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L'eau
du canal de navigation d'Hières
et la naissance de "l'Ayguade" |
Les
travaux ... sans fin pour la construction d'un port marchand
au Ceinturon |
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1605
C'est
en 1605 que le port (ou lone) établi à l'Est de la campagne
du Ceinturon, à environ 200 mètres de distance, a été
creusé. Son seul et unique but était la création
d'un canal de navigation dans lequel les bâtiments puissent
entrer et sortir, pour le déchargement et le chargement des
marchandises qui arrivaient du Levant. On voulait supprimer les difficultés
qui existaient et les dangers qu'éprouvaient les bâtiments
à franchir la passe ouest de l'île de Porquerolles pour
gagner Toulon et Marseille.
Ce canal de navigation qui, au fait, n'était autre chose qu'un
port, a été appelé la "lone". Il a
été commencé aux frais et par les soins de l'administration
communale. Il avait son embouchure couverte du côté sud-est
par une jetée qui, construite malheureusement dans une fausse
direction, n'a pas empêché les flots de jeter les alluvions
dans le canal et de combler en partie son embouchure. Cette jetée
se trouve , en 1890, hors des eaux, à environ 100 mètres
du rivage, tellement le retrait de la mer a été sensible.
** 1691
Il est dit dans un livre ancien, déposé
à la bibliothèque de la ville :
"Ces travaux furent interrompus à la mort du meilleur
des rois et ils furent repris en 1691, mais déjà on
fut obligé de prolonger la jetée et l'on en jeta les
fondements, mais alors la ville étant privée des secours
que lui avait accordés Henri IV ne fut plus en état
de subvenir aux dépenses que ces travaux nécessitaient
; ils furent arrêtés."
** 1714
Ce n'est qu'en 1714 que ces travaux sont repris.
L’assemblée de la Provence accorda à la Communauté
d’Hières, pour la construction du môle et du canal,
la somme de 21 000 francs et la même année, l’Assemblée
donna le bail de l’entreprise moyennant la somme de 22 600 francs,
à payer par la province et 2 600 francs par la Commune, laquelle
s’était soumise à faire une jetée de pierre
perdue, de 150 toises de longueur (environ 290 mètres).
Le Gouvernement ayant donné son adhésion, ces travaux
furent en partie exécutés et la presque totalité
de la somme fut dépensée.
La réussite de cette entreprise dépendait du choix d’un
ingénieur capable de diriger ces travaux et qui connut en même
temps le moyen de tenir toujours le passage ouvert et de le garantir
des sables.
** 1717
Une seule jetée du côté de l’Est
ne suffisait pas, il en fallait une autre du côté de
l’ouest.
C’est ce qu’on reconnut et dans une seconde assemblée
générale de la dite province, tenue en 1717, M. le Premier
Président et l’Intendant y ayant représenté
qu’il était chargé suivant les instructions qu’il
avait reçues du Roi, de demander 15 000 francs pour mettre
le dit môle à perfection, puisqu’il s’agissait
de faire une autre jetée du côté de l’Ouest,
il fut, en conséquence, délibéré d’accorder
la somme de 7 500 francs qui serait payée lorsque la dite Communauté
aurait, de son côté, rempli les obligations auxquelles
elle s’était soumise.
L’ouvrage fut commencé puisqu’on y voit encore
aujourd’hui, du côté de l’Est, une muraille
d’environ 100 mètre de long, au bord du dit canal, qui
s’avance dans la mer.
Mais la mort de Louis XIV, survenue dans l’intervalle, en 1715,
la minorité de son successeur, la dépréciation
des billets de banque et la peste qui survinrent coup sur coup, nécessitèrent
la cessation de ces travaux.
** 1752
En 1752, M. le Marquis de Paulmy, ministre de la guerre, en tournée
dans cette ville pour visiter les côtes de cette belle rade,
se porta sur les lieux reconnaissant l'avantage du projet et la facilité
de son exécution.
Le 19 novembre 1752, il adressa une demande au gouvernement, relative
à la confection de nouveaux plans et devis pour la construction
d'un port au Ceinturon ; vu les grands avantages que donnerait à
la navigation et les grands bénéfices que retireraient
le Gouvernement et la commune de ce port.
Les membres du Gouvernement, à l'unanimité, acceptèrent
la demande faite par le M. le ministre de la Guerre, les plans et
devis furent dressés et le 4 janvier 1753, le Conseil Municipal,
sur la demande de M. Barthélemy Barrallier, officier du port
de Toulon, en accepta le paiement qui fut de 300 livres.
Le montant total du projet Barrallier était de 160 000 livres,
les plans et devis (voir copie ci-contre) furent envoyés
au Ministre et à l'Intendant de la Province avec ces suppliques
pour en demander l'exécution.
Les guerres de 1755, survenues à cette époque, qui durèrent
sept années, firent encore abandonner ce projet.
** 1784
En 1784, des administrateurs, dévoués et zélés
au bien public, firent des perquisitions pour trouver quelques personnes
capables de diriger ce projet. Ils rencontrèrent le sieur Rose,
entrepreneur des fortifications de Toulon, qui voulut s'en charger
et dans le Conseil Général tenu par les administrateurs,
le dit Rose se présenta et offrit de faire le dit canal à
ses frais et dépens, conformément aux plans et devis
du sieur Barrelier ; il demanda seulement, à titre de compensation
et pour l'indemniser de ses débours, un droit sur toutes les
marchandises qui s'embarqueraient et se débarqueraient dans
le dit canal pour le temps et terme de trente ans, après lequel
terme le dit canal appartiendrait à la commune d'Hyères.
Cette proposition ne fut pas acceptée par des personnes du
pays, mal intentionnées, qui firent naître mille difficultés
et qui parvinrent malheureusement à faire manquer ce projet
qui ne coutait rien ni au Gouvernement ni à la Commune.
** 1786
Le 3 décembre 1786, le Conseil municipal de la ville d'Hyères,
désireux de donner une suite sérieuse à l'exécution
des plans et devis dressés par M. Barrelier, décide
à l'unanimité d'assembler tous les contribuables pour
la continuation du port.
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Extrait de carte
Cassini de 1770 avec tracé du canal et indication
du "mur du port comblé", le Roubaud se jette au nord
de l'étang des Peschiers
(zoom) -> sur lequel une flèche rouge indique la position
du début du canal

Extrait de carte
de 1792. Le torrent "La Sauvette" se jette
au nord de la Bastide du Ceinturon. Juste au dessus il y est fait
mention des
murs du port comblé. Ce plan semble moins précis que
celui ci-dessus - (zoom)

Copie montage
du devis original établi par M. Barthélemy Barrallier
en 1786
(zoom pour bonne ....et patiente lecture) - (1)
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1791
Ce n'est qu'en 1791 que le Gouvernement, prenant en considération
les avantages d'un port, fit dresser à ses frais un nouveau projet
pour rendre le canal entièrement navigable et le construire jusqu'au
quartier de Macani.
Ces plans et devis furent de nouveau dressés mais ne purent être
terminés à cause de l'effervescence politique dans laquelle
vivait la nation tout entière à ce moment.
Le 28 pluviose, an X, le Conseil municipal de la ville, comprenant les
grands avantages et surtout les grands bénéfices que donneraient
à la ville d'Hyères la continuation du dit port de commerce
à établir sur le canal dit "Lone", décide
à l'unanimité de reprendre cette importante question et
nomme pour l'étudier M. Auffren, rapporteur, avec une commission
composée de cinq membres.
Le long mémoire déposé par M. Auffren se trouve
en entier transcrit sur le registre des délibérations
de l'an X, page 95.
J'en détache le passage suivant :
"Il y a, dans la rade d'Hyères (Var), un bras de mer qui
s'avance dans la plaine dit le Ceinturon, qui a environ 500 toises de
longueur (environ 975 mètres), de 12 à 20 de largeur (23
à 40 mètres) et de 16 à 20 pieds de profondeur
(5 à 6,50 mètres), depuis l'embouchure jusqu'à
la fin.
La population de la ville
est d'environ 7 000 âmes. Le commerce qui s’y établirait,
une fois le canal fait ; l’augmenterait du double dans l’espace
de cinq à six ans. Ce canton deviendrait une pépinière
de matelots pour l’état. ………..
La plus grande partie des habitants (je copie cette phrase parce que
tout le monde sait qu’ils ont bien changé depuis cette
époque) sont désoeuvrés, oisifs et fainéants
étant portés, par la beauté et la douceur en hiver
du climat et par la qualité de gibier de toute espèce
qui leur fait abandonner leur état pour embrasser celui de la
chasse qui est des plus attrayants dans ce pays, mais qui ruine les
familles quand le chef n’est plus en état d’agir,
lors ils travailleraient dans le canal, chargeant et déchargeant
les bâtiments. »
Les travaux quoique n’ayant été projetés
que pour une longueur de 500 toises, furent exécutés jusqu’à
cette époque, c'est-à-dire jusqu’en l’an X
(1801), sur une longueur de 600 toises (environ 1170 mètres).
L’entrée du canal dans la mer était garantie par
des jetées et des encombrements. Ce canal avait pour objet :
1° de faciliter l’aygage à cause des sources d’eaux
vives qui sont à côté du canal ;
2° de faciliter l’abord des bâtiments étrangers,
qui apporteraient leurs denrées et marchandises et viendraient
charger celle du terroir d’Hyères.
Malheureusement pour Hyères tout s’arrête à
cette date, travaux et projets, l’argent dépensé
par le gouvernement, par la province et par la commune reste enfoui
dans ce canal et dans le môle ; ne laissant aux habitants d’Hyères,
que le souvenir de grandes espérances données par un si
beau projet."
L'ensemble du texte ci-dessus est
extrait d'un mémoire établi par Joseph BRUNET en 1890,
intitulé "Revendication des droits communaux sur le domaine
du Ceinturon", disponible en consultation au Salon du Patrimoine
de la Médiathèque d'Hyères.
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1815
Le 1er septembre 1815, M. Louis Jean-Baptiste AURRAN achète le
domaine du Ceinturon qui n'était à cette époque
qu'une vaste plaine inondée presque toute l'année par
les déversements du Gapeau, par les eaux du Roubaud (qui
se jetait alors dans les l'étang des Peschiers ; au niveau de
la décheterie actuelle) et par les eaux montantes de la
mer.
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1820
Les habitants demande de reprendre les travaux du port du Ceinturon.
Le projet est réétudié. En parallèle, M.
AURRAN étudie un projet afin d'assainir les terres de son domaine
qui lui permettrait de retirer un produit de celles-ci, jusqu'alors
stériles.
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1822
Le 13 mars 1822, il obtint du Gouvernement une ordonnance royale l'autorisant
à faire tous les travaux nécessaires pour empêcher
les inondations.
Ces travaux furent exécutés conformément au plan
dressé le 26 janvier 1820 par M. LIVACHE, ingénieur des
ponts et chaussées.
Parmi ces travaux, il était prévu de détourner
le lit du Roubaud jusqu'à l'extrémité du canal
existant. Ceci permettait d'utiliser les 1100 mètres déjà
creusés.
A ce moment là, le projet de "canal navigable" devenait
l'extrémité du torrent "le Roubaud" qui avec
son débit, limitait l'ensablement de son embouchure.
Et les années
passèrent .......... et toujours pas de "port de commerce".
Informations extraites d'un mémoire
établi par Joseph BRUNET en 1890, intitulé "Revendication
des droits communaux sur le domaine du Ceinturon", disponible en
consultation au Salon du Patrimoine de la Médiathèque
d'Hyères.
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Extrait
de plan de 1823 du règlement d'arrosage du Béal
qui se recoupe tout à fait avec celui ci-contre à
droite. Nous pouvons observer qu'à cette date en dehors
de la ferme du Ceinturon et du poste de douane en bordure de plage,
la zone est "vierge" de toute habitation. Le texte en
bleu a été rapporté sur le plan original
- (zoom) |
Extrait
du plan du cadastre napoléonien de 1828 avec le canal du
Ceinturon. Les dimensions de l'extrémité du "Roubaud"
correspondent tout à fait au rapport de M. J. BRUNET: Long=1100m
, larg= 20 à 40m - (zoom) |
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La
naissance des "Aiguades", de "l'Ayguade",
de son pont de bois et de son port au Ceinturon. |
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Dans
cette page, nous ne pouvons pas dissocier, l'histoire du port du Ceinturon
sans faire la continuité qui nous amène à celle
du "port de l'Ayguade" d'aujourd'hui.
*
Les chemins d'autrefois.
Comme le montre le plan ci-dessus, en 1823 le lieu dit que nous appelons
aujourd'hui "l'Ayguade" n'existait pas (
Le texte en bleu a été rapporté sur le plan original).
** Les seuls bâtiments figurés sur ce document sont :
--- la bastide du Ceinturon avec son chemin d'accés par le sud-ouest,
--- le poste de douane (situé en bordure de mer
en face le Ceinturon).
** L'av. A. Decugis actuelle aboutissait, en impasse au niveau d'une
lone.
** Il n'existe pas de chemin "transversal" en bordure de mer.
Je vais reproduire
ci-après un extrait
d'article de presse rédigé par Gustave Roux qui nous
raconte l'histoire de ces chemins d'autrefois qui permirent la naissance
de "l'Ayguade"
(orthographe déformée du mot "aiguade"
qui signifie "provision d'eau douce que l'on prend sur le rivage
de la mer pour les vaisseaux lorsqu'ils en manquent le long de leur
voyage". |
Plan de
1914 sur lequel nous retrouvons les indications suivantes:
- le chemin de l'Estalle, la lone de l'Estalle,
- l'aiguade de la Marine et l'aiguade du Commerce,
- l'ancien Port d'Hyères
- le poste de douane face à l'aiguade du Commerce
- En parallèle au rivage, nous voyons la voie ferrée
inauguré en 1876,
mais toujours aucune trace de chemin littoral - (zoom) |

Lithographie représentant "l'aiguade de la Marine"
et son estacade - (zoom) - (1)
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"1)
Le chemin de la Muscatelle.
Durant l'antiquité et le haut moyen âge, il est probable
qu'il n'existait aucun chemin conduisant à la mer en ces lieux,
la plaine étant très marécageuse.
A la fin du moyen âge et après, le chemin de la Muscatelle,
un chemin de terre, un gros sentier sans doute, partait du quartier St
Lazare, traversait le Presq et se rendait vers un vignoble produisant
un raisin muscat, d'où son nom. Mais ce chemin n'avait pas d'issue
sur le rivage de la mer ; il se perdait dans les "pradellas"
et les "Jonquières" au quartier des lones, "alas
lonas".
2) Le chemin du Gresq ou de l'Estalle.
A partir du XVIème siècle, ce chemin s'appelait le chemin
du Gresq et au siècle dernier encore. Voici la description de ce
chemin dans un document officiel de 1839-40 :
"Chemin du Gresq. Point de départ : terre dite de la Blocarde
: aboutit à 420 m. de la mer. Longueur 3150 m. : largeur de 4 m.
à 8 m."
Mais concurremment à ce nom, le chemin s'appelait aussi : chemin
de l'Estalle, parce que depuis le XVIIème siècle, une vieille
famille Hyéroise, les Estalle, y possédait de grandes étendues
de terres, vers la mer, où une lone s'appelle d'ailleurs encore
: lone de l'Estalle....
Parmi ces propriétaires nous avons relevé un "Barthélemy
Stalle" en 1626, un "Joseph Estalle", médecin en
1736, un "messire Estalle", chamoine en 1791.
3) Le chemin de l'Ayguade et du Ceinturon.
En 1863, on construit sur le rivage de la mer une aiguade pour
la marine de l'état , c'est à
dire un grand réservoir où les bateaux venaient
s'approvisionner en eau potable. Grace à une estacade se dirigeant
vers la mer, on emplissait les pinasses.... C'était le "Pont-Neuf"
dont quelques Hyèrois se souviennent encore.
Peu à peu le chemin devint le chemin de l'Ayguade et du Ceinturon
(vu la proximité de la lone du Ceinturon).
Ce chemin devint de plus en plus utilisé, non seulement par les
jardiniers "des Grés", mais encore par les nouveaux jardiniers,
de plus en plus nombreux, du Plan, mais encore par les charretiers qui
allaient chercher le sable marin pour la construction des maisons, et
enfin par les estivants, "les cabaniers", de la station l'Ayguade-Le
Ceinturon. ........." |
*
Les aiguades
-- Aiguade de la Marine
(compléments
d'informations à l'article ci-dessus de Gustave Roux).
Données
techniques relatives à cette "aiguade"
-- Départ de l'eau du puits du Gouvernement ; altitude de terrain
= 0,60m NGF
-- Arrivée de l'eau dans le réservoir qui était
situé en
bordure de plage au niveau
de la "Stèle de Saint Louis" ; altitude
du terrain = 1,00m NGF (le terrain est donc en contrepente).
-- Distance du puits à l'aiguade en ligne droite = 1000m
Comment cette "aiguade" pouvait t-elle se remplir
en 1863 ?
-- En 1863, l'aiguade devait probablement se remplir par le
principe des vases communicants car le pompage par moteur n'existait
pas. Le puits toujours visible ne comporte aucune trace de noria ancienne
qui aurait laisser supposer à une surélévation
de l'eau, au départ, pour un écoulement gravitaire vers
l'aiguade. Sur 1000m, il aurait fallu une "certaine" pente
alors que le terrain est "en contrepente" !
Ultérieurement, grace à une pompe actionnée par
un moteur thermique, l'eau était puisée dans l'aiguade
pour être refoulé dans une canalisation en plomb, posée
sur l'estacade se dirigeant vers la mer. Cela permettait de remplir
directement les pinasses (embarcations qui permettent
de transporter des charges entre la côte et le navire qui est
ancré au large).
--
Aiguade du Commerce
Cette
aiguade est rarement citée et pourtant nous retrouvons son existance
sur différents plans de 1890, 1900 et 1914. Vu son implantation,
elle ne pouvait être alimenté que par des puits situés
autour de la Bastide du Ceinturon. Dans un rayon de 400m, il en est
reprèsenté 7, dont certains ont disparu aujourd'hui.
M. BORGETTO Jean-Luc (propriétaire de terrains dans le secteur)
a retrouvé des canalisations en poterie à environ 2 mètres
de profondeur qui étaient en alignement avec certains puits.
Il se souvient également d'un bassin fait de briques de terre
cuite, en ruine en bordure de la plage à l'endroit indiqué
sur le plan ci-contre.
--
Hypothèse de remplissage des aiguades
---- En fonction des constatations faites ci-avant, je me suis donc
demandé comment cela pouvait bien fonctionner !!! Je vais donc
me "mouiller" en émettant "une hypothèse",
jusqu'à trouver des informations me donnant la preuve d'une solution
technique différente.
---- La plus forte probabilité est que le remplissage de l'aiguade
de faisait simplement par le bas de celle-ci en communication directe
avec les différents puits. Au fur et à mesure que l'eau
était puisée dans la citerne, elle pouvait alors se remplir
à nouveau, automatiquement, et sans énergie, sur le principe
des vases communicants (voir schéma ci-contre)
.
--
L'abandon des aiguades
---- Le 12 avril
1867, le sieur Agard loue un terrain aux Salins afin d'y créer
un débarcadère.
---- En 1872, la Marine fait transformer la jetée des Salins
en port sous les directives de l'Amiral Pothuau (qui
s'appelle encore aujourd'hui le port Pothuau).
---- En 1876, la Compagnie Générale des Eaux signe une
convention avec la ville d'Hyères par laquelle elle s'engage
à réaliser, à ses frais, un réseau de distribution
d'eau potable dans un périmètre défini.
---- En 1881, une canalisation en tuyau de ciment de 150mm amène
l'eau jusqu'au port Pothuau des Salins, en passant par le hameau de
Saint Nicolas Mauvanne ou nous trouvons encore trace du fronton de la
fontaine daté de 1881.
Il semble fort probable qu'à partir de cette date les aiguades
.... de l'Ayguade seront progressivement abandonnées. Pour la
date exacte ! Mystère !!!
Notons au passage
que notre côte subira successivement deux raz-de-marée
en 1914 et 1920, qui détruiront une grande partie des installations
cotières.
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Puits du Gouvernement
actuel dont l'accés est protégé par des palettes
de chantiers ainsi que par des ruches d'abeilles ! - (zoom)


Sur fond de
plan de 1914, représentation des 7 puits répertoriés
à proximité immédiate de l'aiguade du commerce
et du poste de douane - (zoom)
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Estacade
de l'aiguade vers 1920 qui à cette époque n'est
plus utilisé
pour le ravitaillement des bateaux en eau douce - (zoom) - (2) |
Nombreux
navires au mouillage dans la rade d'Hyères, en attente
probable de ravitaillement en eau douce - (zoom) - (2) |
Fronton
de la fontaine de Saint Nicolas Mauvanne qui a été
mise en service en 1881 - (zoom) |
Quai de
la Marine au port Pothuau des Salins qui ravitaillera
les bateaux à partir de 1881 - (zoom) - (2) |
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Le pont de bois Je
n'ai, pour l'instant, aucune indication sur la date de construction et
de démolition de ce pont de bois qui permettait de traverser le
Roubaud. Nous en retrouvons trace sur les photos ci-contre. |
Pont de
bois en traversée de l'embouchure du Roubaud ou les barques
de pêcheurs se mettent à l'abri à l'ouest
du pont - (zoom) - (2) |
Détail
du pont de la photo ci-dessus. A travers les rambardes du pont
on ne voit aucune jetée qui protège l'entrée
du canal. En arrière plan, l'île de Porquerolles
- (zoom) - (2) |
Vue
Nord/Ouest du pont de bois et de la lone - (zoom) - (2) |
Le palmier
à gauche de la photo a grandi, le pont de bois a disparu.
Il a été reconstruit plus à l'ouest à
côté de celui de la voie ferrée. La jetée
a été mise en place à l'embouchure du Roubaud.
En arrière plan, l'île de Porquerolles nous sert
toujours de repère - (zoom) - (2) |
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Les cabaniers et la plage
Progressivement des constructions
légères", puis "moins légères"
seront construites en bordure de la plage.
Ce sera la naissance de "l'Ayguade" ...... cette fois avec
une "Y" et non plus avec un "I" qui était
son orthographe originale. |
Les "cabanons"
commencent à apparaître le long de la plage
de ce qui va devenir "l'Ayguade" - (zoom) - (2) |
La restauration
s'organise sur le boulevard du Ceinturon
au niveau de la gare de la Plage - (zoom) - (2) |
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Le
port de plaisance de l'Ayguade |
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A ce jour, l'embouchure
du Roubaud est devenu progressivement "le port de l'Ayguade".
Les berges ont
été aménagées avec des appontements de plus
en plus nombreux.
Seul les bateaux de faibles hauteurs peuvent remonter au dela du pont
qui enjambe le Roubaud. Celui de la voie ferrée a laissé
sa place à celui de la piste cyclabe.
Un barrage anti-sel
a été mis en place à environ 1000 mètres
du rivage afin de limiter les remontées du biseau salé
dans la nappe phréatique.
Malheureusement celui ci est hors service depuis bien longtemps et le
biseau salé remonte dans les terres sur environ 2000 mètres.
Pratiquement
toutes années, il est indispensable de désensabler l'entrée
du port.
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Entrée
du port de plaisance ... et embouchure du Roubaud - (zoom)
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Le canal
du Ceinturon... vu du chateau d'Hyères - (zoom)
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Canal
à l'embouchure du Roubaud à l'ouest du pont qui
le traverse.
En arrière plan nous pouvons voir la ville d'Hyères
- (zomm) |
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(1)
Document consultable au Salon du Patrimoine de la Médiathèque
d'Hyères
(2) Cartes postales collection Jean-Luc Delcroix
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