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Historique
de l'eau à Hyères - Ile de Porquerolles |
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STATION
DE DESSALEMENT EN VUE
Article paru dans le journal NICE MATIN
le samedi 3 février 2007
La pénurie d'eau chronique
à Porquerolles et l'état alarmant de la nappe phréatique
après plusieurs années de sécheresse devraient
déboucher sur la création prochaine d'une unité
de dessalement.
« Le projet d'implantation porte sur 500 m3/jour », a
précisé l'adjoint Gérard Daziano, lors du dernier
conseil municipal.
« Après être passé au Conseil départemental
de l'environnement, le dossier est transmis au Conseil supérieur
de l'hygiène de France qui doit délibérer en
février. Un permis sera déposé dans les prochains
jours, en concertation avec l'Architecte des Bâtiments de France.
L'enquête publique aurait lieu courant 2007 ».
« Une solution provisoire
»
L'île reçoit environ un million de visiteurs par an.
Les remontées salines sont de plus en plus perceptibles dans
l'eau potable et le très faible niveau de la nappe pourrait
mettre en péril l'environnement de ce site classé. Ceci
a conduit depuis deux ans la commune à effectuer des apports
d'eau par bateau, l'été, parallèlement aux arrêtés
réduisant la consommation.
« Cette unité n'est qu'une solution provisoire »,
a déclaré le maire, Léopold Ritondale. «Nous
continuons sur le projet d'une conduite sous-marine. La station de
dessalement pourra ensuite bénéficier à Port-Cros
».
« Outre la sécurisation en eau potable, la station permettra
l'hiver de régénérer la nappe, avance Gérard
Daziano, et d'éviter de pomper dessus ».
Article signé N. B.
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PORQUEROLLES
MANQUE D’EAU
Article paru dans le journal NICE MATIN
le samedi 12 juin 2004
Les réserves en eau sont
minimes et les îliens doivent réduire leur consommation.
« Pourtant, nous avons un projet de canalisation sous-marine
qui permettrait d’assurer la continuité territoriale
et le service public de distribution d’eau », souligne
l’élu Gérard DAZIANO.
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Pas vraiment une
histoire d’eau, mais plutôt un remake de Manon des Sources...
« Nous sommes obligés de limiter la consommation d'eau
sur Porquerolles ; voire de pratiquer des coupures à certains
moments. » A situation de crise décision d'urgence. Gérard
Daziano, adjoint aux travaux, a en main les deux arrêtés
de réglementation de la consommation», signés
par Léopold Ritondale (1). Rare, le liquide doit être
consommé avec modération.
Le manque de précipitations, la sécheresse qui perdure,
un nombre de consommateurs qui ne varie pas et une nappe phréatique
au plus bas : «la situation est telle qu'il faut rationner.
» Le problème est récurrent, «Pour que de
l'eau soit disponible sur l’île, des forages ont été
faits.
Dans les années quatre-vingt, ils ont déjà montré
leurs limites. »
Evoquée vingt ans plus tôt, la pose d'une canalisation
sous-marine refait surface. En 2002, le projet prend une autre dimension
sous l'impulsion du maire. Deux études sont engagées..
L’une portant sur la comparaison des différentes options
pour sécuriser l'alimentation en eau potable sur l'île.
L’autre sur l'étude de la biocénose entre la Tour
Fondue et Porquerolles. Conclusion : la conduite est la solution la
plus intéressante.
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Suivent
des réunions de travail entre les élus, les techniciens,
les représentants du Parc National – «d’accord
sur le principe de la conduite» -, les services de l'Etat.
Après étude par la mission inter-services de l’eau
(MISE) en juin 2003, les services de la préfecture soulignent
que si « cette solution paraît intéressante, elle
n'est pas justifiée comme étant la seule solution possible
et optimale. » |
Un forage à 200 mètres de profondeur
Que faire alors ? L’exploitation profonde du sous-sol de l'île
n'est pas à négliger, précisent-ils. «
On nous demande de pratiquer une exploration par forage. A 200 mètres
de profondeur. »
Le hic : l'investissement important - pour une recherche à
20 mètres, la ville a récemment déboursé
13 500 € (les travaux sur l'île coûtent 30 % plus
cher aussi) et la possibilité de tomber sur une nappe phréatique
non rechargée.
« Ce fut notamment le cas au Levant », souligne-t-on à
la Générale des Eaux (CGE). Enfin, la nécessité
de faire toutes les canalisations à partir de ce forage. L'Agence
de l'eau et le Conseil Général sont d'ailleurs, souligne
l'élu, pessimistes sur l'efficacité de cette hypothèse.
Retour à la case départ : la pose d'une canalisation,
un simple conduit de 20 cm posé sur le fond. Comme les câbles
d'EDF ou de France Télécom. Coût de l'opération
; 3 M€.
En pratique, il suffit d'installer 3,2 km de canalisations. La ville
a déjà réalisé les études, la faisabilité,
et les financements sont quasi assurés. « Et on continue
à tarder. On préfère rationner l'eau. Et quand
il n'y en aura plus ? Les Porquerollais ont droit à l'eau.
» Pour la municipalité, il est temps d'installer l'aqueduc
sous-marin nécessaire à ce service public. Sinon, il
faudra couper les robinets et s'attendre à une aggravation
de l'état de la flore insulaire (2). Un problème d'eau
toujours aussi trouble...
(1) INTERDICTION D’ARROSER
- Promeneurs : IL est conseillé de porter, lors de la visite
sur l’île, des gourdes, des bouteilles d’eau. Les
points d’eau – la fontaine notamment – ont été
coupés.
- Plaisanciers : Les pleins en eau potable devront être faits
ailleurs que sur l’île.
- Deux arrêtés de réglementation interdissent
de laver les bateaux, les voitures, d’arroser les voies publiques,
les jardins et pelouses.
(2 ) L’adjoint indique
que le conservatoire botanique a déjà, eu égard
à l'état de la nappe phréatique, décidé
de ne pas arroser les collections pour ne pas déstabiliser
la flore avec une eau trop salée.
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L’avis
de la DDASS
" Attention eau salée "
Face
au manque crucial d'eau dans la nappe phréatique, l'adjoint
en charge des travaux, Gérard Daziano, a multiplié les
rencontres avec les responsables de la Générale des
eaux, Jean Fieschi et la Direction Départementale des Affaires
Sanitaires et Sociales. Le point avec l'élu.
L'eau est beaucoup plus chargée en sel ?
Gérard Daziano : « Plus nous puisons, plus le taux de
salinité est élevé. En temps normal, nous dépassons
déjà les quotas recommandés.
Pire, depuis avril, nous atteignons les 400 mg/l de chlorure et les
200 mg/1 de sodium, mais nous bénéficions d'une dérogation
depuis 1999.
Aujourd'hui, un palier a été franchi. Vu la situation,
nous dépassons même les limites posées par cette
autorisation. »
Potable ou non ?
G.
D. : « L’Organisation mondiale de la santé fixe
des recommandations. Il faut savoir que les paramètres chlorure
et sodium analysés à Porquerolles ne sont pas dangereux
pour la santé. L’eau est potable.
C'est la ville qui le dit ? |
G. D. : «
Non. La Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
(DDASS) s'est prononcée jeudi sur le cas de l'eau distribuée
sur l'île. Il n'y a pas de problème particulier par rapport
à la teneur en sel. Toutefois, les personnes qui font un régime
sans sel doivent être vigilantes. D'ici quelques jours, la DDASS
doit mettre en place une veille sanitaire. »
Le retour à la normalité...
G. D. « Difficile à envisager pour l'instant. Il n'y
a pas de pluies. La nappe est au plus bas. Les antécédents
ne sont pas négligeables : 3 ans de sécheresse, un déficit
en eau prolongé et des conditions climatiques qui n'annoncent
pas de précipitations pour recharger. Depuis 2002, la Générale
des eaux, le fermier de la ville, envoie des courriers aux gros consommateurs
(CCI, IGESA, hôtels, restaurants) pour qu'ils limitent leur
consommation.
Et ce n'est pas suffisant ?
G. D. « Ils font des efforts. Mais les réserves sont
au plus bas ».
Texte Peggy POLETTO & Photos
: Dominique FOURNIOUX
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