
artificielle non végétalisée s'en trouve chaque
année plus haute, plus mince et plus abrupte (photo
n° 23 et 24)
, donc plus vulnérable.
Prenant acte de cette fuite en avant, certains responsables prônent
aujourd'hui un « accompagnement de l'évolution naturelle
». Il s'agirait de supprimer la route et laisser la mer percer
le cordon pour envahir librement les marais, tout en engageant un véritable
travail de restauration du cordon.
Il reste encore beaucoup d'obstacles techniques, financiers et politiques
à lever pour déplacer sur le tombolo oriental :
-- l'ex "route du sel" (maintien d'une deuxième route
de sécurité),
-- les réseaux d'eau potable, d'électricité et
cables téléphoniques (avec difficultés techniques
et allongement des réseaux dus au contournement des marais),
-- l'embarcadère de la Tour Fondue (diminution du flux de véhicules
vers la presqu'île).
Techniquement, les scientifiques ne sont pas en mesure de prévoir
ni de maîtriser le cheminement de la mer dans les marais. Il est
donc impossible d'en cerner les conséquences à moyen et
long terme pour l'ensemble du tombolo et son environnement proche. A
ce titre, les premiers carottages ne sont pas encourageants puisque
la quantité de sable disponible serait beaucoup plus faible que
prévue.
Juridiquement, on peut s'interroger sur le risque contentieux inhérent
à ce type de décision, car, outre la nature et l'intensité
des préjudices, il sera difficile d'en déterminer les
responsabilités et les atteintes aux propriétés
et aux intérêts privés.
Depuis maintenant
environ 50 ans, la commune d'Hyères, puis maintenant le Conservatoire
du Littoral colmatent régulièrement les brèches
ouvertes par la mer dans la partie nord lors des tempêtes.
Les
photos illustrant cet article ont été prises en janvier
2009.
Depuis cette date,
les brèches sur le point sensible s'ouvrent assez souvent lorsque
le mistral souffle très fort. Les engins de terrassement remettent
alors les lieux en état ...... jusqu'à la prochaine tempête
!
Les informations ci-dessus
ont été partiellement extraites des sites :
http://rives.revues.org/document49.html
- http://www.cabotages.fr/ - http://www.yaquoi.com/Le-tombolo-de-Giens-une-operation
ainsi que du livre de Georges
Bronner "De la rade d'Hyères à l'Estérel"
- Editions Jeanne Laffitte
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(22) Signe évident du recul de la plage
Dans cette partie, la dune a été emportée
et les ganivelles ont été déchaussées
- (zoom)
(23) La plage et la dune reculent
vers l'Est et
se rapprochent de la nouvelle route - (zoom)
(24) La plage rétrécie
et le talus artificiel devient
de plus en plus abrupt - (zoom)
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Photos
aériennes anciennes,témoins de l'évolution
de la "route du sel"
dans la partie vulnérable |
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Origine
des photos anciennes
Les photos ci-après de 1924 à 1995 ont été
téléchargées à partir du site : https://remonterletemps.ign.fr
.Celles de 2007, 2013 et 2018 sont
extraites de Google Earth.
J'ai sélectionné les
meilleures dans la zone où il y a eu trois brèches principales
en janvier 2018, en essayant d'avoir un cycle de 10 à 15 ans
entre chacune d'elles, en fonction des images disponibles et exploitables.
L'objectif est de pouvoir observer les différentes évolutions
du cordon dunaire sur ce tronçon durant cette période.
Année 1924
Cette photo (origine A.P.G) est extraite d'un document à
grande échelle qui a été fortement zoomé.
La qualité est donc médiocre, mais a le mérite
d'exister.
A cette époque la route du sel n'est qu'un chemin au
milieu de la dune.
Nous pouvons observer à droite une zone avec une végétation
dense.
Le point "repère" se retrouvera sur les autres
photos afin d'observer les changements autour de celui-ci
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Année
1931
On observe un étier qui aboutit à un étang
triangulaire dans lequel semble subsister la dune originale
avant la réalisation des marais salants à partir
de 1850.
Le canal de ceinture peut avoir été taillé
dans la largeur de la dune et non en limite Est de celle-ci,
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Année 1943
En
face du point "repère", nous pouvons observer
un décrochement très net sur la plage qui témoigne
d'un prélèvement important de sable au niveau de
cette zone. Une marque sombre sous la surface de l'eau est également
visible dans cet alignement. La construction d'ouvrages militaires
à cette époque n'y est probablement pas étrangère.
Sur cette photo d'une meilleure qualité p/r à celle
de 1931, on peut :
-- apercevoir un sentier qui serpente vers le sud,
-- remarquer à l'extrême droite de l'image, une zone
avec une végétation dense (détail
zoom),
-- constater que le canal de ceinture semble se terminer au sud
de l'étang triangulaire.
Il n'y a rien d'évident ensuite.
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Année 1959
--
On peut remarquer qu'au droit du prélèvement de
sable, le canal de ceinture a été déplacé
vers l'Est et fait un léger décrochement. Une amorce
de canal a été creusé à l'Est de ce
déplacement sur 280m jusque dans l'alignement du point
repère. Ce sont les premiers travaux réalisés
pour compenser le recul de la plage ...... créé
par l'homme.
-- Egalement face au repère,
le décrochement dans la plage observé en 1943 s'est
partiellement comblé par des transferts de sable; un peu
plus au nord et un peu moins au sud. (détail
zoom)
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Année 1969
-- Nous voyons maintenant
la "route du sel" juste à l'ouest du canal
de ceinture initial. Elle a été mise en service
cette même année afin de décongestionner
la circulation automobile vers, et depuis, la presqu'île
de Giens.
-- Le canal amorcé (vu sur photo de 1959) a été
prolongé jusqu'au nord des tables salantes ainsi que
vers le sud au delà de l'étang triangulaire. Il
y a maintenant 2 étiers en parallèle.
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Le décrochement dans la plage observé en 1943
et 1959 a totalement disparu car il a été comblé
par des transferts de sable.
-- Nous pouvons remarquer qu'à cette date, les tempêtes
ont déjà transféré le sable de la
plage dans le canal de ceinture initial. Ceci explique probablement
la création de ce nouveau étier. On commence à
reculer face à la mer. (zoom)
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Année 1983
--
Le canal de ceinture initial a disparu et a été
remblayé.
-- Sur ce tronçon, l'ancienne route a été
abandonnée ainsi que la conduite d'eau potable.
-- C'est une nouvelle route qui a pris la place du canal de
ceinture original sur une bonne longueur (zoom).
--
Tout ceci confirme notre recul face à la mer.
-- Les vacanciers peuvent dorénavant stationner sur ce
tronçon et rejoindre plus facilement la plage.
-- Le restaurant de plage "Le Passe Pied" est maintenant
en place ..... bien à cheval sur la conduite d'eau potable
de 250mm avec 9 bars de pression. Par chance, malgré
les nombreuses fuites qui firent de beaux geysers, aucune ne
se produisit sous le restaurant ! (détail
zoom)
-- A ce moment là, des enrochements et des palissades
de rondins ont été mis en place afin d'essayer
de stabiliser la dune.
-- Au fil du temps, les photos témoignent de la disparition
progressive de la végétation.
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Année 1995
Après la tempête
de 1994, un tronçon de la
Route du Sel est déplacé dans la partie nord en
bordure du canal de ceinture.
-- 15 000 tonnes de graviers de La Durance + 7 000 tonnes de sable
ont été amenées afin de compenser le recul
de la plage.
-- Le canal de ceinture continue maintenant jusqu'au sud du tombolo,
-- Le restaurant "Le Passe Pied" est toujours là,
avec semble t'il, face à lui, la plage un peu moins large.
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Année 2007
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Depuis 1995, environ 7 000 tonnes de sable de rivière
et plus de 7 000 m3 de posidonies ont encore été
amenées.
-- 1 938 tonnes d'enrochements ont été retirées.
-- Le restaurant "Le Passe Pied" a disparu.
-- Nous
constatons que dans l'alignement de la brèche, du sable
traverse l’étier et se retrouve dans les tables
salantes.
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Année 2013
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Entre 2007 et 2013, environ 8 000 tonnes de sable de rivière
et une certaine quantité de posidonies (non comptabilisée)
ont encore été amenées.
-- Lors de la prise de cette photo le 15/02/2013, nous constatons
qu'une tempête a remblayé le canal de ceinture
à droite du point repère.
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Année
2018
-- Depuis 2013, nous n'avons trouvé aucune trace, dans
les archives, de l'apport de matériaux.
Pour autant, en 18 ans (entre 1994 et 2012), ce sont tout de
même 42000 tonnes (et m3) d'apport de matériaux
qui a été réalisé sur le site. Cela
représente un défilé de 2 800 camions de
15 tonnes ! (détail tableau 43 ci-après).
-- Sur cette photo du 15/02/2018, les bancs de posidonies mortes
se font balloter par les vagues.
-- Au droit de la brêche principale, le canal de ceinture
est encore partiellement obstrué par le transfert de
sable à partir de la plage.
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De
combien de mètres a reculé le cordon dunaire
du tombolo ouest depuis 1828 ? |
1 - Préambule
Les
photos aériennes anciennes nous ont permis de suivre
l'évolution du cordon dunaire depuis 1924.
Nous allons essayer de remonter encore dans le temps,
en utilisant les cartes anciennes à notre disposition
afin de déterminer comment a reculé le cordon
dunaire depuis 1828.
Pour répondre à cette question, nous allons
utiliser Google Earth qui va nous permettre de faire des
superpositions d'images ainsi que des mesures de distances.
Les trois documents choisis sont disponibles sur le net
;
-- La photo aérienne de Google Earth 2017,
-- La photo aérienne de Géoportail de 1943,
-- Le plan du cadastre Napoléonien de 1828. C'est
le premier plan fiable pour l'exactitude de la représentation
graphique de l'état des lieux. Le résultat
des mesures que nous obtiendrons n'a pas la prétention
d'être d'une précision absolue mais devrait
nous donner un bon ordre d'idée.
-- La carte Cassini de 1780 n'a pas été
retenue car il n'y a que 50 ans d'écart entre les
deux et on
constate sur Géoportail une forte distorsion en
largeur lors des superpositions d'images entre Google
Earth et Cassini.
2
- Diaporama de la procédure suivie et des mesures
obtenues ci-dessous
3
- Résultat des mesures
Par rapport aux mesures de Google Earth, les valeurs seront
arrondies au "mètre".
**
Nous constatons qu'au droit du repère R6 et de
la borne B08 le trait de côte a reculé de
24 m. environ et il ne reste aujourd'hui qu'un cordon
dunaire de 25 m.
** En 189 ans, nous en avons perdu la moitié.
** La procédure suivie précédemment
a évité de se repérer par rapport
à des ouvrages qui avaient bougé dans le
temps (route, canal de ceinture et bornes EDF) et qui
n'étaient pas fiables.
** Sur le cadastre Napoléonien de 1828,
les mesures réalisées sur 3 km. à
partir de la borne B03, tous les 300m. env. nous donnent
une largeur moyenne de 62 m. pour le cordon dunaire.
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Rappel
historique des dégâts et travaux de protection du
tombolo occidental |
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dernière mise à jour le 11/02/2023
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