AVANT
1876
Situation
en 1870
La ville d'Hyères,
dont les habitations ne sont qu'à l'intérieur,du périmètre
des remparts est alimentée à partir des sources de La
Vierge et de La Coupiane par 5 fontaines publiques :
-- 1° celle des Palmiers (Iles d'Or/Galliéni)
- altitude 40,00m
-- 2° du Portalet - altitude 36,00m
-- 3° de la Gavotte (Massillon/Porches)
-
-- 4° de la Place de La Rade,
-- 5° du Bon Puits.
Le Bon Puits, les sources
"Trou du Peyron" et de
"l'Umine" apportent en été des compléments
non négligeables.
Le Béal apporte en abondance de l'eau non potable pour les autres
besoins. |
Plan de la ville d'Hyères
en 1870
Toute la ville est à l'intérieur des remparts !
|
Projet
du sieur BRUN (source Nègre)
Sur le cours du Gapeau, entre Solliès-Toucas
et Belgentier vers 1865, le sieur Teissier fait reconstruire l'écluse
de son usine emporté par une violente crue. En créant
une fondation transversale en béton dans le lit de la rivière,
il va involontairement bloquer l'écoulement des eaux souterraines
de la rivière qui vont se trouver une nouvelle issue, notamment
dans le canal de fuite du moulin. C'est ainsi que fut créer la
prétendue "source". L'usine est ensuite vendue à
M. Gautier, puis à M. Nègre.
Suite à des années
de sécheresse, celui-ci cherche l'opportunité de vendre
les eaux de sa source (Nègre) soit au chemin de fer, soit au
sieur Brun et Maurel de la ville d'Hyères.
Dans la crainte de pénurie d'eau dans sa commune par le détournement
des eaux du Gapeau, la ville de Solliès-Pont se porte acquéreur
par acte sous-seing privé de la source Nègre pour la somme
de 20000 francs.
Cependant M. Nègre vend une deuxième fois sa source au
sieur Roux (mandataire du sieur Brun) au prix de 30000 francs. Il s'empresse
de faire enregistrer et transcrire cet acte le 2 mai 1870 sans en informer
la commune de Solliès-Pont. Il prend même la précaution
de faire noter dans le document que les frais de procés éventuels
seraient à la charge des acquéreurs. Trois mois après
la signature de l'acte seul un acompte de 5000 francs est versé
au lieu des 30 000 francs. Il faut remarquer qu'un paragraphe de l'acte
"ne garantie pas le débit actuel ou futur de la source".
Il n'y a donc aucune garantie sur ce projet. Les estimations sont pourtant
les suivantes : 8000m3 par jour pour La farlède et 4000m3/j pour
Hyères.
|
Schéma de fonctionnement
de la source vers 1880 (archives CGE) - (zoom) |
Opposition
du Sieur
ARENE au projet
***
Mémoire du sieur Arène
(texte intégral)
En 1872, le sieur Casimir ARENE rédige et publie un mémoire
de 21 pages pour les trois communes de Solliès-Pont, Solliès-Ville
et Solliès-Farlède. Dans celui-ci il expose ses préoccupations
sur le projet du sieur BRUN pour l'alimentation en eau potable de la
ville d'Hyères :
-- aucune garantie sur l'acte de vente de la pérénité
du débit de la source,
-- dérivation d'une quantité trop importante des eaux
du Gapeau qui met en péril toute l'activité hydraulique
et agricole en aval du barrage.
-- le projet est trop ambitieux au regard des besoins à moyen
terme nécessaires à la commune.
-- remboursements trop importants pour la ville d'Hyères dont
l e coût de l'investissement est estimé à 60000
francs par an pendant 50 ans car il y a 15 kilomètres de canalisations
à poser pour arriver à Hyères. La ville a alors
un passif de 338000 francs et un budget pour l'année en déficit
de 29000 francs.
***
Pétition
Une pétition
(après 1872) est adressée à Monsieur le Préfet
(texte intégral),
probablement en relation avec le mémoire ci-avant car il y ait
fait référence à certaines clauses du traité
du sieur BRUN. Il est noté sur celui-ci que la Ville abandonne
la direction de la source de La Vierge qui alimente actuellement les
fontaines de la ville.
Il est mis en évidence :
-- le lourd investissement à réaliser au regard du nombre
de familles qui bénifieront de ces travaux, car plus de la moitié
de la population vie hors agglomération.
-- que la ville a déjà recours à un emprunt de
50000 francs afin de payer son découvert budgétaire.
-- que des dépenses obligatoires sont en prévision pour
le transfert du cimetière, la rectification de la route nationale,
la réparation de l'écluse etc.
-- que les ressources de son octroi sont engagées au profit de
la caisse des dépots et consignations pour éteindre la
dette résultant de l'achat des moulins,
-- en résumé, que la situation financière de la
ville est catastrophique et qu'il n'est raisonnable d'envisager des
dépenses supplémentaires de cette importance.
Proposition
de la Cie Générale des Eaux
Le 18 janvier 1875, l'administration centrale de la Compagnie Générale
des Eaux adresse à Monsieur le Maire un projet de traité
expliquant dans le détail dans quelles conditions sa société
pourrait se charger de la distribution en eaux dans la ville d'hyères
(texte
intégral en préparation).
Les points principaux sont les suivants :
-- L'eau sera prise dans des terrains situés dans la région
du Père Eternel,
-- Elle sera refoulée au moyen de machines à vapeur dans
un réservoir situé au quartier du Paradis,
-- Il sera posé 5000 mètres de canalisation dans une zone
définie,
-- La Compagnie s'engagera à
distribuer 1200 m3/jour,
-- La Ville conservera la propriété de ses sources pour
l'alimentation de ses fontaines monumentales.
Réunion
de la commission municipale pour acceptation du traité relatif
à la distribution d'eau potable.
Celle-ci se réunit le
30 décembre 1875 afin d'examiner et de comparer les projets de
M. BRUN et de la Société Générale des Eaux
de Paris (copie du texte intégral).
Le Marquis de Gaillard, Maire de la ville, ouvre la séance en
faisant un rappel de la situation préoccupante de l'eau potable,
surtout après les dix mois de sécheresse que la contrée
vient de subir. Il présente ensuite en détail les deux
projets, en mettant en évidence les points forts et faibles de
chacun.
Après étude, la commission municipale décide
de choisir le projet de la Société Générale
des Eaux de Paris.
|
|