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![]() Latrines romaines découvertes à Pompéi Un courant d'eau circulait sous les sièges C'était le luxe dans la convivialité ! |
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Quant au balayage, chacun, s'occupait
du " devant de sa porte et de sa maison ", les balayeurs
formaient des tas plus ou moins élevés. Si le propriétaire
possédait quelque bête : mulet, âne ou chèvre,
le fumier s'accumulait dans l'étable attenante ou avec les
balayures. |
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La vieille ville possède encore une rue dénommée "rue de Fanguerot", ou du Fangarot. Ce nom est très imagé ; il évoque la "fango", la boue ; et le "fangarot", comme la "fangarié", lou "fangaras" sont des tas de boue, les bourbiers. Mais, arrivons au sujet "osé". Il s'agit du "Passo-res" ou "Passarès" dans le Var. Voici comment Mistral (Trésor du Félibrige) traduit ce mot : " Ne passe-t-il personne ? " et il le définit : " Gare dessous ", avertissement que l'on crie lorsqu'on veut jeter quelque chose dans la rue ; potée d'ordures, pot de chambre versé par la fenêtre. L'usage des "Passo-res" existait non seulement à Hyères mais dans la plupart des villes et villages de Provence et d'ailleurs sans doute, au Moyen Age. Quand la ménagère voulait jeter quelque chose dans la rue, elle se mettait à la fenêtre, et, après avoir crié : " Passo-res ? " elle se débarrassait alors de ce qui la gênait. Parfois, un peu pressée, elle criait l'avertissement, tout en jetant le contenu de son récipient et il pouvait arriver alors que quelque passant malheureux reçût sur la tête ou sur les vêtements... ce que vous savez. L'usage du "Passo-res" fut interdit à une certaine époque, sans doute au XVIIe ou XVIIIe siècle. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure, aussi malgré arrêtés et avis du "varlet de vilo" (crieur public), malgré les contraventions, il subsista de longues années encore. Dans les villes et villages qui avaient la chance de posséder de l'eau courante les ménagères vidaient leurs pots au ruisseau ou à la rivière. D'autres favorisées effectuaient le vidage chez elles dans une sorte d'entonnoir métallique placé à l'extérieur même de la fenêtre et pourvu d'un tuyau de descente, qui s'en allait au caniveau de la rue où l'eau courante emportait le tout. Les rigoles creusées dans la chaussée ne devaient recueillir que les eaux de pluie et les " eaux ménagères ". |
![]() Récupération des excréments dans les tonneaux Photo Giens 1900 - les vieux métiers |
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Nous sommes là vers les années 1600. Les informations
ci-après ont été extraites du livre "Pages
d'histoire d'Hyères" de Gustave Roux. |
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Je
vais reproduire ci après quelques passages essentiels
(après la page 327). |
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Voila
ce que nous dit Alphonse Denis sur ce sujet : "La salubrité publique surtout, qui devrait être le premier souci de l'Autorité municipale, dans une station hivernale aussi importante que la nôtre, laisse beaucoup à désirer. ……… l'Autorité municipale qui fait surveiller ses rues et places par un commissaire de police et six agents; et qui consacre annuellement, rien qu'à l'enlèvement des immondices, la somme considérable de 3500 francs; quand autrefois cette dépense n'était que de 300 francs, et alors que, dans beaucoup de villes, la Municipalité afferme à un prix souvent élevé le droit d'enlever les balayures des rues; ce qui du reste se faisait à Hyères même, sous l'ancienne monarchie. Nous avons vu, ailleurs, en effet, que la Commune affermait au prix, assez important pour l'époque, de 200 livres par an, l'enlèvement des « escoubilles » provenant des rues principales de la ville. …………. Hâtons-nous de reconnaître cependant que ce ne sont pas les règlements de police hygiénique qui manquent à Hyères; tous les administrateurs qui se sont succédé à la Mairie, montrant à cet égard une louable émulation, ont tenu à honneur de débuter, dans leurs fonctions, par la publication d'un règlement de salubrité publique; seulement ils ont à l'envi négligé de le faire exécuter. Nous dirons plus, et cela est à peine croyable, ils en ont eux-mêmes empêché systématiquement l'exécution, dans un mesquin et misérable intérêt de popularité malsaine. Il y a quelques années, nous plaignant au Commissaire de police de la malpropreté des rues qui avoisinent notre demeure, nous reçûmes cette réponse qui nous fut faite devant témoins : « La Mairie nous défend de dresser des procès-verbaux, et quand nous en dressons, elle les annule. » Un ancien Commissaire intérimaire nous disait, ces jours passés : « Le Maire m'a sauvent dit : Criez, tempêtez, menacez tant que vous voudrez, mais ne faites jamais de procès-verbaux. » A quoi servent alors les six agents de police qui coûtent si cher à la Ville ?. Avant 1848, la surveillance des rues et places publiques était confiée à un seul agent dont le nom mérite d'être conservé, l'ancien soldat Féraud, et la ville était propre. C'est que ce brave homme faisait son devoir, y étant encouragé par la Mairie d'alors. Nous n'entrerons dans aucun détail relativement aux causes permanentes d'insalubrité qui existent dans la ville d'Hyères, ni sur les mesures qu'il y aurait à prendre pour les faire disparaître. Nous aurions trop à dire sur ce triste sujet. Cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler l'état déplorable dans lequel se trouve le Béal-des-Moulins, dans la traversée de la ville. Sur tout son parcours, depuis le quartier des Iles-d'Or, jusqu'au dernier moulin à farine, il reçoit les immondices de toute nature, eaux et résidus des cuisines, vidanges des lieux d'aisance, etc., provenant des maisons qui le bordent. Il y a plus; on a pu voir qu'autrefois on avait fait tous les efforts possibles, pour éviter le déversement, dans le Béal, des ruisseaux des rues et voies publiques. |
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Il
n'en est plus ainsi, depuis quelques années. A la porte de
Fenouillet, par exemple, on a fait arriver directement dans le canal,
les deux ruisseaux qui amènent non seulement les eaux des rues
voisines, mais encore celles des égoûts qui descendent
de la ville haute. L'eau du Béal, ainsi souillée et
corrompue, se rend au grand lavoir de l'avenue d'Almanarre, où
les habitants de la moitié de la ville, viennent laver (?)
leur linge. Nous savons que la nouvelle Administration a commencé
à prendre quelques mesures pour remédier à un
pareil état de choses. Nous nous empressons de l'en remercier,
en la suppliant de persévérer avec fermeté dans
ses bonnes résolutions.
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